Interview du Président sur la survie de l’homme africain

1
Interview du Président sur la survie de l'homme africain
Interview du Président sur la survie de l'homme africain

Africa-Press – Niger. L’émission ‘’Grand Entretien’’ de la Radiotélévision du Niger (RTN) a reçu, le samedi 31 mai 2025, le Président de la République, Chef de l’Etat, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani. La question sécuritaire, son évolution, ses implications et les manœuvres des puissances occidentales impérialistes et néocolonialistes ont été au centre de cet entretien. Comme de coutume, le Chef de l’Etat a relaté, avec précision, les faits, les repères spatio-temporels des événements, les complicités et les complots ourdis contre le Niger et la Confédération AES mais aussi les objectifs visés par ceux qui animent cette guerre de recolonisation contre les pays de l’AES. Sans nier la complexité de cette guerre imposée à la confédération des Etats du Sahel en général et au Niger en particulier, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a insisté sur la nécessité d’une prise de conscience, par les Nigériens et les citoyens de la Confédération AES, mais aussi par tous les Africains, sur les enjeux géostratégiques et géopolitiques de la situation. Car, en définitive, le combat que mènent le Niger et les autres pays de la Confédération AES est un combat pour la survie de leurs pays mais aussi et surtout pour la dignité et la souveraineté de l’Afrique.

Monsieur le Président, quel est de façon générale l’état actuel de la situation sécuritaire au Niger, voire dans notre espace, dans notre confédération AES? Quelles sont les perspectives d’ensemble?

Ahouzbillahi minashaitani razzim, Bissimil’lahi Rahamani Rahim. C’est un plaisir de partager, avec l’ensemble de nos compatriotes, de la Confédération et du monde qui nous suivent, cette problématique sécuritaire dans notre espace. Une problématique liée à des intérêts géopolitiques et géostratégiques. Mais, permettez-moi, dans un premier temps, de rendre hommage à l’ensemble des peuples de la Confédération, particulièrement au vaillant peuple nigérien, leur présenter mes condoléances pour les morts civiles et militaires. Je rends également un hommage à l’ensemble de nos forces de défense et de sécurité qui, au prix d’un sacrifice énorme, se battent jour et nuit pour garder notre espace confédéral, notre pays, particulièrement le Niger, debout.

Pour répondre à votre question, il faut faire un rappel historique car, comme le dit le Coran, le rappel sauve. Il faut rappeler pour que les Nigériens et les autres peuples comprennent la nature de cette menace à laquelle nous sommes confrontés, les implications qui sont derrière cette menace et qui ne sont autres que la défense des intérêts géostratégiques ou géopolitiques des puissances impérialistes mais particulièrement néocolonialistes. Il faut toujours placer les événements dans leur contexte global. Il faut ici rappeler qu’en 1979, car beaucoup l’ont oublié, beaucoup d’autres ne l’ont pas connu, il y a eu une prise d’otages en Arabie Saoudite, précisément dans la grande mosquée de la Mecque. Une prise d’otages des pèlerins associée ou attribuée à ce qu’on a appelé les fondamentalistes, c’est-à-dire des jeunes étudiants qui étaient en thèse peut-être de doctorat ou autre dans le domaine de l’Islam. Face à cette prise d’otages, des pays vont se mobiliser et, parmi ces pays, bien sûr la France sera le premier à demander à l’Arabie Saoudite de les laisser mettre à la disposition de l’État ou du Royaume d’Arabie Saoudite, ce qu’on appelle le GIGN, le Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale Française.

Mais, les Saoudiens savaient que c’est le pyromane qui veut jouer au sapeur-pompier. Ils ont poliment mais de façon diplomatique rejeté cette offre. Ils ont substitué cette offre par l’intervention des forces spéciales du Pakistan. Parce qu’ils conçoivent que les forces spéciales du Pakistan sont des forces qui sont composées de musulmans et qui peuvent accéder à la mosquée où plusieurs centaines de pèlerins étaient pris en otage. Ça s’est passé en novembre 1979. La crise va connaître son dénouement un mois plus tard en décembre 1979. Mais ce n’est que le début d’un grand complot que je ne saurais relater ici intégralement. L’un dans l’autre, en 1980, le conflit va se déporter ou plutôt les puissances néocoloniales et impérialistes vont déporter ce conflit en Afghanistan. Vous savez ce qui s’est passé en Afghanistan de 1980 jusqu’en 1986 exactement. Vous connaissez les implications qui ont eu lieu en Afghanistan. Après l’Afghanistan, ce conflit va se déporter un peu plus loin en Irak. Nous savons ce qui s’est passé en Irak. Nous connaissons les acteurs, nous connaissons les implications et nous connaissons les intérêts géostratégiques et géopolitiques et tous les non-dits qui ont couronné malheureusement cette période où beaucoup de citoyens irakiens ont perdu leur vie.

Le néocolonialisme ne s’arrêtera pas à ça. Un foyer s’éteint, c’est un autre qui est déjà programmé pour s’allumer. Le conflit va revenir en Syrie. Mais avant d’arriver en Syrie, ils ont tenté de l’allumer plus proche de nous en Algérie avec le retour des Moudjahidines qui revenaient de l’Afghanistan. Donc la Syrie a été un autre point de chute de ces intérêts géostratégiques et géopolitiques des puissances impérialistes néocoloniales. Vous avez suivi ce qui s’est passé en Syrie jusqu’à la dernière évolution où tout le monde a suivi et tout le monde a découvert le grand jeu de ces puissances néocolonialistes. Mais avant la fin de la Syrie, ils ont mis également un foyer en latence qu’ils ont rallumé, c’était la Libye à notre frontière nord. Nous savons ce qui s’est passé en Libye et nous savons quels sont les acteurs qui étaient derrière et quelles sont les conséquences de cette intervention face à laquelle malheureusement nos pays africains n’ont pas eu le courage d’élever la voix.

