Africa-Press – Niger. Arrivée, le samedi 8 novembre dans la région de Dosso, le Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani s’est rendu à Gaya dans l’après-midi où un meeting populaire a été organisé à la préfecture de ladite localité. Le point d’orgue de cette journée de rencontre et de retrouvailles entre le Chef de l’État et ses compatriotes a été une allocution pleine de vérités à l’attention de la population du Dendi. Dans son intervention, le Chef de l’État a évoqué, devant la population fortement mobilisée, des sujets qui lui tiennent à cœur notamment la situation sécuritaire, la fermeture de la frontière entre le Niger et le Bénin et l’agriculture à travers le Programme Grande Irrigation.
A l’entame de ce discours, le Président de la République a remercié toute la vaillante population présente à ce meeting. Il a prié pour que Dieu bénisse et ramène chacun sain et sauf dans sa famille. Il a, sans détour abordé la question sécuritaire. « Nous savons très bien que la question sécuritaire est une préoccupation dans certaines zones du département de Gaya, notamment à Yelou, Tanda, Baba, Bengou-Dioundou, etc. Cependant, tout le monde doit se mobiliser, car personne ne va mener cette guerre et éradiquer cette insécurité à notre place. L’héritage que nos ancêtres nous ont laissé, sans faille, ne sera jamais trahi. Nous allons préserver cet héritage et le transmettre aux générations futures, dans la dignité », a souligné le Chef de l’Etat. Le Président de la République a ensuite relevé la fourberie de certains partenaires qui prétendaient aider nos pays à lutter contre le terrorisme. « Mais nous avons réalisé, au fil des faits, que ce sont ces mêmes partenaires qui ont créé ce terrorisme et qui soutiennent les terroristes. Ces partenaires et leurs terroristes suivent tous une même logique avec un même agenda », a-t-il estimé. Il a rappelé les tristes événements d’Inates et Chinagodar où le Niger a perdu des centaines de soldats malgré la présence de ces partenaires. « Nous n’avions pas vu ces partenaires, pourtant ils avaient tous les moyens militaires pour nous aider, etc. Aujourd’hui encore, certaines personnes continuent de nous faire des reproches sur le fait que nous avons chassé ces partenaires », a expliqué le Président de la République.
Pour le Général d’Armée, aujourd’hui, toutes les Forces de défense et de sécurité (FDS) et la majorité de la population ont compris que « le Niger est le plus grand héritage que nous ont légué nos ancêtres et nous ferons tout pour le transmettre aux générations à venir ». Dans ce sens, il a assuré que cette insécurité sera éradiquée définitivement très bientôt, car les autorités nigériennes ont entrepris des démarches qui permettront d’y mettre fin, malgré qu’elle nous soit imposée.
« C’est pour cette raison que, depuis notre arrivée, nous avons donné des instructions pour un recrutement de masse afin de renforcer les effectifs des FDS. Notre pays est vaste, avec une superficie de 1 267 000 km2, et nous devons sécuriser toutes les frontières. De plus, nous avons mis à la disposition de nos FDS le matériel nécessaire afin qu’elles puissent protéger notre pays », a-t-il notifié. Au-delà des FDS, c’est une obligation pour tout citoyen d’aider les forces de sécurité afin de sécuriser le pays. C’est le sens de l’appel lancé à Tillaberi par le Chef de l’Etat. « Je disais que si chaque Nigérien contribuait à hauteur de 100 francs, cela permettrait de mobiliser 2,7 milliards de francs CFA chaque mois. J’ai pris cet exemple pour montrer aux Nigériens qu’il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire avec nos propres moyens, sans tendre la main à quelqu’un. Lorsque nous travaillons main dans la main, personne ne peut nous arrêter», a-t-il expliqué.
