
Africa-Press – Guinée. Que fait le gouvernement pour venir en aide aux ressortissants guinéens en situation de détresse en Egypte ? Le Premier ministre Bah Oury a été interpellé sur le sujet lors de son passage, le 27 mai, à l’hémicycle du Conseil national de la transition (CNT).
Le locataire du palais de la colombe estime que ‘’si on n’est pas au fait de la problématique, on peut passer à côté de la plaque en se demandant ce que le gouvernement fait alors qu’en réalité, il y a de sérieux problèmes sous-jacents qui ne sont pas à la portée du public’’.
‘’On va se retrouver avec tous les acteurs pour aller plus en profondeur et faire émerger des politiques structurelles d’accueil des personnes qui seront rapatriées. On ne peut pas se contenter simplement de les accueillir et les laisser dans la nature. Il faut des mesures pour leur insertion professionnelle et leur implication dans des secteurs vitaux pour l’économie nationale’’, a déclaré en substance le Premier ministre.
Pour le cas particulier des guinéens vivant en Egypte, il affirme que le ministre des affaires étrangères avait préconisé un processus de rapatriement en urgence. ‘’Mais à la lumière des expériences antérieures, nous avons jugé plus opportun de laisser à César ce qu’il peut faire le mieux pour ne pas se retrouver dans la même situation que les guinéens rapatriés du Soudan et de la Tunisie’’, a souligné Bah Oury.
Il précise que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a des mécanismes pour rapatrier, suivre et accompagner des migrants. ‘’Si on déroge à cette règle, les personnes rapatriées sortent du cadre de l’OIM. Pour le moment, nous ne sommes pas suffisamment outillés et structurés pour faire ce que l’OIM peut faire le mieux. Donc, il va de soi que ça a créé des problèmes vis-à-vis de nos compatriotes venant de la Tunisie et du Niger. Nous n’entendons pas, avec ceux venant de l’Egypte, que la situation puisse se répéter. Donc, nous travaillons en étroite intelligence avec l’OIM pour le rapatriement de tous nos compatriotes’’.
Le chef du gouvernement annonce que le ministre des affaires étrangères se rendra au Caire pour faire un plaidoyer auprès des autorités égyptiennes. ‘’Si vous êtes clandestins en Egypte pendant deux à trois ans, avant de sortir du territoire, vous devez payer une pénalité de 105 dollars chaque année de séjour irrégulier dans le pays. Si vous avez fait 5 ans, vous devez payer 105 dollars fois 5. On a plus de 1500 guinéens dans cette situation et près de 300 en prison. En termes de cout financier, c’est un coût extrêmement important’’, a-t-il fait remarquer.
Il espère que le ministre des affaires étrangères, Morissanda Kouayté usera de ‘’tout son savoir-faire pour convaincre les autorités égyptiennes. Nous pensons que l’appartenance à la Oumma islamique permettrait de faire en sorte que nos compatriotes qui le désirent, puissent sortir sans qu’on ne leur demande de payer des pénalités pour un séjour irrégulier dans ce pays’’.
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