Africa-Press – Guinée. Le mercredi 20 septembre, le ministre de la justice et des droits de l’homme, Alphonse Charles Wright, a décidé de suspendra la juge Mariame Bamba Kallo, présidente de la section correctionnelle du tribunal de première instance de Mafanco pour insuffisance professionnelle.
Cette suspension intervient après décès du citoyen Thierno Mohamed Soumah, placé en détention par la magistrate sur la base d’un mandat de dépôt illégal. Ce citoyen a trouvé la mort des suites d’un diabète, qui s’est aggravé pendant son séjour à la maison centrale de Conakry.
‘’Le rôle du mandat d’amener, c’est de contraindre l’accusé par la force publique à comparaître devant le juge. Si tu refuses de venir, on te contraint de venir. C’est légal. Mais vous prenez cette décision le 14 septembre, vous savez que vous devez voyager, vous devrez quitter le pays, vous êtes pressé. Il faut attendre la décision sur le fond pour décerner un mandat de dépôt. Mais, il n’y a même pas une décision sur le fond, comme toi tu dois quitter le pays, tu décernes mandat de dépôt. Mais en vertu de quoi ? Vous privez la personne de sa liberté sur la base d’un mandat de dépôt’’ martèle-t-il.
‘’Cette formation mécanique, où a-ton appris cela ? C’est dans quelle école de la magistrature on apprend ça ? Aujourd’hui, ce monsieur, sa femme est là-bas, ses deux enfants sont là-bas, mais la vie là, on ne peut pas la recycler. Ça va rester dans les annales noires de la justice. A un moment donné, il faut que les gens comprennent que ce n’est pas pour Charles, ni pour le Président de la République. Nous avons une question de responsabilité devant Dieu, devant les hommes’’, souligne le garde des sceaux.
Le ministre Charles Wright réitère sa détermination à sanctionner tout magistrat qui se rendra coupable de faute professionnelle.
‘’La responsabilité des magistrats est sur la table. Je n’ai pas d’autres voies légales. Quand je vois que la loi est violée et que cette violation porte atteinte à la vie d’un citoyen, j’ai le devoir d’agir. Ce n’est pas le seul cas, il y a un autre cas qui va venir. J’ai encore sous ma main une situation où des gens ont été placés sous mandat de dépôt dans une affaire purement civile et qu’ils sont encore dans un état critique. J’irai au-delà de l’action disciplinaire. Je ne suis contre personne, je ne saurai être contre quelqu’un. Mais jusqu’au jour où je vais quitter mon poste, la responsabilité de protection des citoyens, aucun obstacle ne me fera reculer. Demain encore, si un autre magistrat se comporte comme ça, il sera suspendu’’, avertit d’un ton ferme Alphonse Charles Wright.
Salimatou BALDE
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