Africa-Press – Niger. Le Ministre de la Justice et des droits de l’Homme, Garde des Sceaux Chargé des relations avec les Institutions, M. Alio Daouda a présidé, ce lundi 15 décembre 2025 au palais des congrès de Niamey, la cérémonie d’ouverture de la conférence internationale sur les communautés victimes de discriminations fondées sur le travail et l’ascendance, ainsi que sur le système de justice en Afrique.
Cette conférence internationale, note-t-on, est organisée par l’Association Timidria, en collaboration avec le forum mondial des communautés discriminées et avocats sans frontières, canada.
Pendant deux (2) jours, les participants à cette conférence suivront des exposés sur plusieurs thématiques, notamment la discrimination fondée sur l’ascendance et le travail ; le processus abolitionniste de l’esclavage au Niger depuis 1960 ; le Rôle de la société civile dans la lutte contre les discriminations fondées sur l’ascendance ; le Genre et esclavage sexuel ; la discrimination liée à l’ascendance en zone de conflit armé ; une Présentation de la proposition d’une loi type au sahel et enfin les rôles et responsabilités des leaders religieux et traditionnels dans la lutte contre les discriminations fondées sur le travail, l’ascendance et l’accès à la justice en Afrique.
En ouvrant les travaux de cette conférence, le Ministre de la justice a indiqué que ’’cette conférence offre un cadre privilégié pour examiner les réalités persistantes de la discrimination et de l’exclusion sociale en Afrique et pour renforcer notre engagement collectif en faveur de la dignité humaine et de l’égalité des droits’’.
M. Alio Daouda a rappelé avec solennité les actions majeures entreprises par le Niger dans la lutte contre l’esclavage et ses pratiques assimilées, à savoir la reforme introduite dans le code pénal par la loi n°2003-25 du 15 juin 2003 qui a marqué une étape décisive en érigeant pour la première fois l’esclavage en infraction pénale, passible de sanctions sévères et avec faculté offerte aux organisations de la société civile d’exercer l’action civile et l’institution par décret du 25 septembre 2020 d’une journée nationale de mobilisation contre l’esclavage et la traite des personnes, célébrée chaque année le 28 septembre, afin de sensibiliser la population, renforcer la conscience collective et mobiliser les acteurs autour de l’éradication de ces fléaux’’.
La charte de la Refondation, promulguée le 26 mars 2025, a fait savoir le Ministre de la justice, ‘’prohibe sans ambigüité toute forme de discrimination, de servitude ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants. Elle consacre l’égalité de tous les citoyens devant la loi et réaffirme l’attachement du Niger au respect de ces obligations internationales en matière de promotion et de protection des droits de l’Homme’’.
Ces efforts, a-t-il fait remarquer, ’’traduisent la ferme détermination des plus hautes autorités du Niger, à la tête desquelles le Président de la République et le Premier Ministre, à protéger la dignité humaine, à garantir l’égalité de tous et bâtir une société fondée sur la justice, l’inclusion et le respect mutuel au Niger et au sein de l’espace confédéral d’abord, et ensuite à se conduire en porte flambeau de la protection de la dignité de l’être humain partout et ailleurs’’.
Le Ministre de la Justice de souligner que ’’la lutte contre l’esclavage et la discrimination ne saurait être menée isolement. Elle exige une coopération renforcée entre nos Etats, nos institutions régionales et nos partenaires internationaux. Ensemble, nous devons harmoniser nos législations, mutualiser nos expériences et promouvoir une justice inclusive et protectrice des droits fondamentaux’’.
La commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), à travers sa résolution historique ACHPR/Res.619/2024 a clairement reconnu que ’’la discrimination fondée sur l’emploi et l’ascendance constitue une forme grave de discrimination fondée sur l’origine sociale, prohibée par l’article 2 de la charte Africaine des Droits de l’homme et des peuples. Cette résolution réaffirme l’urgence de mettre fin à des pratiques qui, malgré les progrès juridiques, continuent d’attenter à la dignité de milliers de citoyens sur notre continent’’, a-t-il rappelé,
Pour le Ministre M.Alio Daouda,’’ cette conférence constitue une étape déterminante dans la mise en œuvre de la résolution de la CADHP et elle marque le début d’un dialogue continental structuré, fondé sur la justice, la dignité et l’égalité’’.
Elle offre, a-t-il poursuivi,’’une plateforme de réflexion sur les reformes juridiques à entreprendre ; un espace pour harmoniser les réponses nationales et régionales ; et enfin l’opportunité d’élaborer une stratégie sahélienne de lutte contre les survivances de l’esclavage par ascendance, en consolidant la collaboration entre les Etats, les institutions nationales des droits humains, les organisations de la société civile et les communautés directement concernées’’.
En prenant la parole à cette occasion, le Président de l’Association Timidria a indiqué que ’’cette conférence s’inscrit dans un moment historique. Elle coïncide en effet avec le lancement mondial par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme de la campagne commémorative du centenaire de la convention relative à l’esclavage du 2 décembre 1926. Le Niger, en accueillant cette rencontre, contribue ainsi à inscrire notre continent dans un dynamique de réflexion et d’action’’.
Le Président de rappeler que ’’l’idée de cette conférence trouve son origine dans les recommandations formulées par Timidria lors du Forum des ONG tenu à Banjul en mars dernier, recommandations qui ont été adoptées dans leur intégralité’’.
A cet effet, il a appelé l’ensemble des acteurs présents à cette conférence, gouvernement, institutions nationales, chefferie traditionnelle, leaders religieux, partenaires internationaux et société civile à ‘’unir leurs efforts, la lutte contre cette forme de discrimination appelle à une coopération constructive respectueuse des souverainetés et fondée sur le dialogue, la prévention et la transformation sociale’’.
Notons que cette cérémonie s’est déroulée en présence des membres du corps diplomatique, de la présidente de la sous-commission africaine des droits de l’homme et des peuples, du Représentant du Haut-commissariat des nations unies aux droits de l’homme, et de plusieurs autres invités.
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