Manon Laplace
et Mathieu Olivier
Africa-Press – Niger. L’ancien ministre de l’Énergie de Mohamed Bazoum, en exil depuis le coup d’État de juillet 2023, a été interpellé dans la capitale nigérienne, ce jeudi 4 janvier.
Réfugié à l’étranger, et passé par la Côte d’Ivoire depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 qui a renversé Mohamed Bazoum, dont il était le ministre de l’Énergie, le patron du Mouvement patriotique nigérien (MPN) avait prévu d’effectuer son retour à Niamey. Ibrahim Yacouba a effectivement atterri à l’aéroport de la capitale nigérienne ce jeudi 4 janvier, mais il a aussitôt été interpellé par les forces de police de son pays et placé en détention pour la nuit.
Ce vendredi 5 janvier dans la matinée, il a été transféré à la prison civile de Niamey, selon une information confirmée par plusieurs membres du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya, la formation du président déchu). Si on ne connaît pas, à ce stade, les raisons qui ont poussé Ibrahim Yacouba à rentrer au Niger, son retour est présenté comme « un choix politique assumé » par un proche de l’ancien régime de Mohamed Bazoum.
Avis de recherche
Ministre des Transports, puis chef de la diplomatie de l’ex-président Mahamadou Issoufou, le fondateur du MPN avait basculé dans l’opposition en 2018. En lice pour la magistrature suprême, il avait affronté Mohamed Bazoum dans les urnes en 2020, avant de se résoudre à le rejoindre et à entrer à nouveau au gouvernement en avril 2022. Depuis le putsch du 26 juillet 2023, Ibrahim Yacouba était dans le viseur du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du général Abdourahamane Tiani.
Considéré comme « en fuite », Ibrahim Yacouba faisait l’objet d’un avis de recherche adressé aux unités de police et de gendarmerie nigériennes, aux côtés notamment de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou, de l’ex-Premier ministre Ouhoumoudou Mamadou et des anciens ministres Alkhache Alhada et Rhissa ag Boula. Suite à son interpellation, il aurait été interrogé par des éléments de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE), dirigée par le lieutenant-colonel Balla Arabé Souleymane.
Réfugiés à l’étranger depuis le coup d’État, Hassoumi Massaoudou et ses anciens collègues du gouvernement en exil ont tenté de coordonner leurs efforts et plaidé pour le rétablissement de Mohamed Bazoum à la tête du Niger. Une perspective définitivement écartée depuis le sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest du 10 décembre, au cours duquel l’organisation sous-régionale a finalement décidé de reconnaître le coup d’État au Niger.
Source: JeuneAfrique
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