Africa-Press – Madagascar. Lors de la présentation du projet touristique et immobilier autour du Lac Iarivo, vendredi à Ivato, le président Andry Rajoelina s’est montré combatif face aux critiques, insistant sur les progrès réalisés sous sa présidence. « Vous n’avez pas besoin d’aller à Dubaï pour voir de belles choses », a-t-il lancé, vantant les réalisations locales et dénonçant les opposants qui, selon lui, « sont nés seulement pour critiquer ».
Ces déclarations, aux accents populistes, surviennent alors que Madagascar reste classé parmi les pays les plus pauvres du monde. Comme l’a récemment rappelé son homologue français Emmanuel Macron, près de 80 % de la population malgache vit sous le seuil de pauvreté. Ce contraste saisissant entre les ambitions d’un « Madagascar émergent » et la précarité quotidienne vécue par une majorité de citoyens semble être évacué du discours présidentiel.
Certes, le chef de l’État affirme avancer « malgré les critiques sans fondement », et assure qu’il « ne cessera de penser à ce qu’[il] pourrait apporter au développement du pays ». Mais cette volonté de projeter une image de progrès par des projets visibles, souvent concentrés autour de la capitale ou d’infrastructures symboliques, peine à convaincre sur l’ensemble du territoire, où les services de base, comme l’accès à l’eau, à l’électricité ou à la santé, restent défaillants.
En rejetant systématiquement les critiques sans en interroger la légitimité, Andry Rajoelina semble s’éloigner des réalités sociales et économiques profondes du pays. À vouloir répondre aux attentes d’image et de prestige, le risque est grand de laisser sur le bord du chemin une population dont les priorités demeurent bien plus urgentes que l’esthétique des grands projets. Ainsi, des questions se posent toujours si le régime en place sait distinguer la nécessité et la priorité pour ce qui est de mieux pour la population.
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