Africa-Press – Madagascar. Le rendez-vous est fixé: les 12 et 13 juin, le gouvernement Ntsay se prêtera à l’exercice des questions-réponses face aux députés à l’Assemblée nationale. Ce dialogue entre l’exécutif et les parlementaires intervient dans un climat social tendu, où les préoccupations quotidiennes prennent des allures d’urgence nationale.
La dernière séance de ce type date de juin 2022. Cet exercice qui est pourtant inscrit dans la Constitution a été écarté de l’ordre du jour de l’assemblée nationale depuis la motion de censure avortée contre Christian Ntsay et son gouvernement en décembre 2022. Ce face-à-face est ainsi très attendu notamment par les députés de l’opposition.
Ces trois dernières années, plusieurs motifs avaient été avancés pour annuler les séances prévues tant du côté des élus que du gouvernement. L’article 102 de la Constitution République ainsi que l’article 169 du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale prévoient la question orale, la question écrite, l’interpellation, et la commission d’enquête comme moyens d’information du Parlement à l’égard de l’action gouvernementale. Durant cette séance, chaque député disposera de trois à cinq minutes pour exposer les doléances de la part de leurs districts respectifs et poser leurs questions.
Parmi les sujets qui devraient dominer les échanges: la situation critique de la Jirama, dont les coupures de courant rythment désormais la vie de millions de personnes. L’incapacité de la compagnie publique d’électricité et d’eau à garantir un service régulier suscite incompréhension et colère, dans les foyers comme chez les acteurs économiques. À cela s’ajoute la pénurie d’eau potable, qui touche plusieurs régions, y compris la capitale, en dépit des annonces répétées de projets d’adduction.
Autre sujet brûlant: l’insécurité, qui gagne du terrain, aussi bien en milieu urbain que rural. Vols, agressions, banditisme: les plaintes se multiplient, tandis que les réponses de l’État peinent à rassurer. Pour beaucoup de députés, ce face à face entre le gouvernement les députés sera l’occasion de mettre la pression sur les ministres concernés, notamment celui en charge de la Sécurité publique, afin qu’ils sortent du discours technique pour aborder la réalité sur le terrain.
À cela s’ajoute le projet controversé Base Toliara, dont la relance continue de diviser. Entre promesses d’investissement et craintes pour l’environnement et les communautés locales, le gouvernement devra clarifier sa position et affronter un débat qui dépasse largement les clivages politiques habituels.
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