Africa-Press – Niger. Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Général de Division Mohamed Toumba a présidé, ce mercredi 10 décembre 2025 à Maradi, l’ouverture du forum des chefs traditionnels couplé à l’Assemblée Général de l’Association des chefs traditionnels du Niger.
Placée sous le thème « La chefferie traditionnelle, pilier de la Refondation Nationale et Acteur de la Cohésion Sociale », cette rencontre a regroupé tous les chefs traditionnels, les chefs des groupements du pays. A l’issue des travaux, un nouveau bureau de l’Association des Chefs traditionnels du Niger verra le jour.
Dans le discours qu’il a prononcé, le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Général de Division Mohamed Toumba a rappelé que la dernière rencontre de ce type s’est tenue en novembre 2015 à Niamey.
Il a indiqué que l’autorité traditionnelle que les chefs traditionnels incarnent tire son essence dans les méandres de l’histoire et constitue la preuve de la parfaite organisation politico-administrative de la société nigérienne qui a vu naître l’une des plus riches civilisations. « Malheureusement, cette noble institution a été déstructurée et affaiblie par le fait de la colonisation », a-t-il regretté, avant de souligner qu’il s’agit pour lui aujourd’hui de rendre un hommage mérité à cette institution multiséculaire et à ses acteurs dont le rôle a été déterminant dans la préservation de la paix et la cohésion ainsi que dans la transmission des valeurs culturelles.
Aux chefs traditionnels, il a reconnu leur engagement aux côtés de l’Etat et la sagesse inspirée du vécu des aïeux « caractérisent leurs décisions et leur sens du devoir ». Pour lui, ces actions constituent des précieux atouts pour l’entreprise commune de la Refondation de la République. « Il s’agit d’un ensemble de valeurs constituant une sorte de socle sur lequel reposent l’entente séculaire et le vivre ensemble entre communautés », a-t-il soutenu, précisant que « le chef traditionnel est perçu tout à la fois comme un gardien des valeurs et des traditions, garant de la cohésion social, médiateur et conciliateur dans les conflits, porte-voix des attentes de sa communauté auprès de l’Etat ».
Pour le Ministre Mohamed Toumba, le chef doit être un modèle, dans ses actes au quotidien pour inspirer respect et confiance aux yeux de sa société. Par contre, poursuit-il, « le chef traditionnel qui pose des actes contraires aux lois et règlements de la République, ainsi que des actes contraires à nos valeurs et traditions, s’expose inévitablement aux conséquences qui en découlent ». Car, estime-t-il, il contribue à l’érosion de son autorité et à la ruine de sa crédibilité.
Concernant la tenue de l’Assemblée Générale de l’Association des Chefs traditionnels du Niger (ACTN), le Ministre en charge de l’Intérieur a rappelé qu’elle constitue un moment important de la concertation qui s’inscrit dans les réformes entreprises pour promouvoir une chefferie traditionnelle mieux structurée et mieux intégrée au système institutionnel du pays. « A cet effet, plusieurs réformes ont été engagées par mon département ministériel pour améliorer l’organisation de la chefferie traditionnelle et clarifier les attributions des chefs traditionnels en vue de faire d’eux des véritables acteurs de développement », a-t-il fait savoir.
Il a aussi expliqué que c’est dans cette perspective qu’intervient le projet de la création du Conseil national de la chefferie traditionnelle, voulu par le Président de la République, SE Abdourahamane Tiani, Chef de l’Etat, précisant que cette nouvelle structure constituera à n’en point douter un cadre permanent de dialogue devant conférer à la chefferie traditionnelle une représentation nationale forte et organisée à la hauteur de sa mission.
Il a enfin salué les efforts des partenaires techniques et financiers qui accompagnent l’association des chefs traditionnels dans sa noble mission.
Pour sa part, le Gouverneur de la région de Maradi, le Contrôleur Général de Police Mamane Issoufou, il a soutenu que la tenue de ces assises à Maradi intervient dans un contexte où le Niger œuvre résolument pour la refondation nationale, pour la consolidation de la cohésion sociale et pour le renforcement de l’autorité de l’Etat. « A cet égard, votre institution occupe une place de premier plan, elle demeure un repère de stabilité, un espace de médiation, un acteur clé de la prévention de conflit », a-t-il soutenu, ajoutant que la sagesse, l’autorité morale que ces chefs traditionnels incarnent constitue des atouts majeurs pour l’unité et la paix du Niger, un vœu cher aux plus hautes autorités du pays, au premier rang desquelles, SE le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, Président de la République, Chef de l’Etat et SE Ali Mahamane Lamine Zeine, Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des Finances.
Le représentant des partenaires techniques et financiers, notamment le Fonds des Nations Unies pour la Population s’est dit fier d’être le partenaire de très longue date des Chefs Traditionnels, non pas par convenance, mais parce qu’un progrès durable dans toute la région et au Niger ne saurait être atteint sans eux. Il a indiqué que sa participation à ce forum se justifie par le fait que le Niger a été honoré du prestigieux prix des Nations Unies pour la Population au nom de l’Association des Chefs Traditionnels du Niger en 2017. Mieux, le Niger a reçu ce prix à titre individuel à travers la Commissaire Hassane Zouera en 2021 et elle a été soutenue dans ces actions par l’Association des Chefs Traditionnels. « Aussi, le rôle de votre association va au-delà du Niger et s’étend dans toute la sous-région », a-t-il ajouté. Il a enfin réitéré la disponibilité de l’UNFPA et de tous les partenaires techniques et financiers à offrir leur soutien à l’Association des Chefs Traditionnels du Niger.
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