L’astre qui ne voulait pas mourir

1
L’astre qui ne voulait pas mourir
L’astre qui ne voulait pas mourir

Africa-Press – Madagascar. Les plus grosses étoiles quittent le théâtre cosmique sous forme de formidables explosions nommées supernovae à effondrement de cœur. En quelques millisecondes, leurs enveloppes externes sont projetées dans l’Univers qu’elles ensemencent et elles se transforment alors, en un seul coup et de façon irréversible, en étoiles à neutrons ou en trous noirs, selon leur masse. Le déchaînement d’énergie qui se produit rend le phénomène extrêmement lumineux pendant une centaine de jours environ. C’est ce que pensaient contempler les astronomes de l’observatoire du mont Palomar en Californie (États-Unis), quand ils ont repéré iPTF14hls.

Une première explosion en 1954 ?

Mais l’étoile à l’origine de cette supernova a joué un tout autre spectacle : elle a continué de briller pendant plus de 600 jours ! Et, au lieu de décroître, sa courbe de luminosité a présenté cinq pics laissant penser que de nouvelles explosions se sont produites, selon le compte rendu publié en 2017 dans Nature. “Après cette date, nous avons continué à observer cette supernova et, curieusement, environ 400 jours plus tard, sa luminosité a soudainement chuté très rapidement. Cela n’aide pas à mieux comprendre le phénomène ! “, souligne Iair Arcavi, premier auteur de l’étude, aujourd’hui à l’École de physique et d’astronomie de l’université de Tel-Aviv (Israël).

Encore plus intrigant : en fouillant dans les archives des relevés astronomiques, les astronomes ont remarqué qu’iPTF14hls avait fait son entrée en scène… en 1954 ! À cette date, ils ont en effet retrouvé un signal lumineux transitoire dans la même région du ciel, suggérant qu’une première explosion avait déjà eu lieu. Plusieurs explications ont été proposées pour comprendre l’étrange comportement de cet astre qui ne semble pas vouloir mourir. Il pourrait s’agir d’une étoile très massive, de 90 à 130 masses solaires, dont le cœur est si chaud qu’elle fabrique de l’antimatière, ce qui la rend extrêmement instable. Ou encore d’une étoile qui éjecte sa masse sous forme d’une série d’impulsions, voire d’un astre qui explose et donne naissance à une magnétoile perturbant son environnement avec des jets de rayonnements très énergétiques.

Mais le plus probable est qu’il s’agisse… de tout autre chose ! Comme le regrette Iair Arcavi : “Nous ne sommes pas beaucoup plus proches de la compréhension d’iPTF14hls aujourd’hui qu’en 2017. Il n’y a eu aucune percée en matière de modélisation à ce sujet. Nous nous interrogeons donc toujours et espérons découvrir bientôt quelque chose qui pourrait aider à résoudre ces énigmes. ” Ce quelque chose pourrait être une étoile reproduisant le même scénario qu’iPTF14hls. À ce jour, rien de strictement identique n’a encore été repéré mais la supernova SN 2020faa, observée en 2020 par la caméra du Zwicky Transient Facility toujours à l’observatoire du mont Palomar, a présenté un profil de luminosité partiellement similaire.

Des résultats pas encore dévoilés

“SN 2020faa ressemblait au départ beaucoup aux éclats d’iPTF14hls. Plus tard, elle s’est révélée moins extrême, mais il pourrait quand même y avoir un lien”, estime l’astrophysicien. En effet, après l’explosion initiale, cette supernova a également connu un nouveau pic de luminosité et sa couleur ainsi que son évolution ont été similaires à celle d’iPTF14hls, pendant les six premiers mois au moins. Elle a ensuite décliné plus rapidement, mais les astronomes ont continué à l’observer et tous les résultats ne sont pas encore dévoilés. L’analyse de cet événement permet de préciser les paramètres de ce type d’explosion mais, hélas, pas encore de trancher sur sa nature exacte.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Madagascar, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here