Déclin Rapide de la Fertilité Féminine et Ovaire

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Déclin Rapide de la Fertilité Féminine et Ovaire
Déclin Rapide de la Fertilité Féminine et Ovaire

Africa-Press – Mali. Entre 25 et 40 ans, les chances de tomber naturellement enceinte décroissent de façon drastique. Alors que chaque mois, une femme a environ 25% de chances de concevoir à 25 ans, ce chiffre chute à moins de 5% à 40 ans. Jusqu’à présent, les causes exactes de la ménopause n’ont pas pu être cernées. On sait que la génétique joue un rôle, tout comme certains comportements tels que le tabagisme, ainsi que le poids. Mais une nouvelle étude pourrait avoir trouvé la clé du déclin de la fertilité… et elle se trouverait dans l’ovaire. Les changements cellulaires dans cet organe ont en effet une influence majeure sur la maturation des ovaires, selon une étude publiée dans la revue Science.

Chez les hommes, la fertilité atteint son pic entre 20 et 40 ans avant de décliner lentement. Mais dans la plupart des cas, elle est maintenue jusqu’à la fin de la vie. Les femmes, au contraire, connaissent une ménopause, soit l’arrêt définitif de la fertilité. Son symptôme le plus visible est la suppression des menstruations depuis au moins un an. Il survient généralement entre 48 et 52 ans, soit lorsque la femme ne possède plus assez de follicules pour permettre une fécondation, soit lorsque ceux restants ont dégénéré.

Des ovules stockés en grappes

Pour essayer de mieux comprendre comment la fertilité évolue avec le temps, l’équipe de l’Université de Californie (UCLA), qui signe ces nouveaux travaux, a voulu observer ce qu’il se passait dans les ovaires grâce à l’imagerie 3D. « Nous avons été surpris de voir qu’à l’intérieur, les ovules ne sont pas répartis un peu partout, comme on se l’imagine habituellement », nous explique la professeure Diana Laird, qui enseigne l’obstétrique à la UCLA et qui signe ces travaux. « Nos résultats montrent que l’environnement autour des ovules – les cellules nerveuses et les tissus – changent aussi avec le temps. En réalité, les ovules sont regroupés par grappe dans des endroits de l’ovaire où elles se sentent bien. »

11 types de cellules différents dans les ovaires

Les analyses, conduites sur des souris et des humains, ont permis d’identifier 11 types de cellules dans les ovaires, dont certaines, totalement inattendues: les cellules gliales, un type de cellules nerveuses qu’on retrouve en général dans le cerveau, ainsi que des réseaux de nerfs sympathiques, à l’origine de la réponse « combat-fuite ». Ces derniers jouent un rôle clé dans la régulation de la croissance des ovules dans l’ovaire. « Lorsque nous avons empêché génétiquement la survie des nerfs sympathiques chez la souris, nous avons observé davantage d’ovules au repos et moins d’ovules en croissance, ce qui suggère que les nerfs participent à l’éveil des ovules dans leurs follicules et soutiennent leur croissance et leur maturation. Dans les ovaires humains comme chez la souris, nous avons constaté que les réseaux de nerfs sympathiques deviennent plus denses à un âge reproductif avancé. »

Pour le moment, le rôle exact des nerfs sympathiques et des cellules gliales dans la maturation folliculaire n’a pas encore été établi. Une interaction à trois entre nerfs, vaisseaux sanguins et follicules en croissance, que l’équipe cherche actuellement à mieux comprendre grâce à de nouveaux travaux. Un autre type de cellules a surpris les chercheurs à cet endroit: les fibroblastes, plutôt connus pour apparaître dans d’autres organes comme les poumons ou le foie avec l’âge. Mais à partir de l’âge de 50 ans, l’équipe en a aussi retrouvé dans l’ovaire, causant de l’inflammation et du tissu cicatriciel.

Grâce à ces résultats, l’équipe espère pouvoir trouver des pistes permettant de préserver la fertilité. « En modulant la signalisation sympathique (c’est-à-dire en bloquant l’action des nerfs sympathiques, ndlr), ou en jouant sur les signaux issus des vaisseaux sanguins, il pourrait être possible de ralentir la perte des ovaires, étendre la fenêtre de reproduction et potentiellement retarder l’apparition de la ménopause », espère la Pr Laird. « Et les femmes vivent un tiers de leur vie après la ménopause », rappelle-t-elle.

Une période durant laquelle le risque cardiovasculaire augmente. « Mieux identifier les changements vasculaires dans l’ovaire pourrait aider à comprendre leur santé vasculaire plus globalement. » Forte de ces premières avancées, l’équipe a déjà lancé de nouveaux travaux. Elle espère réussir à induire l’effet escompté grâce à différentes molécules.

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