Je fais ce rappel pour que les gens comprennent que si aujourd’hui, je suis en mesure de m’adresser directement aux concitoyens, beaucoup d’efforts ont été consentis. Nos forces de défense et de sécurité ont consenti beaucoup de sacrifices. Pour venir au cas spécifique du Sahel de façon globale et de la Confédération de façon plus précise et du Niger en particulier, je rappellerai quels sont les acteurs qui sont derrière cette situation que nous vivons aujourd’hui.

Ces acteurs ne sont autres que la France accompagnée de l’Union Européenne malheureusement et du régime sortant des Etats-Unis d’Amérique. La France a utilisé plusieurs moyens pour nous déstabiliser. Vous vous rappelez 28 juillet 2023, soit deux jours après le début du la révolution du 26 juillet qui a cours au Niger, Emmanuel Macron qui était en visite dans un territoire ou département d’Outre-mer a convoqué un conseil de défense, je dis bien un conseil de défense sur la situation au Niger.

Face à ce conseil, des décisions ont été prises, et entre autres, il faut par tous les moyens rétablir Bazoum au pouvoir. Pour rétablir Bazoum au pouvoir, il y a eu des propositions, notamment l’utilisation de la CEDEAO comme marionnette mais bien sûr ce n’est pas eux qui disent marionnette et ils présentent la CEDEAO comme un défenseur de la démocratie, du droit et de l’ordre constitutionnel. Le régime français ne s’est pas limité à utiliser et manipuler la CEDEAO. Ils ont créé, et je l’ai rappelé lors de mon dernier entretien du 25 décembre 2024, une première cellule qu’ils ont appelée la cellule chargée de réflexion sur le commandement pour l’Afrique. Cette cellule a été confiée à Jean-Marie Bockel, je l’ai dit dans l’entretien du 25 décembre 2024, qui lui-même a fait appel à des officiers supérieurs des forces armées françaises, notamment David Paulowski, ensuite, Paul Ménaud Bertheux. En son temps également, j’ai dit les postes qu’ils ont occupés.

L’un dans l’autre, ils avaient eu pour mission de la part de Jean-Marie Bockel, lui-même désigné et mandaté par Emmanuel Macron, de réfléchir pour trouver les moyens non seulement d’empêcher toute autre contamination, puisque ce qui s’est passé au Mali, au Burkina et au Niger est considéré comme une maladie contagieuse qu’il fallait par tous les moyens éradiquer. Ces gens ont réfléchi, je l’ai rappelé également dans l’entretien du 25 décembre 2024 et ils ont fait des propositions. La France qui est présente sur cinq pays militairement, qui sont le Tchad, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Sénégal et Djibouti, a, par rapport à la proposition du commandement pour l’Afrique à l’image de l’AFRICOM des Etats-Unis, proposé que ce nombre passe à quinze pays.

J’ai cité les quinze pays. Beaucoup se sont mis à démentir, mais on ne peut pas démentir une vérité. C’est une vérité historique.

Désormais, Emmanuel Macron l’a confirmé. Je ne reviendrai pas sur ces pays parce que je les avais déjà cités. Mais les Africains doivent prendre conscience que ce que projette la France, elle fera tout pour l’atteindre, même si c’est d’ici 100 ans. Un général français l’avait dit à Abéché. Nous étions en Afrique il y a 200 ans. Nous étions repartis il y a 60 ans. Nous devons, puisque nous sommes de retour, rester pour minimum 100 ans. Ce n’est pas des paroles en l’air quand on les met côte à côte avec ce que le Général Lecointre a dit il y a quelques mois en 2024 qu’il va falloir avec l’Union européenne traverser la Méditerranée même si c’est dans un an, deux ans ou dix ans, pour reconquérir, par les armes s’il le faut, l’Afrique.

Parce que la France et l’Europe sans l’Afrique, c’est la souffrance en perspective. Un autre génie français avait dit également puisque les troupes et l’ambassadeur français que nous avons expulsé sont en train d’être évacués, ils vont utiliser ce temps qui est favorable à la déstabilisation subversive. Ce n’est pas des paroles en l’air. Ce sont des paroles mûrement réfléchies. Ce sont des paroles fruit des échanges stratégiques que ces gens entretiennent contrairement à nos pays africains où chacun pour préserver son deuxième, troisième ou quatrième mandat est prêt à sacrifier son frère.

Pour revenir à ce qui a été mis en place et dont on voit le déroulement actuel, il faut noter que, toujours en 2024, après cette cellule dont Jean-Marie Bockel avait eu la responsabilité, pour laquelle il a présenté le résultat le 23 octobre 2024 à la Présidence française, donc à Emmanuel Macron, il a initié – parce qu’il ne s’est pas arrêté là pour vous montrer l’esprit européen qui entoure tous ces événements que nous vivons aujourd’hui – il a entrepris une campagne de présentation. C’est ainsi qu’il a déjà fait l’Italie. Il devait faire l’Allemagne en novembre 2024. Et c’est là où nous avons cessé d’accorder d’intérêt à ces actions pour nous concentrer sur l’essentiel. Donc après cette cellule, une autre cellule a vu le jour en septembre toujours de l’année 2024.

Cette cellule, ils l’ont appelée la cellule Sahel de l’Elysée. La cellule Sahel de l’Elysée a été confiée à un certain Christophe Guilhou. Ce Christophe Guilhou a également, comme Jean-Marie Bockel, désigné un autre génie pour conduire la réflexion. Je rappelle que Christophe Guilhou était ambassadeur de France au Cameroun. Et il a pris le titre d’ambassadeur et envoyé spécial français au Sahel. Il va désigner un certain Jérémie Robert. C’est lui le génie qui va conduire toujours cette réflexion par rapport à la leçon la mieux adaptée à donner aux pays de la Confédération. Ce Christophe Jérémie va constituer son équipe. Il aura le titre de conseiller Afrique de l’Elysée.

Donc Jérémie Robert, va constituer cette cellule Sahel qui sera composée de la DGSE française, de l’Organisation Internationale de la Francophonie (j’insiste sur l’OIF) et d’une direction géopolitique du Ministère français des Affaires Etrangères.

