Indicateurs Économiques Inquiets pour Madagascar

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Indicateurs Économiques Inquiets pour Madagascar
Indicateurs Économiques Inquiets pour Madagascar

Mandimbisoa R.

Africa-Press – Madagascar. L’économie malgache donne des signes préoccupants de faiblesse, à en croire la dernière note de conjoncture économique publiée par la Banque centrale. Pour les six premiers mois de l’année 2025, les indicateurs confirment un essoufflement marqué de l’activité nationale, un climat peu favorable aux entreprises, une inflation persistante et des contre-performances à l’exportation. Un cocktail inquiétant qui met à mal les ambitions de relance.

Selon les résultats de l’enquête sur les conjonctures économiques (ECE) d’avril 2025, les dirigeants d’entreprises formelles estiment que leurs activités ont diminué au premier trimestre de l’année. L’Indicateur synthétique des Activités des Entreprises (IAE) affiche une dégradation de -5,1 %, venant confirmer les prévisions pessimistes annoncées lors de l’enquête précédente (-6,0 % anticipés). Ce repli de l’activité témoigne du malaise persistant dans le secteur productif, en manque de dynamisme et de visibilité, dans un environnement économique incertain.

Pendant ce temps, l’inflation continue de rogner le pouvoir d’achat des ménages. En glissement annuel, de mars 2024 à mars 2025, elle atteint 8,4 %, portée en grande partie par l’augmentation du prix du riz (+12,7 %), qui représente à lui seul 28,2 % de cette hausse. L’énergie n’est pas en reste avec une inflation de 4,5 %, tandis que le panier de consommation sous-jacent grimpe de 7,7 %. Ces données révèlent une fragilisation du quotidien pour la majorité des Malgaches, déjà confrontés à des conditions de vie difficiles. Le coût de la vie augmente bien plus vite que les revenus, sans que des mesures d’atténuation efficaces soient mises en œuvre.

Le secteur extérieur, traditionnellement un levier de croissance, peine lui aussi à répondre aux attentes. Les exportations de vanille se sont effondrées de 45,3 %, pénalisées par une baisse du volume de 44,3 % et un léger recul du prix (-1,8 %). L’existence d’un stock extérieur de 1 000 tonnes freine les nouvelles commandes, aggravant la situation. Même constat pour le girofle, dont les ventes à l’étranger ont chuté de 47,9 %, conséquence directe des mauvaises conditions climatiques ayant affecté la production. Quant aux exportations de la zone franche, elles affichent un repli de 2,5 %, en raison d’une baisse de volume de 5,2 %, seulement atténuée par une légère hausse des prix (+2,9 %). Ce recul illustre les effets du ralentissement de la demande mondiale, mais aussi l’insuffisance de diversification et de modernisation de l’appareil productif malgache.

Dans l’ensemble, la conjoncture actuelle dresse un portrait inquiétant d’une économie en perte de vitesse. La succession de signaux négatifs appelle une réaction forte et cohérente des pouvoirs publics. Les données publiées ne sont pas de simples statistiques techniques: elles traduisent une réalité économique qui s’éloigne chaque jour davantage des discours de relance. Sans vision stratégique claire ni réformes structurelles ambitieuses, Madagascar risque de s’enliser dans un cycle de stagnation économique, aux conséquences sociales potentiellement graves.

Source: Madagascar-Tribune.com

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