Juge Pour Enfants Suspendue Pour Violences Scolaires

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Juge Pour Enfants Suspendue Pour Violences Scolaires
Juge Pour Enfants Suspendue Pour Violences Scolaires

Africa-Press – Gabon. Accusée d’avoir manqué à ses obligations dans l’affaire Warren, l’adolescent de 15 ans violemment pris à partie par des élèves de son établissement, la juge d’instruction des enfants en charge du 2e cabinet, Leïla Charlène Ndondo Ngossa épouse Leyigui, a été suspendue ce jeudi par le président du tribunal de première instance de Libreville.

L’ordonnance officialisant sa suspension, signée par Jean Gaël Doumbeneny, président du tribunal de première instance de Libreville, a abondamment circulé sur les réseaux sociaux ce 30 octobre 2025. Leïla Charlène Ndondo Ngossa épouse Leyigui, juge d’instruction des enfants en charge du 2e cabinet, n’exercera pas pendant trois mois. Il lui est reproché d’avoir manqué à ses obligations dans l’affaire Warren Aaron Pango Loungou, du nom de l’adolescent de 15 ans violemment agressé récemment par au moins cinq élèves de son établissement, le lycée René Descartes de Batterie 4, dans le 1er arrondissement de Libreville.

Si le président du tribunal de première instance de Libreville dit s’être entretenu avec la magistrate, les explications de celle-ci semblent ne pas l’avoir convaincu. De cet échange, «il résulte qu’elle a manqué aux convenances de son état et à la délicatesse de sa fonction en recevant, hors la présence des parents de la victime, les parents du mis en cause», écrit Jean Gaël Doumbeneny, justifiant sa décision. En clair: elle n’aurait pas dû s’entretenir avec les parents d’un des agresseurs présumés en l’absence de ceux de Warren.

La gestion du dossier par cette juge est également attaquée du fait qu’elle a délivré une ordonnance de placement en détention provisoire à l’endroit de deux des mis en cause dans cette affaire, et «renvoyé le reste au motif de la coupure d’électricité, alors même qu’elle pouvait instruire manuellement». Au Palais de justice de Libreville, on rappelle en effet que «la saisie par ordinateur [n’est] pas une obligation légale».

La suspension temporaire de Leïla Charlène Ndondo Ngossa épouse Leyigui, si elle est jugée proportionnelle à «la gravité des faits» qui lui sont reprochés, semble surtout répondre à une volonté de contenter l’opinion qui s’est émue de la mésaventure du jeune Warren. Motivant sa décision, le président du tribunal de première instance de Libreville invoque d’ailleurs «la perturbation sociale» que ces faits occasionnent. Quoi qu’il en soit, il estime qu’«elle aurait dû faire montre de professionnalisme soutenu». Le dossier a été confié à un autre juge dont la gestion sera scrutée de près.

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