Africa-Press – Guinée. La Guinée a posé un pas de plus dans la préservation de son patrimoine culturel, ce vendredi 31 octobre, avec la cérémonie de pose de la première pierre des travaux pour la reconstruction de la Paillote, lieu mythique de l’histoire culturelle nationale.
La cérémonie, organisée conjointement par le ministère de la culture et de l’artisanat et le ministère de l’habitat et de l’aménagement du territoire, a été présidée par Djiba Diakité, ministre directeur de cabinet de la Présidence de la République, en présence de nombreux membres du gouvernement, d’hommes de culture et d’invités de marque.
Située à Camayenne, dans la commune de Dixinn, près du Pont du 8 Novembre à Conakry, la Paillote est un cabaret-dancing et centre culturel emblématique, considéré comme le berceau historique de la musique guinéenne et un symbole de son âge d’or (années 1960 à 1980). Face à sa détérioration, les autorités de la transition ont pris l’initiative de restaurer ce lieu de passage obligé pour les grands orchestres nationaux comme Kélétigui et ses Tambourinis, afin de préserver cet important pan du patrimoine guinéen.
Le ministre de l’habitat et de l’aménagement du territoire a salué la synergie d’action au sein du gouvernement et rappelé l’engagement du président Mamadi Doumbouya à préserver ce site.
“Avant le 5 septembre, ce site avait été octroyé pour d’autres fins. Mais grâce à l’engagement du chef de l’État de continuer à préserver notre histoire, de poursuivre l’œuvre de nos ancêtres, il a instruit le ministère de l’urbanisme et de l’habitat que ce site a toujours été la Paillote et qu’il souhaite que cet engagement de l’État puisse être observé. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous sommes là”, a indiqué Mory Condé.
Le ministre de la culture et de l’artisanat a exprimé une “émotion profonde”, soulignant que le lancement des travaux de reconstruction de la Paillote est un acte de renaissance symbolique pour notre pays.
“Je m’adresse à vous aujourd’hui avec une émotion profonde à l’occasion de cette cérémonie consacrée à la pose de la première pierre de la nouvelle Paillote, ce haut lieu de mémoire, véritable sanctuaire de la culture guinéenne, qui a nourri la fierté et le bonheur de plusieurs générations d’artistes et de mélomanes. Certains lieux racontent une histoire. La Paillote, elle, raconte une nation, la nation guinéenne. Plus qu’un simple espace scénique, elle a été le temple de la création artistique et le témoin vivant du génie de notre peuple”, a rappelé Moussa Moïse Sylla.
La nouvelle Paillote sera un complexe culturel, artistique et moderne d’un peu plus de 1 000 places, fidèle à l’esprit originel du lieu, mais entièrement repensé pour répondre aux exigences du 21e siècle.
“La nouvelle Paillote accueillera aussi des résidences d’artistes, des studios de répétition, un musée du patrimoine musical, un espace d’exposition et une scène modulable capable de recevoir aussi bien des ballets traditionnels que des concerts contemporains. L’entrepreneur ici présent s’est engagé à nous livrer notre nouvelle Paillote en huit mois”, a précisé le ministre Moussa Moïse Sylla.
Présidant la cérémonie, le ministre directeur de cabinet de la Présidence a souligné que la décision de réhabiliter la Paillote est un geste fort dans l’histoire.
“En décidant de réhabiliter la Paillote, Son Excellence Monsieur le président de la République, le général Mamadi Doumbouya, a inscrit un geste fort dans l’histoire: celui de réconcilier la mémoire d’hier et celle d’aujourd’hui, de s’inspirer du passé pour construire le futur ensemble, en assumant notre souveraineté politique et économique. Mais aujourd’hui, j’ai envie de dire: notre souveraineté culturelle également, est pleinement assumée”, a indiqué Djiba Diakité.
Il a assuré que ce projet de reconstruction s’inscrit dans la mise en œuvre du programme Simandou 2040, qui fait de “l’éducation et de la culture un deuxième pilier stratégique du développement national de la Guinée pour au moins les quinze prochaines années. En plaçant la transmission des savoirs, la valorisation du patrimoine, le renforcement des libertés guinéennes au cœur de la construction de notre souveraineté nationale, au cœur du capital humain, avec l’éducation et la culture”.
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