Africa-Press – Madagascar. La deuxième réunion du comité mixte franco-malgache sur les îles Éparses s’est tenue ce lundi 30 juin à Paris, dans un climat feutré où les formules de politesse diplomatique ont largement supplanté les décisions concrètes. Si les deux parties ont affiché leur volonté de respecter les principes de « respect mutuel », d’« écoute » et de « droit international », comme le rapporte l’Agence de presse nationale malgache, Dépêche informative Taratra – qui se veut une source d’information officielle – aucun signe d’avancée décisive n’a été perçu par l’opinion publique malgache. Et pour cause: les déclarations officielles restent enfermées dans une rhétorique sans impact réel sur le terrain.
Contrairement aux attentes d’une partie de la population, il n’a jamais été question, dans les informations rapportées par l’Agence de presse nationale malgache de cogestion de ces îles Éparses. Pas plus qu’il n’a été fait mention d’une restitution à Madagascar de ces îles toujours sous contrôle français. Toute interprétation contraire relèverait soit d’une déclaration unilatérale future de la délégation malgache, soit d’une lecture erronée du compte rendu officiel.
Madagascar a certes réitéré sa demande de mettre fin aux décisions unilatérales prises par la France sur ces territoires, réclamant également l’ouverture d’un dialogue respectueux des aspirations du peuple malgache. Le droit pour les pêcheurs malgaches d’accéder aux eaux maritimes environnantes, la reconnaissance des pertes économiques subies, ainsi que l’accès des chercheurs malgaches aux archives liées aux îles ont aussi été revendiqués. Mais là encore, aucun engagement précis n’a été obtenu de la part de Paris, et aucune garantie n’a été donnée.
La prochaine réunion, qui devrait se tenir à Madagascar, représente donc une nouvelle opportunité. Mais à ce stade, difficile d’y voir autre chose qu’un exercice de communication politique sans perspective réelle de restitution ou de partage de souveraineté. Le peuple malgache, lui, reste dans l’expectative, face à un processus qui semble s’enliser dans les subtilités de la diplomatie, bien loin des revendications historiques de la nation.
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