Du « Poisement » à L’Abrogation

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Du « Poisement » à L’Abrogation
Du « Poisement » à L’Abrogation

Ikala Paingotra

Africa-Press – Madagascar. La journée d’hier a été marquée par le limogeage du Dr Manuella Vololoniaina Nivoarisoa de son poste de directeur de la Veille sanitaire, de la Surveillance épidémiologique et Riposte au ministère de la Santé. Elle était devenue ces derniers jours à ses dépens la star malgache des réseaux sociaux après la diffusion de son interview pitoyable sur TV5, tant dans le fond que dans la forme. Elle est donc devenue le bouc émissaire que le gouvernement a sacrifié pour essayer de réduire la pression qu’il subit depuis des semaines à cause de sa gestion désastreuse de la crise d’Ambohimalaza. Mais cela suffira-t-il à remonter la pente de la délégitimation gouvernementale? En effet, ce limogeage veut faire croire que les autorités prennent le problème à bras-le-corps, alors qu’en réalité, le véritable problème est ailleurs que dans des histoires de “poisement”.

Sans excuser ses dérapages dans le fond et dans la forme, il faut admettre que la pauvre Dr Manuella était mal préparée. En situation de crise, on n’envoie pas n’importe qui n’importe comment devant la presse. Briefing, talking points (éléments de langages) et même répétitions sont des principes de base. Surtout quand on se prépare à affronter la presse internationale, dont le professionnalisme est aux antipodes de l’approche des journalistes qui savent qu’il est impoli de parler la bouche pleine de felaka. En réalité, les autorités se heurtent aujourd’hui aux limites de leur système qui vise à s’assurer des journalistes serviles par la corruption ou l’intimidation, car cela ne marche ni partout ni indéfiniment. Sur le sujet d’Ambohimalaza, l’opinion publique est largement défavorable à la version officielle, preuve que la presse servile n’est pas nécessairement crédible.

Bien entendu, les habituelles grandes gueules qui montent au créneau pour défendre Andry Rajoelina n’ont jamais besoin de ce genre de préparation, car elles ne se préoccupent pas de vérité: pour les mpiady an-tsena, ce sont les décibels et les taimbava qui comptent, pas la qualité de l’argumentaire. Dans les circonstances actuelles, la communication étatique manque de personnalités qui n’ont jamais eu de scrupules à vociférer pour vendre des chats à grosse tête, et qui se contentent désormais de publications sur Facebook pour tenter d’attirer l’attention d’Iavoloha sur leur loyauté. Au cas où. On note toutefois qu’en matière de solelakisme, Mara Dona Volamiranty ne perd pas une occasion de dribbler, même si elle est loin d’avoir la capacité logorrhéique et la force de percussion d’une Lalatiana Rakotondrazafy ou d’une Rinah Rakotomanga.

Ceux qui ont envoyé le Dr Manuella Vololoniaina affronter Gaëlle Borgia l’ont donc envoyée au casse-pipe. Par conséquent, c’est bien indélicat de leur part de la punir pour avoir failli dans la mission de faire avaler des couleuvres à cet authentique prix Pulitzer, surtout quand les ministres eux-mêmes n’ont pas le courage de faire face à la presse internationale, préférant la zone de confort de la presse béniouioui.

Source: Madagascar-Tribune.com

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