Incendie au Cimetière de N’tchengué et Vulnérabilités

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Incendie au Cimetière de N’tchengué et Vulnérabilités
Incendie au Cimetière de N’tchengué et Vulnérabilités

Africa-Press – Gabon. Un violent incendie a récemment ravagé le cimetière de N’tchengué, dans le département de Bendjé, à Port-Gentil. S’il n’a pas fait de victimes humaines, il met néanmoins en lumière les «vulnérabilités urbaines et le bricolage énergétique». Il a par ailleurs causé d’importants dégâts matériels, notamment sur plusieurs sépultures anciennes. Selon les témoignages, le feu serait parti d’un court-circuit provoqué par des branchements électriques anarchiques.

À Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, un incendie d’une rare violence a tout détruit sur son passage. Dans le cimetière de N’tchengué, il a causé d’énormes dégâts matériels. S’il n’a pas fait de victimes humaines, on note que le sinistre a été aggravé par la saison sèche, la végétation hautement inflammable et des objets funéraires en plastique, mais aussi en bois, favorisant la propagation rapide des flammes.

Cet incendie illustre un phénomène courant dans les villes où les populations, face à l’insuffisance d’infrastructures, recourent à des pratiques d’«auto-urbanisme» et de «bricolage technique» pour s’assurer un accès minimal à l’électricité. Et des câbles au sol ou sur des poteaux improvisés engendrent des risques d’accident accrus et traduisent une inégalité d’accès aux services essentiels.

Défaillances de la gouvernance énergétique

En effet, il existe un «désajustement entre la demande sociale d’énergie et la capacité institutionnelle à offrir une couverture sécurisée». Ainsi, la récurrence des incendies dans ce cimetière révèle ces défaillances de la gouvernance énergétique au Gabon.

«L’absence de poteaux électriques suffisants» et «la lenteur des travaux de la SEEG», ajoutés au «manque de surveillance des espaces publics», créent un contexte favorable à des solutions informelles à haut risque. Dans ce contexte, des infrastructures officielles et des pratiques de substitution issues de l’informel cohabitent sur le terrain. D’où ce cocktail Molotov.

Ce drame ne se limite pas à un simple incident matériel, car il touche un lieu chargé de sens social et symbolique. La destruction des sépultures, considérées comme des «repères mémoriels», suscite une «vive émotion» et un «sentiment d’abandon, de colère et de désarroi». La profanation des tombes étant perçue comme une «atteinte au lien communautaire et à la continuité symbolique entre les vivants et les défunts». Cet événement révèle ainsi, à Port-Gentil, une «modernisation inachevée, informalité persistante et vulnérabilités croissantes».

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