Cette cellule, selon leurs propres termes, aura à sa disposition des fonds illimités. Des fonds illimités, je le dis avec insistance parce que ça prouve l’importance que le régime subversif français accorde à cette cellule Sahel. Disposant de fonds illimités, sa mission sera d’amplifier tout événement qui se produira dans la Confédération des Etats du Sahel. Particulièrement, tout événement qui aura lieu ou qui n’a même pas eu lieu au Niger. Je dis bien qui n’a même pas eu lieu au Niger. Elle aura également pour mission à travers la DGSE française de conduire toutes les opérations subversives de déstabilisation au sein de la Confédération et particulièrement au Niger. Cette cellule Sahel aura également pour mission de tout faire, par tous les moyens pour diaboliser les relations entre les Etats de la Confédération et la Fédération de Russie, la Turquie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord. Voilà, entre autres, les missions qui ont été confiées à cette cellule.

L’importance de ce rappel, c’est pour que nos compatriotes nigériens et de la Confédération et même du monde, puisque nous avons une diaspora confédérale à travers le monde, comprennent ce qui se passe présentement dans notre espace.

C’est une guerre informationnelle, c’est une guerre de déstabilisation, c’est une guerre de néocolonisation qui est conduite avec le financement français, européen et occidental. Mais des puissances, je le répète, néocoloniales, impérialistes, occidentales. La France et ses autres acolytes ne se sont pas limités à la création de ces cellules où elles ont confié des missions bien particulières. La France a également infiltré tous les mouvements qui, initialement étaient appelés des mouvements indépendantistes, ensuite des mouvements djihadistes et enfin des mouvements terroristes. Puisque le mensonge a beau courir, la vérité finira toujours par le rattraper, c’est à ces forces néocolonialistes et à ces troupes auxiliaires, tirailleurs d’un autre âge que nous faisons face et que nous faisons face avec succès.

Mais pour comprendre les implications, il faut savoir que ces puissances européennes, en tête avec leur guide spirituel, ont fait ce que nous pouvons qualifier de repeuplement terroriste dans notre espace confédéral. Ce repeuplement terroriste a consisté en quoi? Ils ont en deux vagues successives transféré du Lac Tchad pour une première fois, face à la débâcle que connaissent leurs supplétifs, les tirailleurs auxiliaires. Ils ont transféré 400 combattants de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest ou dans les provinces ouest africaines comme ils l’appellent pompeusement, précisément dans le triangle Burkina, Niger, Mali. Ça s’est passé du 21 au 24 avril 2025. Un deuxième lot de 350 combattants toujours de l’Etat islamique dans les provinces de l’Afrique de l’Ouest comme ils l’appellent. Mais là également, je vais démontrer qu’il n’y a rien d’islamique. Ce sont des mercenaires à la solde des puissances occidentales. Donc ces 350 combattants ont été transférés malheureusement, dans le nord du Bénin qui est actuellement abandonné par les forces armées béninoises sous prétexte de créer une profondeur stratégique. Quelle profondeur stratégique, le Bénin peut-il s’offrir? Tout ceci n’est qu’inspiration française pour laisser la voie libre à tous les malveillants de s’en prendre exclusivement aux pays de la Confédération.

Pour synthétiser, j’avais fait un rappel historique pour démontrer que tous les pays qui ont été confrontés de 1979 à nos jours à cette guerre géostratégique et géopolitique ne s’en sont pas sortis, pour démontrer que les moyens utilisés par la France, accompagnée, je le dis et je le répète, de l’Union européenne et à un certain moment des Etats Unis d’Amérique, sont des moyens colossaux qui auraient dû permettre, d’ailleurs comme ils l’ont dit aux terroristes qu’ils ont rencontrés dans le lit du lac Tchad, ‘’nous voulons que vous interveniez parce nous ne pouvons pas intervenir ouvertement. Certaines puissances ne nous laisseront pas faire’’. C’est ce qu’ils ont dit aux terroristes des deux ailles (Boko Haram et Etat islamique en Afrique de l’Ouest). Et d’ajouter: « Nous vous donnerons tous les moyens pour que vous finissiez avec les pays de la Confédération en commençant par le Niger. Exprimez vos besoins, qu›ils soient financiers, qu’ils soient matériels, qu›ils soient en ressources humaines et vos vœux seront exaucés ». Ce sont eux qui leur ont dit cela, en mars 2025, le 15 mars exactement. Une rencontre à laquelle il y avait la délégation française, la délégation américaine, il y a une délégation qui intervenait au nom de la Grande-Bretagne et certains pays de l’Union européenne et africaine, particulièrement ouest-africains.

‘’La force unifiée de la Confédération est une réalité, elle opère, elle monte en puissance parce que nous avons compris que notre sort en dépendra’’

C’est pour dire que ces puissances néocoloniales impérialistes n’ont pas lésiné sur les moyens à mettre pour nous déstabiliser et que si nous résistons, si nous tenons malgré les difficultés évidentes financièrement, économiquement de nos trois États, c’est un effort indéniable, je dis bien un effort indéniable des États de l’Alliance des Etats du Sahel à travers leurs forces de défense et de sécurité. Effort qui permet de contrôler la situation, d’endiguer la situation et d’inverser la tendance malgré tout ce qui a été consenti par ces puissances néocoloniales. C’est pour dire aux peuples de la Confédération et aux peuples africains qu’ils doivent être fiers malgré ce tapage médiatique, l’annonce de l’apocalypse qui se déroule présentement sur les territoires de la Confédération. Nos peuples doivent être fiers de ce que nous avons réussi quand on sait que c’est une opération d’encerclement systématique de la Confédération qui a été planifiée à travers, je le répète, les tirailleurs d’un autre âge ou leurs auxiliaires et sbires français, européens et occidentaux en un mot. Donc, c’est une situation que nous contrôlons. C’est une situation certes difficile, c’est une situation qui a des ramifications géostratégiques, géopolitiques d’intérêts néocolonialistes. Nos peuples doivent être fiers de leurs forces de défense et de sécurité.

Monsieur le président, nous constatons également que la situation sécuritaire est plus difficile dans l’ouest nigérien, dans la zone des trois frontières en comparaison avec la zone est, notamment le pourtour du lac Tchad où sévit Boko Haram. Comment expliquer cet état de fait?

