Bah Oury sur Candidature du Général Doumbouya

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Bah Oury sur Candidature du Général Doumbouya
Bah Oury sur Candidature du Général Doumbouya

Africa-Press – Guinée. Invité de l’émission Tête-à-tête sur France 24 ce mercredi 17 septembre, le Premier ministre Bah Oury a été interrogé sur une éventuelle candidature du général Mamadi Doumbouya à la prochaine élection présidentielle. Le chef du gouvernement a appelé les uns et les autres à se focaliser sur les projets de société plutôt que sur les individus.

La question était directe. Le journaliste Marc Perelman lui a fait remarquer qu’il ‘’y a des dispositions qui font débat’’ dans le projet de nouvelle Constitution, notamment ‘’celles qui sont effacées de la charte de transition. À commencer, et vous le savez très bien, par l’interdiction faite aux membres de la transition de se présenter aux élections. Il n’y aura donc plus cette interdiction, malgré les promesses répétées du général Doumbouya de ne pas se présenter. C’est clair: il va se présenter aux élections prévues d’ici à la fin de l’année, n’est-ce pas?’’

En réponse, le chef du gouvernement a renvoyé la décision au général Doumbouya. ‘’Laissons-lui le soin, comme à d’autres citoyens de la République de Guinée, de se porter candidat’’, a déclaré Bah Oury, estimant que cette question n’était pas à l’ordre du jour.

Il dit à qui veut l’entendre que ‘’la question qui est à l’ordre du jour est la suivante: oui ou non, voulons-nous une constitution qui rassemble le peuple de Guinée, qui réponde à des aspirations profondes, qui promulgue l’égalité, la cohésion et renforce l’intégration de toutes les communautés dans le creuset de la République?’’

Il affirme que ‘’cela aurait donc mérité, à mon avis, de la part de ceux qui ont assumé des responsabilités, une plus grande attention, une plus grande humilité, afin de se rendre compte que la Guinée est en train de faire un pas qualitatif vers la consolidation des fondamentaux de l’État et de la société démocratique’’.

‘’Monsieur le Premier ministre, tout de même, le président avait promis à plusieurs reprises qu’il ne se présenterait pas. Cela ne vous trouble-t-il pas que, dorénavant, il y ait une constitution qui lui permette de se représenter, qui, en plus, élimine ses principaux opposants, taillée sur mesure pour lui, pour être président, et peut-être président pour longtemps? Cela devrait quand même vous interpeller, n’est-ce pas?’’, relance notre confrère de France 24.

En réponse, Bah Oury a indiqué que ‘’nous avons connu des histoires troubles, tragiques, du fait de savoir qui était candidat ou non candidat. À l’heure actuelle, ce que nous cherchons, c’est de donner la chance à tous ceux qui estiment pouvoir incarner un projet de le proposer au peuple de Guinée’’.

Selon lui, de ce point de vue, ‘’le général Mamadi Doumbouya, au même titre que tous les autres citoyens de la République de Guinée, a le droit de proposer un projet susceptible d’accueillir une certaine adhésion au sein de la population’’.

Il se demande ‘’pourquoi se focaliser sur qui est candidat ou non? Ce qui est le plus important, ce sont les projets portés par les uns et les autres. Si le projet porté par une personnalité illustre de la République de Guinée recueille l’adhésion de la population, pourquoi priver le peuple de Guinée de se prononcer dessus, au lieu de vouloir éliminer les uns et les autres?’’

Parmi les acteurs politiques ayant appelé au boycott du scrutin référendaire figure Alpha Condé. ‘’Par rapport à ceux qui prétendent avoir été éliminés, il y a un ancien président. Voulez-vous qu’il restaure l’ordre ancien qui est en train de dépérir? Parce que la situation qu’il avait laissée était extrêmement dangereuse pour la stabilité et la paix civile en Guinée’’, fait-il remarquer.

‘’Pouvez-vous justifier le fait que des personnes qui ont maille à partir avec la justice, qui n’ont pas été expulsées et qui, de leur propre initiative, ont accepté d’aller à l’étranger, soient considérées comme mises hors de course par la puissance publique? C’est leur attitude, c’est leur responsabilité, c’est leur passé qui, peut-être, en relation avec la justice, les amène à être dehors’’, argumente le Premier ministre.

Bah Oury insiste sur le fait que ‘’le plus important, ce ne sont pas les individualités, mais les projets portés par les uns et les autres. Et, ce qui est le plus essentiel, c’est d’avoir une offre politique susceptible d’être écoutée, entendue et de répondre aux aspirations des guinéens. Si tel est le cas, il va de soi qu’ils peuvent, peu ou prou, avoir une certaine audience. Si tel n’est pas le cas, cela signifie qu’ils sont devenus des has-beens’’.

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