Anouar CHENNOUFI
Africa-Press – Niger. Le Niger a été de nouveau ébranlé par de nouvelles attaques terroristes, la semaine écoulée, selon l’annonce faite par les autorités nigériennes qui ont annoncé, le jeudi 4 novembre 2021, qu’au moins 69 personnes, dont un responsable local, ont été tuées, dans une attaque lancée par des groupes extrémistes armés contre une zone frontalière avec le Mali.
La population constamment menacée, se demande tout le temps : Quand ce calvaire va-t-il prendre fin ?
La télévision étatique de la République du Niger a cité le Ministre de l’Intérieur Alkache Alhada, disant qu’un village de la région de Tillabéri avait été attaqué par des groupes terroristes inconnus, ajoutant que l’attaque a tué le nombre susmentionné, dont le maire de Banibango, dont relève ledit village.
Le ministre aurait souligné que 15 personnes ont survécu à l’attaque, alors que des recherches étaient toujours en cours pour retrouver neuf personnes qui furent portées comme disparues.
Rappelons que la région de Tillabéri au Niger est sous les attaques constantes de l’organisation terroriste « Daech » dans la région, sachant que les zones frontalières du Burkina Faso et du Niger sont constamment attaquées par des groupes terroristes liés soit à Al-Qaïda, soit à Daech, qui sont actifs dans le pays voisin du Mali.
A noter que des données émanant de l’organisation des Nations Unies indiquent que les attaques terroristes au Niger ont déplacé plus de 313.000 personnes au cours des trois dernières années, tandis qu’environ 235.000 personnes ont été contraintes de chercher refuge auprès des pays voisins.
Par ailleurs, d’après un communiqué publié par le gouvernement, onze soldats ont été tués et neuf autres sont toujours portés disparus, et ce, lors d’une attaque commise contre un poste de l’armée situé dans l’ouest du Niger.

Cette attaque s’est déroulée dans la même région où ont été tués les 69 civils, lors d’une embuscade mise en place deux jours avant.
Dans un communiqué émanant du ministère de la Défense et rapporté par la télévision publique, on pouvait lire que l’attaque a été perpétrée par « un convoi de terroristes lourdement armés à bord de plusieurs voitures et des dizaines de motos ». La même source a précisé également qu’ « après des combats acharnés, la colonne ennemie a été forcée de battre en retraite après avoir causé des morts et des blessés », soulignant que « des renforts aériens et terrestres furent dépêchés dans la zone en question pour ratisser toute la zone ».
Il s’avère d’ailleurs que les soldats qui avaient été ciblés par cette attaque avaient été déployés pour assurer la sécurité de milliers de villageois qui étaient rentrés chez eux, après les massacres de dizaines de civils aux mains de militants présumés.
Ces deux massacres successifs, ont incité le gouvernement nigérien à décréter 48 heures de deuil national, à compter de vendredi 5 novembre, notamment après que 69 villageois des Forces d’autodéfense ont été tués dans l’attaque ayant eu lieu dans la région de Tillabéri (dans l’Ouest du pays), à proximité de la frontière avec le Mali.
Tillaberi vaste zone instable et cible des terroristes
Il importe de noter que Tillaberi est une zone vaste et instable d’une superficie d’environ 100.000 kilomètres carrés, qui est le théâtre depuis 2017 d’attaques sanglantes de groupes armés liés à Al-Qaïda et à Daech.
Il s’agit d’une région située dans le triangle frontalier avec le Burkina Faso et le Mali, qui continue d’être la cible de ces attaques meurtrières, depuis le début de l’année en cours, tout en notant que dans la région de Tahoua, près de Tillabéri, 141 personnes furent tuées en mars dernier, par de prétendus militants dans plusieurs villages et camps.
Dans ce contexte, il n’échappe pas au gouvernement du Niger que les groupes liés à al-Qaïda et à Daech cherchent coûte que coûte à contrôler la région et à en expulser les forces locales et internationales.
C’est un conflit meurtrier et lourd de conséquences, qui a fait des milliers de morts et forcé des millions de personnes à fuir le pays.
La clé et la solution au problème sont entre les mains du Président Bazoum

Dans la période récente, la fréquence des attaques terroristes dans la région a augmenté en raison de la suggestion de la France de réduire son rôle et ses effectifs armés dans le Sahel, et de mettre fin à l’opération militaire « Barkhane ». Des groupes armés en ont profité pour intensifier leurs attaques dans cette région pauvre et aride d’Afrique de l’Ouest, qui comprend les régions frontalières du Niger, du Mali et du Burkina Faso.
Néanmoins, de courageux villageois s’étaient récemment constitués en comités d’autodéfense, avec comme objectif de prêter main-forte aux forces nationales afin de veiller sur les paysans régulièrement ciblés par des hommes armés dans leurs champs. Ces comités de « veille et de défense » n’hésitent pas de traquer jusque dans leur repaire, les hommes armés qui attaquent les villages et volent le bétail.
Il va sans dire que les chefs de groupes terroristes actifs au Sahel excellent en justifiant leurs opérations terroristes comme une riposte à la présence de forces militaires occidentales dans la région du Sahel, tout en soulignant que sans la présence de ces forces, elles n’auraient pas eu recours aux hostilités.
Quelles stratégies le Président Mohamed Bazoum compte-t-il adopter, dans le proche avenir, pour réduire les menaces terroristes et par conséquent les craintes de la population nigérienne ?