Tous ces événements qui ont cours sont l’expression des intérêts géostratégiques et géopolitiques des puissances impérialistes, néocoloniales qui utilisent des auxiliaires que nous avons cessé d’appeler jihadistes. A travers ces auxiliaires néocolonialistes, ces puissances mènent la guerre à nos États. Nous sommes en état de guerre. Les pays que j’ai cités et qui n’ont pas tenu face à cette situation sont une preuve palpable pour tout sceptique. C’est une situation de guerre que nous vivons, une guerre néocoloniale, néocolonialiste guidée par des intérêts néocolonialistes.

Le lac Tchad a été à un certain moment le centre d’intérêt de ces puissances néocoloniales. Le lac Tchad ne date pas de 2015. C’est bien avant 2015. Nous savons de quand date l’intérêt pour le lac Tchad. J’ai particulièrement servi déjà dans les années 96-97 dans le lac Tchad. C’est vrai, c’était des mouvements différents et qui ont eu leurs solutions de façon différente parce qu’à l’époque, il n’y avait pas d’implication néocolonialiste. À travers les négociations, nous étions parvenus à des accords que nous fêtons chaque 24 avril chez nous au Niger, la journée de la Concorde.

Pour revenir à la situation qui nous concerne actuellement, le lac Tchad a été à un certain moment de 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 jusqu’à 2025, en début d’année, le centre d’intérêt de ces puissances néocolonialistes. Mais, avec la création de l’Alliance des États du Sahel, les intérêts géostratégiques, géopolitiques et néocolonialistes ont changé de champ pour se focaliser sur l’espace confédéral qui se situe au confluent du Mali, du Burkina et du Niger. C’est le nouveau pôle des intérêts de ces puissances-là et c’est la raison essentielle qui a fait que, depuis la création de l’Alliance des États du Sahel suivie de la Confédération, nous avons assisté à une intensification des actions contre nos États. Les intérêts ayant basculé du lac Tchad vers l’Alliance des États du Sahel et plus tard la Confédération des États du Sahel, les puissances occidentales ont également transféré leurs proxys, leurs tirailleurs, auxiliaires néocolonialistes pour nous mener la guerre dans notre espace Confédéral.

Parce qu’il fallait par tous les moyens qu’un des États tombe. Et c’est ce qui justifie l’implication active de certains groupements d’intérêt américains aux côtés de la France qui naturellement n’a jamais lâché son hostilité et son acharnement à préserver, peut-être que c’est logique ou rationnel de sa part, ses intérêts dans des États qui ne sont pas considérés comme des États souverains. Et certaines situations vous feront comprendre jusqu’ici le prisme avec lequel la France et certains citoyens, l’élite française qui conduit, je ne sais pas s’il faut les qualifier des destinées françaises, en tout cas qui sont à la tête de l’État français ou les conseillers de ceux qui sont à la tête de l’État français, qualifient de « colonies françaises à ne pas perdre par tous les moyens ». Ça veut dire ce que ça veut dire et c’est une leçon pour les pays de la CEDEAO qui pensent qu’ils sont indépendants alors qu’ils sont considérés comme colonies françaises au XXIe siècle. Et que la France ne devait en aucun cas perdre pour la prospérité de ses fils et de ses petits-fils, au risque de voir selon leurs propres mots la migration changer de direction. Parce que si cela arrivait, selon toujours ces génies français, ce sont les Français qui vont traverser la Méditerranée pour venir vers ces anciennes colonies, si toutefois ces colonies arrivent à se libérer, pour chercher leur subsistance.

‘’ Nous nous battons pour notre survie (…) pour la survie de l’homme africain tout court et je suis sûr, in sha Allah, la victoire sera de notre côté’’

Donc, c’est pour vous dire que ce qui se passe dans l’espace confédéral, c’est la résultante d’une réflexion profonde guidée par la défense des intérêts géostratégiques, géopolitiques de ces puissances coloniales qui sont prêtes à marcher sur les cadavres des citoyens africains de la Confédération qui ne leur ont jamais déclaré la guerre. Mais que ces puissances occidentales se le tiennent pour dit, si leur guerre a pour but de préserver, je dis bien de préserver leur opulence, leur prospérité pour que leur descendance ne souffre pas, cette guerre que nous menons avec acharnement est une question de vie ou de mort pour nos États. Le combat n’est pas le même et, in sha Allah, l’issue ne sera pas la même. Nous nous battons pour notre survie. Nous nous battons pour la survie de l’homme africain tout court et je suis sûr, in sha Allah , la victoire sera de notre côté. Donc, c’est ce qui fait que, tout ce qui se passe dans cet espace, c’est de l’exagération qui s’appuie sur des événements amplifiés, des événements souvent tragiques mais montés de toute pièce par la France. Et ça, nous en avons les preuves. Nous avons les preuves matérielles, nous avons les preuves physiques parce que nous avons des acteurs qui y ont participé activement.

Ce sont les intérêts géostratégiques qui ont changé et c’est une question de protection des intérêts néocolonialistes afin d’empêcher aux États de l’AES de faire tache d’huile en Afrique. Parce que c’est ça la plus grande préoccupation de ces puissances-là. Si l’AES réussit, c’est d’autres pays qui n’ont pas eu le courage jusqu’ici de s’afficher qui vont suivre les pas de la Confédération. Et ça, l’Occident s’entend à merveille pour que ça échoue. Mais la vérité et la victoire sont du côté d’Allah Soubhanou wa ta’ala et nous ne nous considérerons pas comme des victimes, nous sommes objets de complots néocolonialistes. Nous n’allons jamais pleurer sur notre sort. Nous allons utiliser notre dignité pour nous battre et nous sommes convaincus que l’issue sera la victoire du côté des pays de la Confédération des États du Sahel. Quitte aux autres pays de nous accompagner, avant qu’il ne soit trop tard, pas pour nous mais pour eux, parce que l’histoire retiendra qu’ils ont été traîtres et complices, que ce soit de façon passive ou active, de ce qui se déroule actuellement dans notre espace. Ils seront tenus complices des milliers de morts civils et militaires, qui sont la résultante de la cupidité occidentale.