Mieux encore, le Président de la République a évoqué la volonté commune des trois pays de la Confédération AES, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger pour unifier leurs forces afin de mettre fin à cette insécurité qui leur a été imposée. « Actuellement, l’Etat-major de cette Force Unifiée est à Niamey. Et dans les jours à venir, vous allez constater les résultats », a-t-il souligné. Le Chef de l’État a expliqué que l’amélioration progressive de la situation sécuritaire constatée ces derniers temps résulte de l’engagement commun à faire de notre espace un havre de paix. « Rappelez-vous que cette insécurité a été construite et entretenue pendant plus d’une décennie ; on ne peut pas l’endiguer en une ou deux années. C’est un travail de longue haleine, car notre espace sahélien est infesté. Nos ennemis ont recruté des mercenaires à travers le monde pour les introduire au Sahel afin de détruire notre espace. Nous allons prendre toutes les dispositions nécessaires pour protéger notre espace de toute menace », a rassuré le Général d’Armée Abdourahamane Tiani.
Le Chef de l’État a ensuite expliqué en détail les raisons et les motivations de sa décision de garder la frontière Bénin-Niger fermée depuis plus de deux ans maintenant. « Ce n’est pas par plaisir que nous avons pris cette décision. Notre force réside dans notre connaissance approfondie de notre pays. Nous devons tous nous rappeler que nous avons hérité d’un grand pays et que nous sommes les descendants de grands guerriers qui ne reculent jamais», a-t-il déclaré avant de relever qu’avant l’arrivée des colons, ces frontières n’existaient pas. « On ne peut pas fermer une frontière sur ses propres frères sans raison. Ce n’est pas possible », a-t-il affirmé. Le Chef de l’Etat est ensuite revenu sur l’histoire pour souligner la présence des Sonraï dans le Dendi et le Kebi avant qu’ils ne migrent vers le Mali dans les années 665 à 690. « C’est pour vous montrer que nous sommes tous les mêmes », a-t-il déclaré.
« Je sais que vous attendez avec impatience l’ouverture de cette frontière, mais vous devez comprendre notre démarche sous le vocable de ‘‘Labou Sanni no’’. Nous ne pouvons pas ouvrir cette frontière car nous savons tout ce qui se passe actuellement », a souligné le Chef de l’Etat. Il a rappelé que les soldats français ont été chassés du Niger via le Tchad, les Français ont, malgré la distance entre le Tchad et le Bénin, contourné pour revenir au Bénin. « Aujourd’hui, tout le monde sait que les soldats français sont au Bénin et nous connaissons très bien leurs intentions. Le regroupement de ces soldats français a commencé depuis le 7 décembre 2023. Récemment, un porte-hélicoptère amphibie dénommé ‘’Tonnerre’’ est arrivé au port de Cotonou avec tout ce que vous pouvez imaginer. Ces gens n’ont pas de bonnes intentions pour nous. Nous avons pris le serment de travailler dans l’intérêt suprême de notre pays », a expliqué le Président de la République.
Pour le Chef de l’Etat, ouvrir la frontière en cette période et dans ces conditions serait une trahison envers notre pays. « Et nous ne trahirons jamais notre pays et son peuple, Incha Allah. Vous pouvez vérifier la présence des soldats français à Tourou, près de Parakou, au Bénin. Nous ne gardons pas cette frontière fermée par méchanceté, mais pour protéger notre pays et son peuple », a expliqué le Général d’Armée Abdourahamane Tiani.
Concernant le dernier point, à savoir l’agriculture et l’autosuffisance alimentaire, le Chef de l’État a invité la population à se mettre résolument au travail et à s’approprier du Programme de la Grande Irrigation, car le Niger est vaste avec beaucoup de potentialités, des terres arables et fertiles, ainsi qu’une jeunesse dynamique. Le Chef de l’État a pris l’engagement de poursuivre ses efforts sur le chantier majeur du Programme Grande Irrigation. A travers ce vaste Programme, le Général d’Armée Abdourhamane Tiani a réaffirmé que l’État va appuyer considérablement les producteurs en semences améliorées, en variétés de riz de qualité, en engrais, etc., afin d’accroître les rendements et pour qu’on ne parle plus de période de soudure au Niger. « L’État se donnera les moyens d’acheter les productions des vaillantes populations », a rassuré le Chef de l’Etat.
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