Africa-Press – Guinée. Défenseur des acquis démocratiques, Maître Pépé Antoine Lama a réagi à l’appel au boycott du référendum constitutionnel lancé par l’ancien président Alpha Condé. Il accuse ce dernier d’être le principal responsable des malheurs de la Guinée.
Face à l’appel au boycott lancé par Alpha Condé, l’avocat guinéen ne mâche pas ses mots. Pour lui, l’ancien président, en piétinant la Constitution et en imposant un troisième mandat, n’a aucune légitimité pour se présenter aujourd’hui comme défenseur de la démocratie. Lisez…
J’ai lu avec étonnement et indignation l’« appel au peuple » lancé par Monsieur Alpha Condé. Mais je me dois de rappeler à ce monsieur que les malheurs actuels de notre pays trouvent d’abord leur source dans sa propre gouvernance.
Pendant onze années au pouvoir, il a méthodiquement détruit les fondements démocratiques de notre État. Il a refusé l’alternance, piétiné la Constitution de 2010, et imposé de force un troisième mandat illégal, au prix du sang et des larmes des Guinéens. Des jeunes innocents ont été fauchés simplement parce qu’ils réclamaient le respect de la loi fondamentale.
C’est lui qui a bâti un système clanique, corrompu et violent, où la répression a pris la place du droit, et où le mépris de la volonté populaire est devenu une règle. C’est lui, et lui seul, qui a ouvert la voie au coup d’État du 5 septembre 2021. Car en piétinant la Constitution et en confisquant la souveraineté du peuple, il a fermé toutes les voies légales de recours et poussé le pays dans l’impasse.
Aujourd’hui, qu’il ose se présenter en défenseur de la démocratie relève d’une imposture. Lui qui en a été le fossoyeur n’a aucune légitimité pour appeler le peuple à se dresser contre ce qu’il appelle une « mascarade ». Les Guinéens n’auraient jamais applaudi un coup d’État si Alpha Condé avait respecté les principes démocratiques et l’alternance républicaine.
J’affirme donc avec force que la première responsabilité dans cette tragédie nationale lui revient. Son héritage, ce sont des fosses communes, une jeunesse trahie et une nation divisée. Qu’il commence par assumer ses fautes devant l’histoire avant de prétendre donner des leçons au peuple de Guinée.
La Guinée ne veut plus de mascarades, ni des siennes, ni de celles de la junte actuelle. Elle veut la vérité, la justice et une démocratie réelle. Et moi, je n’oublierai jamais.
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