Pour faire un petit rapprochement, il faut que les gens comprennent que l’Occident n’a que faire des communautés qui constituent notre espace confédéral. L’occident cherche à faire comprendre que c’est par humanisme qu’ils sont en train d’intervenir dans l’espace, pour protéger des communautés ciblées et massacrées. Mais, je vous donne un petit exemple et que chacun fasse son opinion. Le conflit qui a cours en Palestine, à Gaza, a aujourd’hui un an 6 mois. Il y’a plus de 50.000 morts et plus de 200.000 blessés. Mais, où sont tous ces humanistes? où sont toutes ces puissances qui s’arrogent le droit d’ingérence humanitaire? Bien sûr, il y’a tout de suite ingérence humanitaire quand il s’agit des pays de la Confédération, une ingérence qui n’a plus de sens même par rapport à l’organisation qui réunit aujourd’hui les 194 pays, l’Organisation des Nations Unies. Toutes ces organisations, tous ces pays sont inaudibles aujourd’hui. C’est pour vous dire que ce n’est pas par humanisme que les gens sont en train de battre campagne. C’est purement pour défendre des intérêts géostratégiques dans notre espace. C’est un jeu d’enjeux géostratégiques qui, à un moment ou un autre, inverse les tendances de la perception de la déstabilisation d’un secteur, comme le Lac Tchad initialement, puis transférée dans l’espace confédéral des Etats du Sahel. C’est juste à ce jeu impérialiste auquel nous assistons.

Monsieur le président, justement par rapport à la zone des trois frontières, le ministre d’État, ministre de la Défense nationale avait évoqué, dans un entretien télévisé au mois de janvier dernier, la constitution d’une armée de la Confédération AES pour sécuriser cet espace. Où en sommes-nous et, en attendant, quelle est l’approche pour une réponse commune dans cette zone?

Mais, je suis surpris de cette question. Puisqu’en plus du ministre d’État, ministre de la Défense nationale, qui l’a affirmée lors de son entretien bilan, c’est une réalité physique sur le terrain que nous formons aujourd’hui ce que nous appelons la Force unifiée des États du Sahel. Ce n’est pas la force d’attente ou la force en attente. Je ne suis pas sûr de l’appellation parce que ça fait plus de 30 ans que cette force existe et plus de 30 ans qu’elle a toujours été en attente ou qu’elle a toujours été d’attente. De telle sorte qu’elle s’est nécrosée. Elle n’a jamais conduit une opération, pourtant dans un espace troublé depuis 2010 par des intérêts géostratégiques néocolonialistes. Nous l’avons vécu au Nigéria. La CEDEAO à travers sa force en attente n’a jamais rien fait pour venir en aide ou en soutien au Nigéria. Ce sont ces mêmes pays que le Nigéria ou les autorités nigérianes considèrent comme leurs ennemis qui ont sacrifié des hommes et des femmes pour reconquérir tout le Borno. Je le dis bien, pour reconquérir tout le Borno.

Et ça, ce n’est pas en 2010 que ça a commencé. Personnellement, j’avais conduit des opérations, je l’ai dit en 1996, 1997 et puis en 2008 avant que ça ne soit cette situation actuelle. Ensuite des officiers nigériens, notamment le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, ont conduit des troupes nigériennes, en coordination avec les Forces Armées Tchadiennes, pour libérer des vastes territoires occupés du Nigéria, notamment l’ensemble des États qui constituent le Borno. C’est le sacrifice que nos forces ont consenti et c’est ce sacrifice sur lequel aujourd’hui les autorités du Nigéria crachent. Pour revenir à la Force unifiée, c’est une réalité. Cette force a fait ses preuves sur le terrain, tout le contraire de la force en attente de la CEDEAO comme l’avait dit brillamment Choguel Maïga, l’ancien Premier ministre malien, « cette force qui est en attente et que nous attendons toujours mais qui reste toujours en attente depuis plus de 30 ans ». La Force unifiée de la Confédération, est une force active. Elle a mené des opérations en bilatéral entre soit le Niger et le Burkina Faso, le Niger et le Mali ou le Mali et le Burkina Faso. Elle a mené des opérations de façon tripartite, des opérations au sein de la Confédération. En tant que force de la Confédération au moins trois opérations dont la dernière remonte en janvier pour finir en février de cette année 2025. Vous suivez le bulletin des forces de défense et de sécurité. Et je crois que les Nigériens, les Maliens et les Burkinabé savent que la Force unifiée des États de l’Alliance du Sahel est une réalité. C’est une force qui se met progressivement en place. C’est une force qui monte en puissance. C’est une force que nous avons décidé de créer déjà le 31 juillet 2023 quand la CEDEAO, marionnette entre les mains de la France, avait décidé de faire la guerre au Niger, pays auquel elle avait donné l’ultimatum d’une semaine pour rétablir le démocratiquement élu de l’Afrique, Bazoum Mohamed. Cette force est née le 31 juillet 2023 quand le Mali, le Burkina ont affirmé que toute attaque contre le Niger sera considérée comme une agression contre l’un ou l’autre de ces États. Et que c’est ensemble que nous allons faire face à la CEDEAO.

Une semaine plus tard, la CEDEAO ou la France a mis l’avertissement en exécution. Vous avez suivi toutes les péripéties, bien sûr, les mobilisations qui ont eu cours, l’embargo qui a suivi, un embargo de fer contre notre pays. Je ne reviendrai pas là-dessus. Nous continuons à vivre les méfaits de cet embargo qui n’est pas levé à la date où je vous parle parce que c’est la volonté de la France de ne pas lever cet embargo. La Force unifiée de la Confédération est une réalité. Elle opère, elle monte en puissance parce que nous avons compris que notre sort en dépendra. Isolément et c’est ce à quoi s’acharnent la France et tous ses acolytes occidentaux, ils annoncent que nous sommes faibles. Mais ensemble, au sein de la Confédération, nous sommes forts, nous sommes très forts. J’en suis convaincu et la preuve, c’est la façon avec laquelle nous maîtrisons cette guerre néocolonialiste qui nous est imposée tout simplement pour des raisons de prestige et de préservation des principales causes de prospérité de ces puissances néocoloniales.

