Africa-Press – Guinée. En Guinée, c’est une nouvelle disparition d’opposant. En pleine campagne pour la présidentielle du 28 décembre, le Bloc libéral, le parti du candidat Faya Millimono, dénonce l’enlèvement, mardi 2 décembre, de son directeur adjoint de campagne. Massa Douago Guilavogui se rendait à un rendez-vous nocturne en banlieue de Conakry. Il n’a plus donné signe de vie depuis, ni à son parti ni à sa famille.
Le président du Bloc libéral, Oumar Sanoh, « exige la libération immédiate et sans condition de son responsable », Massa Douago Guilavogui, « ainsi que de toutes les personnes arbitrairement détenues ou portées disparues en Guinée ».
« Le mardi soir, il m’a appelé et dit: « Monsieur le Président, je ne peux pas être au siège. J’ai un rendez-vous dans la commune de Matoto (Commune de la capitale guinéenne, Conakry, NDLR). » Il était 20 h. Je dis: « Mais ce que je te conseille, fais-toi accompagner par un de tes amis ! » Il a pris un de ses jeunes frères qu’il a pris sur la moto. Cela a duré de 20 h jusqu’à 22 h. Il n’est pas venu. »
Oumar Sanoh, le président du Bloc libéral, raconte aussi: « Moi-même, j’ai pris mon téléphone. J’ai appelé Mr Massa Douago Guilavogui. L’appareil a sonné. Il y a un monsieur qui a répondu au téléphone. « Où est le propriétaire du téléphone? » Il me dit que le téléphone est tombé. Je dis: « Non ». Il dit: « Où que vous soyez, quoi que vous fassiez, nous allons vous poursuivre si quelque chose arrive à notre responsable. » C’est ainsi, il a coupé le téléphone. »
« La situation est préoccupante et inquiétante »
« Sur les conseils de notre pool d’avocats, on nous a conseillé de faire une déclaration auprès des autorités locales d’abord, c’est-à-dire la police de proximité, pour faire une note information. C’est ce qui a été fait. Jusqu’à présent, le numéro de notre responsable ne passe pas », poursuit le responsable du Bloc libéral. « La situation est préoccupante et inquiétante. Dans un processus électoral, si un groupe d’individus pense que, en imposant la peur, nous allons reculer, et bien nous ne reculerons pas, nous ne céderons pas, et nous n’allons jamais abandonner le peuple guinéen dans son combat. »
La disparition de Massa Douago Guilavogui s’ajoute à une liste d’au moins dix personnes portées disparues dans le pays, selon les Nations unies. Dans ce contexte, le procureur général de la Cour d’appel de Conakry, Fallou Doumbouya « rappelle que tous les faits qualifiés d’enlèvement ou disparition signalés font l’objet de procédures judiciaires régulières » et affirme que « toute personne imputant ces faits criminels à une autorité publique s’expose à des poursuites pénales pour calomnie, diffamation, injure publique, outrage ou propagation de fausses nouvelles ».
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