Cybermenaces: les Générations Moins Attentives en Danger

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Cybermenaces: les Générations Moins Attentives en Danger
Cybermenaces: les Générations Moins Attentives en Danger

Africa-Press – Guinée. D’un côté, il y a de bonnes nouvelles. En 2025, le grand public connaît à 80% le terme de « spam », à 67 et 63 % ceux d’ »hameçonnage » et de son équivalent anglophone « phishing ». C’est entre 2 à 4 points de mieux que l’an dernier. En fait, la familiarité avec des termes clefs des risques cyber a progressé: « virus », « piratage », « ransomware ». Voire « smishing » (du phishing par SMS), qui passe de 7 à 15%. La mauvaise nouvelle, c’est que la menace ne faiblit pas, avec 60% des gens confrontés à du phishing ces 12 derniers mois, et 30% victimes d’une violation de données personnes. Et parmi ces personnes, ce sont paradoxalement les 18-34 ans qui s’avèrent non seulement les plus ciblés, mais aussi les moins réactifs.

En amont du cybermois

Toutes ces tendances sont issues d’un sondage Ipsos réalisé auprès de 2000 personnes de 18 à 75 ans en mai 2025 et dévoilé le 11 septembre par Cybermalveillance.gouv.fr en amont du Cybermois. Cette opération annuelle de sensibilisation, la 13e du genre, qui consiste en une série d’événements et d’animations (expositions, conférences…) autour du thème de la sécurité informatique, sera lancée à Rennes pour durer tout le mois d’octobre dans toute la France.

Les responsables de Cybermalveillance ne s’en cachent pas: ce que disent les chiffres de cette population des 18-34 ans est préoccupant. Dans cette tranche d’âge, ils sont 29%, par exemple, à avoir reçu un appel d’un faux conseiller bancaire, contre 8 % pour les 55-75 ans. Ou encore 20% à avoir eu un compte en ligne piraté, contre 7% chez les autres.

Des réactions qui laissent perplexe

Mais surtout, c’est la manière de réagir aux cyberattaques qui a de quoi rendre perplexe. Plus exactement: le manque de réaction. Face à un piratage de compte, les plus jeunes du panel ne sont que 17% à alerter le service en ligne concerné ou leur banque alors que 34% de 55-75 ans se signalent. En cas d’utilisation frauduleuse de leur carte bancaire, 36% des plus jeunes alertent leur banque ; les 55-75 ans le font à 74%. Et en cas de virus informatique? Si 6% des aînés ne font… rien, cette proportion est triplée chez les 18-34.

Dans l’éventail des opérations de sensibilisation montées au fil de l’année par Cybermalveillance, les jeunes ont certes droit à des actions dédiées. En mai 2025, avec l’accord exceptionnel du ministère de l’Education nationale, une vague de faux messages de phishing a été adressée aux collégiens via leurs espaces numériques de travail. Mais il s’agissait de populations de moins de 18 ans, qui ont encore beaucoup à apprendre sur le plan des bonnes pratiques. Apparemment, c’est aussi le cas de la génération suivante.

A l’heure où les usages en ligne ne font que se multiplier, où chaque activité numérique demande l’ouverture d’un compte (dernièrement, les agents conversationnels), cette réalité est peu rassurante. Sans parler des cyberattaques sans cesse renouvelées. « Il existe toujours des arnaques aux faux placements, note Jérôme Nottin, directeur général de Cybermalveillance, mais depuis peu, nous avons vu arriver des arnaques aux faux placements en cryptomonnaie. »

Plus subtil, l’arnaque en deux temps qui exploite la réputation du dispositif… Cybermalveillance comme organisme d’assistance aux cybervictimes ! Après une série d’escroqueries réussies, le criminel revend les bases de données acquises frauduleusement à d’autres cybercriminels. « Ceux-ci vont à leur tour contacter les victimes, en connaissant les circonstances de l’escroquerie qu’elles ont subie, la date, les montants impliqués, en se faisant passer pour Cybermalveillance pour soi-disant les aider, moyennant 1000 ou 2000 euros pour récupérer des fonds. » Ce 13e cybermois ne sera donc pas de trop.

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