Monsieur le président, lors de vos entretiens précédents, vous avez évoqué des problèmes sécuritaires liés à des tentatives de déstabilisation au niveau de nos frontières avec le Bénin et le Nigeria. Où en sommes-nous actuellement? Qu’en est-il de façon générale des tentatives, des projets et autres complots de déstabilisation ourdis par certaines puissances étrangères contre notre pays et ses institutions avec malheureusement la complicité de certains Africains?

Vous venez de finir par malheureusement la complicité de certains Africains, mais il faut préciser de certains chefs d’État et leurs collaborateurs, des pays africains, particulièrement ouest-africains. Vous l’avez rappelé, le Nigéria et le Bénin. J’ai rappelé les sacrifices que nous avons consentis et quand je dis sacrifices, ce n’est pas un faible mot. Des sacrifices de nos militaires, des sacrifices de nos populations civiles, des sacrifices de nos ressources financières, des sacrifices de nos ressources matérielles pour être aux côtés du Nigéria quand il fallait l’être et quand nous avions compris que la sécurité du Nigéria est notre sécurité et vice-versa. Malheureusement, je l’ai dit dans mes entretiens précédents, nous sommes amenés à constater que le Nigéria n’a pas été fidèle au soutien que le Niger et certains pays comme le Tchad lui ont apporté au moment où il en avait besoin. Le même Nigéria qui se targue d’avoir un million de militaires, c’est ce même Nigéria que le Niger à l’époque, qui n’avait que tout au plus une quinzaine de milliers de militaires FDS, toutes Forces de Défense et de Sécurité réunies, avait soutenu et libéré avec, comme je l’ai dit, le Tchad. Ce même Nigéria, je le dis et je le répète, est à la base de beaucoup d’actes de malveillance vis-à-vis du Niger. Je rappellerai quelques événements de complicité flagrante des autorités du Nigéria qui participent activement à la déstabilisation de notre pays. Le Nigéria avait servi, je l’ai dit, de deuxième base de retranchement des troupes et des forces subversives françaises quand nous les avions expulsées de notre pays. Je l’ai dit, le Nigéria et le Bénin. Mais je procéderai un à un pour déterminer le rôle que chaque pays a joué.

Quand nous avions expulsé d’abord l’ambassadeur de France au Niger parce qu’il a pensé que le Niger était toujours la colonie, mais on est malheureusement au regret de constater que ce n’est pas lui seul qui le pensait, même Macron le pense. Et je vous ai dit l’anecdote qui s’est passée à Bruxelles quand il s’est agi de la situation au Niger où un pays de l’Union européenne avait proposé une médiation parce qu’ils ont compris que ce qui se passe au Niger n’est autre que la France qui cherche à préserver ses intérêts et qu’elle est prête à marcher sur les cadavres des Nigériens pour y parvenir. Quand nous les avons expulsés, ils ont trouvé refuge au Nigéria. Nous l’avons décrié pour dire au Nigéria que ce n’est pas la meilleure solution si tant est que c’est la stabilité qui est le souci des autorités nigérianes, c’est de leur autorité. Ils ont décidé de passer outre nos avertissements.

Le Nigéria participe actuellement au soutien logistique ou est amené à participer, puisque le peuple est abusé, au soutien logistique apporté à ces groupes terroristes qui sont dans le bassin du lac Tchad et qui font des victimes par centaines parmi les Nigérians chaque jour.

Je vais citer trois ou quatre rencontres qui ont eu lieu au Nigéria toujours et c’est ça qui est regrettable dans le sens de déstabiliser le Niger. Je l’avais dit lors de mon intervention du 25 décembre 2024, beaucoup de Nigérians se sont agités au lieu d’analyser et de chercher les fondements de ce que j’ai dit. Est-ce une légende ou bien est-ce une vérité incompréhensible? Je dis incompréhensible parce que la vérité reste toujours la vérité. Quel que soit le maquillage, elle resurgit toujours. Après toutes les rencontres que j’avais décriées le 25 décembre 2024, une rencontre a eu lieu à Abuja au Nigéria le 25 janvier 2025.

Cette rencontre a vu la participation bien sûr des incontournables concepteurs du mal, les Français, une délégation française, une délégation américaine, en tout cas qui s’est réclamée d’être américaine, une délégation nigériane. La délégation d’ailleurs du Nigéria était conduite par des sénateurs et des ministres, ensuite, une délégation béninoise, une délégation ivoirienne. Et toutes ces délégations des pays que je viens de citer étaient du niveau ministériel. Le 25 janvier donc, il était question de trouver comment régler définitivement la situation de ces pays de l’Alliance des États du Sahel auxquels on avait donné tout au plus un ou deux mois avant qu’ils ne tombent.

Plusieurs réunions tenues au Nigeria entre les puissances occidentales, les groupes terroristes et les pays africains complices

