Fin de L’Accord AGOA: Plus de 550 000 Emplois Menacés

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Fin de L’Accord AGOA: Plus de 550 000 Emplois Menacés
Fin de L’Accord AGOA: Plus de 550 000 Emplois Menacés

Africa-Press – Madagascar. Un choc de plus pour les opérateurs économiques. L’AGOA (African Growth and Opportunity Act), ce mécanisme de préférence commerciale clé pour la Grande île et plusieurs pays africains, arrivé à son terme le 30 septembre n’a pas été renouvelé, en raison du « shutdown » du gouvernement fédéral américain, conséquence de l’absence d’accord budgétaire au Congrès.

Dans un communiqué en date du 1er octobre, les autorités indiquent que les produits en provenance des pays bénéficiaires de l’AGOA, dont Madagascar, sont soumis aux tarifs douaniers ordinaires du Code des douanes des États-Unis. Les produits en provenance de Madagascar sont désormais taxées de 15% à l’entrée sur le territoire américain.

Si une extension rétroactive demeure possible après la levée du blocage budgétaire, l’incertitude plane sur la procédure et sur la capacité des opérateurs à rebondir. Pendant ce temps, l’administration assure que les procédures nationales (certificats d’origine, certification de factures, etc.) restent pleinement opérationnelles dans la perspective d’une éventuelle reconduction.

Or, pour la Grande île, l’enjeu est de taille: le secteur textile et de l’habillement constitue l’un des rares piliers manufacturiers créateurs d’emplois formels et de valeur ajoutée. Ce secteur génère plus de 150 000 emplois directs et 400 000 emplois indirects, dont la moitié dans les zones franches autour d’Antananarivo et Antsirabe. Les exportations textiles malgaches en 2023 se sont élevées à 510 millions de dollars, dont 12,9 % dirigés vers les États-Unis.

Sur le plan des échanges, Madagascar figurait parmi les principaux exportateurs non pétroliers sous AGOA: en 2022, il était classé à 339 millions USD d’exportations bénéficiaires dans le rapport biennal de l’USTR (Bureau du Représentant Américain au Commerce). Entre 2001 et 2022, les exportations non pétrolières sous AGOA cumulées auraient contribué pour une part notable du PIB malgache, selon l’analyse du Brookings Institution. Madagascar se distingue parmi les pays pour lesquels les exportations AGOA non pétrolières ont représenté plus de 1 % de leur PIB sur cette période.

Pour l’économie malgache, cette interruption représente un double revers: d’une part, une perte immédiate de compétitivité vis-à-vis du marché américain, et d’autre part un signal négatif pour les investisseurs qui comptaient sur la stabilité du régime AGOA pour structurer leurs chaînes de valeur.

Le tissu industriel et les chaînes d’approvisionnement annexes — transport, logistique, emballage — pourraient subir des effets en cascade. À cela s’ajoutent les effets de la crise politique actuelle qui paralyse aussi bien l’appareil administratif que la vie économique.

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