Africa-Press – Guinée. Une société aurifère chinoise, dénommée NJMC, est accusée d’avoir arraché un domaine agricole des mains d’un père de famille âgé d’une cinquantaine d’années. Les faits ont eu lieu dans la localité de Kondianakoura, dans la sous-préfecture de Kondianakoro, à Mandiana. Lamine Diakité, connu sous le nom de Baraka Lamine, ne sait plus aujourd’hui à quel saint se vouer après avoir perdu son champ qu’il exploite pour nourrir sa famille.
Lamine Diakité et sa famille vivent dans cette localité de Kondianakoura. Le vieil homme a perdu son domaine qu’il exploite depuis plus de 30 ans pour prendre soins de sa famille. C’est la société d’exploitation de l’or NJMC qui est accusée de l’avoir exproprié en collusion avec les autorités. C’est la tristesse qui se lit sur le visage de ses épouses qui ont vu l’unique champ de leur mari détruit par des machines.
Lamine Diakité, le père de famille, revient sur les circonstances dans lesquelles son domaine lui a été retiré. « Pour un premier temps, j’ai accepté de donner ma plantation d’anacardiers qu’ils ont exploitée. Mais cette fois-ci, ils sont venus me trouver avec un montant de 20 millions de francs guinéens. Ils ont acheté l’unique champ à travers lequel je nourris plus de 70 personnes dans ma famille. Une chose que je n’ai pas acceptée. Après plusieurs démarches auprès des autorités, nous n’avons pas trouvé solution. Après tout ça, les autorités ont envoyé les militaires pour encercler mon champ, et les machines de la société ont tout détruit. J’ai perdu beaucoup de mes outils agraires et mes arbres. Il y six (6) de mes dabas qui sont totalement endommagées. Ainsi que tous les arbres avec leurs fruits. Comment peut-on accepter de détruire un endroit où quelqu’un nourrit sa famille depuis 30 ans à cause d’une modique somme de 20 millions GNF ? C’est seulement dans notre pays qu’on détruit des domaines agricoles au profit des opérateurs miniers. Pendant ce temps, les agriculteurs dans d’autres pays jouissent de l’accompagnement de l’Etat. Je demande au gouvernement d’agir, sinon je ne sais plus comment prendre soin de ma famille », a dit Lamine Diakité.
Selon un membre de la famille, avant la destruction du champ de Lamine Diakité, le préfet de Mandiana avait promis de mettre à la disposition de la famille un autre domaine agricole. Une promesse qui ne s’est jamais réalisée jusque-là. « Le préfet a promis de nous donner un domaine où nous pouvons cultiver pour prendre soin de la famille ; cela n’a pas été aussi fait. Aujourd’hui, nous n’avons pas notre champ, nous n’avons pas un nouveau domaine, et nous n’avons pas l’argent qu’ils ont proposé pour l’achat de notre champ. Et quand nous avons réclamer notre terre, ils nous ont mis en prison pendant plusieurs jours à Mandiana avant de nous relâcher. Actuellement, nous ne travaillons pas et nous n’avons plus rien pour nourrir la famille », a martelé Gassim Diakité.
Toutes nos tentatives d’avoir la version des autorités et des responsables de la société aurifère NJMC sont restées vaines.
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