Et suite à cette rencontre qui a eu lieu le 25 janvier 2025, il a été décidé de renforcer le financement des groupes armés terroristes notamment Boko Haram et ceux qu’ils ont appelés, ceux qu’ils appellent Abu Umama mais de son vrai nom Issa Mohammed qui est le leader actuel de Boko Haram. Il y avait une délégation également de ISWAP de Habib Yusuf Mohammed, le fils de Yusuf Mohammed, le concepteur même de Boko Haram qui a été tué par les forces de défense et de sécurité du Nigéria le 29 juillet 2009. Mais demandez-vous comment ces délégations terroristes ont-elles fait le déplacement à Abuja au Nigéria? La réunion s’est tenue à la périphérie d’Abuja au Nigéria. Ces délégations terroristes ont été transportées sur les lieux par moyens aériens, avec des hélicoptères qui ont été mis gracieusement mis à leur disposition. Il a été donc, pour aller vite, décidé que le soutien total sera apporté à ces forces terroristes que nous, nous appelons désormais les auxiliaires néocoloniaux des puissances impérialistes néocoloniales. Renfort en armement, renfort en moyens financiers et même recrutement au profit de ces forces qui sont dans le lac Tchad des ressources humaines pour ne pas dire de combattants. Ça s’est tenu le 25 janvier 2025. Cette réunion a été suivie d’une autre réunion de réajustement le 3 février 2025. Au cours de cette réunion du 3 février 2025, il avait été décidé particulièrement du financement de ces auxiliaires néocoloniaux qui se fera à travers et c’est là que le monde comprendra pourquoi nous avons pris la décision d’expulser le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de notre territoire. Il y a les représentants de la Croix-Rouge qui ont pris part à la première réunion du 25 janvier 2025 et qui vont prendre part à la deuxième réunion du 3 fevrier. Et il a été décidé que sur le plan financier, pour tout soutien financier qui est inférieur à 1 milliard de francs CFA, c’est à travers le compte de la Croix-Rouge nigérienne. Pour tout montant de plus de 1 milliard, donc 2 milliards, 3 milliards, 4 milliards ou plus, c’est à travers soit le compte de la Croix-Rouge du Bénin ou la Croix-Rouge ivoirienne. Pour les comptes qui vont recevoir les devises, notamment euros ou dollars, ça sera à travers le compte de la Croix-Rouge basée au Nigéria. Voilà ce qui a été décidé à la rencontre du 3 février 2025. Face à cette situation, nous avons décidé d’expulser le Comité international de la Croix-Rouge de notre territoire. Bien sûr, ils vont bondir pour dire qu’ils n’ont jamais été associés, ni de près ni de loin. Mais je rappelle que nous avons des lettres écrites signées des mains de Christophe Fauquet (pour des Nigériens employés de la Croix-Rouge, ils sauront de qui je parle) envoyées à Abou Oumaima.

Donc, il ne sert à rien de dire que ce que dit le président nigérien n’est que pur….je ne dirais pas le mot. Mais nous avons des preuves. Et nous décidons toujours convaincus des preuves que nous détenons. Nous avons expulsé le CICR de notre territoire. Bien sûr, le Nigéria, comme à son habitude, va dire que ces réunions n’ont pas eu lieu. Mais pour rappeler au Nigéria que nous suivons tout ce qui se passe à travers les anciens compatriotes qui ont fui après les événements du 26 juillet. Le 8, le 9 décembre, une réunion s’est tenue dans le bureau d’un certain Chehou Bardé. Je ne le connais pas. C’est au Nigéria de vérifier. Il est assistant au chef des services de renseignement du Nigéria Mohammed Mohammed. La NIA, ce qu’ils appellent la National Intelligence Agency ; cette réunion qui s’est tenue dans son bureau a décidé de l’affectation des moyens au profit des groupes terroristes qui opèrent à partir du territoire nigérian, notamment Sokoto, Katsina, Kebbi, Zamfara sur lesquels j’avais alerté à l’époque, si vous vous rappelez, avec la lettre que nous avons saisie sur un prisonnier terroriste du 4 mars 2024 et qui révélait tout ceci. C’est la lettre numéro 011 du 4 mars 2024 écrite par ceux qu’ils appellent la Daoula centrale du Lac Tchad, à travers laquelle il a été décidé de créer le mouvement Lakurawa ou de le ressusciter puisque ce mouvement existait depuis 2017. Mais avec la particularité de le renforcer avec des combattants de l’ISWAP qui sont dans le Lac Tchad et des combattants de l’État islamique, ce qu’ils appellent l’État islamique au Sahel ou abusivement EIS.

Cette réunion, donc je l’ai dit, s’est tenue de 10h30 à 16h dans le bureau de monsieur Chehou Bardé, qui est l’assistant de monsieur Mohammed Mohammed, qui est le chef des renseignements du Nigéria, la NIA. Et ce sont les décisions qui ont été prises, décisions auxquelles, je le répète, ont participé également une délégation française, une délégation de deux Américains ou qui se sont en tout cas présentés comme deux Américains de la CIA, des représentants du Bénin, je ne dirais pas des représentants du Nigéria, parce que ça se passe là-bas, et ça se passe dans le bureau de l’assistant Shehou Bardé, assistant du chef des services de renseignement du Nigéria.

Donc, nous avons, je l’ai dit le 4 février, pris la décision d’expulser le CICR qui n’est pas seule organisation à se prêter à ce jeu. Vous étiez témoins au Niger, nous avons expulsé plusieurs autres organisations qui étaient manipulées par la France pour financer, recruter, puisque pour recruter il faut de l’argent, mais il faut financer. Donc pour financer et recruter des apatrides de l’espace confédéral ou de l’espace national du Niger et des éléments de subversion. En son temps, certains Nigériens qui avaient ces organisations comme gagne-pain qui n’ont pas compris les motivations pour lesquelles nous avons expulsé ces organisations parce que nous avons fait le choix de préserver l’ensemble des Nigériens au détriment des intérêts individuels ou groupuscules. Après cette rencontre du 3 février, exactement le 15 mars, une autre rencontre a eu lieu dans le bassin du Lac Tchad cette fois-ci, toujours avec les mêmes acteurs, le Nigéria en tête, la France et la délégation américaine, le Bénin, la Côte d’Ivoire également. Et là, il a été décidé clairement que les efforts doivent être orientés spécialement et spécifiquement sur le Niger. Les terroristes ont été rappelés à l’ordre par rapport à leur laxisme vis-à-vis du Niger pour lequel ils ont pris l’engagement de renverser ce régime illégitime selon bien sûr l’Occident impérialiste et qu’ils tardent à le faire. Mais pour rappeler le vrai visage de la France, quand nous avions expulsé le CICR, le 4 février, le 7 février, un vendredi, des représentants de cette organisation, accompagnés d’un employé africain qui avait servi à Diffa dont je tairai le nom, ont fait mouvement pour rencontrer Abou Oumaima et Abou Moussa al-Barnawi pour leur dire lors de la réunion avec les autres pays et avec vous-mêmes, avec vos représentants, personne ne devait être au courant des décisions prises et des engagements du Comité international de la Croix-Rouge à servir de point de transfert vers vos mouvements respectifs. Pourtant, les autorités de Niamey sont au courant et la conséquence, c’est notre expulsion. Il faut que vous repreniez en main vos combattants.

Les armes des terroristes ne viennent pas des magasins de nos FDS, ce sont de types et modèles différents

Je dis bien du vendredi 7 février au dimanche 9 février déjà, plus de 10 terroristes ont été exécutés par ces chefs terroristes auprès desquels le Comité international de la Croix-Rouge s’est plaint. Ce comité-là était composé de deux représentants français, un homme et une femme. À la date du 28 avril, nous étions à 108 exécutions de terroristes qui sont suspectés d’être les informateurs de Niamey. Bien sûr, comme à leur habitude, ils vont dire que non, c’est juste une légende. C’est Djado Sekou qui anime. Mais je vais citer juste deux personnalités influentes dans le mouvement par rapport aux postes qu’elles occupaient puisqu’elles ont été exécutées notamment Mohammed Tchad, un membre de Abou Oumama qui a été suspecté d’être un espion des autorités nigériennes. Ce qui n’en est rien. Ensuite, un wali, le wali Bogou du mouvement ISWAP a été clandestinement assassiné. Compte tenu du rang qu’il occupait, il ne peut pas être éliminé ouvertement. On a prétendu une mission et il a été exécuté. Et ça, c’est toujours les stratèges français qui donnent cette recette. Donc pour revenir au 15, après ces incidents malheureux qui se sont déroulés du 7 au 9 d’abord du mois de février, ensuite jusqu’au 28 du mois d’avril où nous avons recensé, comptabilisé 108 exécutions, par rapport à cette mise au point, les terroristes ont demandé plus de matériel. Si vous vous rappelez, nous avons décrié la complicité du Nigéria et du Bénin à servir de relais dans l’acquisition des drones tactiques au profit des forces françaises. Mais nous, nous savons que ce n’est pas au profit des forces françaises, c’était au profit des troupes terroristes. Mais des troupes terroristes françaises, ça c’est vrai. Le Nigéria et le Bénin ont dit qu’ils n’ont jamais fait ça. Mais la vérité, comme je l’ai dit, elle est incompressible. Ce qui s’en est suivi, c’est des attaques en règle avec les mêmes drones que ces pays-là ont achetés au profit de ces mouvements-là à travers la France, la couverture française qui a été utilisée pour détruire déjà en décembre 2024 des bases militaires du Nigéria ; ensuite, en janvier et ce qui ne fait que monter en puissance jusqu’à cette date. Donc il a été décidé que des drones seront encore mis à la disposition des mouvements terroristes. De l’armement sera mis à la disposition de ces mouvements terroristes et un regroupement international de terroristes sera conduit. Et c’est ce qui va se passer. Nous suivons les missions de ravitaillement de ces terroristes qui ont à la date du 17 au 18 du mois de mars acheminé en armement individuel AK47 plusieurs milliers d’armes, des armes collectives PKM, M80, 12.7. Mais ces armes collectives ou individuelles, malgré les affirmations qui veulent faire croire que ce sont des armes prises sur les forces de défense et de sécurité, il n’y a que des esprits faibles, cupides et intéressés qui peuvent croire.

Ils ont livré des armes 12.7 qu’on appelle Douška, qui sont d’origine ukrainienne que nous, nous n’avons pas en dotation dans nos magasins d’armes. Même les types d’armes individuelles AK47, ce n’est pas des armes que nous détenons puisqu’il y a plusieurs catégories, types d’armes AK47. Ce n’est pas des armes que nous détenons dans nos magasins d’armes. Il est vrai, lors de certaines attaques, ces terroristes prennent souvent, saisissent des armes, mais comme nos troupes récupèrent des armes également sur ces mouvements terroristes. Si les armes saisies sont des armes qui appartiennent aux forces de la Confédération et les motos, les milliers, pour ne pas dire les dizaines de milliers de motos qui sont en circulation, elles relèvent toutes de ces forces de défense et de sécurité de la Confédération? Donc il faut qu’on arrête de dire ce qui n’est pas soutenable.

J’ai vu récemment un certain Léon Jarret ou quelque chose comme ça qui est du Conflict Armament, un spécialiste qui avait affirmé que suite à des investigations qu’ils ont menées, toutes les armes viennent des pays de l’AES.

Je serai bref pour décrire, rien que pour savoir si une arme, une seule relève d’une unité, quel processus il faut suivre. Il faut saisir l’arme. Il faut relever le numéro de l’arme. Il faut communiquer le numéro de l’arme saisie à toutes les unités. C’est à travers ces messages de recherche qu’on appelle ‘’recherche de position d’une arme saisie’’ que l’unité à laquelle l’arme appartient répond pour dire que l’arme de tel numéro, tel type est une arme qui relève de ma comptabilité et qui a été perdue dans telle circonstance. Une seule arme. Imaginez plus de 20 000 terroristes. Comment est-ce que ce Léon Jarret avec son organisation qu’ils ont appelée ‘’CAR’’, ont pu approcher les combattants terroristes un à un pour relever les numéros des armes dont ils sont dotés, aller faire des recherches dans des magasins d’armes des pays de la Confédération et découvrir que justement ces armes relèvent soit de l’État nigérien, l’État burkinabé ou l’État malien.

Techniquement, rationnellement, est-ce que vous pensez que nous sommes en disposition aujourd’hui d’ouvrir nos magasins d’armes à quelques représentants français ou autres? Pourtant, il l’a affirmé devant les caméras de France 24, pour ceux qui suivent France 24. Il l’a affirmé et il l’a certifié. La question même est de savoir comment se fait-il qu’ils puissent fréquenter les putschistes et que les putschistes leur permettent de faire ce travail pointu? Et quelle réponse? Il dit que non, ils n’ont pas de problème avec les putschistes. Ils ont travaillé dans le milieu putschiste et que c’est le résultat de leur travail. C’est à la raison de chacun d’en juger. Mais il a conclu en disant que leur seule contrainte est financière. C’est pour vous laisser apprécier ce que je viens de dire. Donc cette histoire d’un armement pris sur les positions des forces de défense et de sécurité n’est qu’une légende. Ce n’est pas ce qui dote les auxiliaires de ces forces néocoloniales.

Source: lesahel

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here