Africa-Press – Niger. Une mission conjointe d’Appui de la Banque mondiale et du gouvernement de la République du Niger a visité, le jeudi 30 octobre 2025, les sites de gestion durable des terres dans la région de Maradi menée par le Projet de la Plateforme Intégrée pour la Sécurité de l’Eau au Niger (PISEN). Composé du représentant de la Primature qui assure la tutelle de ce projet, le gouverneur de la région de Maradi, le Contrôleur Général de Police Mamane Issoufou, le coordinateur national du PISEN, M. Zibo Zakara, le chef de mission de la Banque mondiale , M. Mohamed Nanzoul et les membres de l’unité de coordination régionale, cette mission a visité des sites de récupérations de terre et un terrain dédié à la création de la station de traitement de bout de vidange à Maradi.
Le site de récupération de l’aire de pâturage à Kawayé, dans la commune de Chadakori, département de Guidan Roumdji, a constitué la première étape. Sur ce site de 99 hectares, 75 hectares ont été traités par l’ONG ONDES à travers l’activité de Cash For Work qui a vu la participation de plusieurs villages environnants. Ce sous projet implique 600 bénéficiaires directes dont au moins 250 femmes. Avant les travaux, le sol était très dégradé, la nature du sol étant quasi latéritique avec la présence de quelques reliques de Sida Cordifolia. A ce jour, 75 ha ont été traités et mis en valeur avec des plantes forestières polyvalentes et des semences herbacée, soit un taux de réalisation de plus de 75%.
Le site présente une bonne couverture herbacée sur l’ensemble de la superficie déjà réalisée avec au moins 25 000 plants. Un comité de gestion composé de sept (07) membres dont une (01) femme est mis en place et trois (03) gardiens assurent la sécurité du site. Les travaux sur ce site ont été suspendus par le Ministère en charge de l’environnement le 20 aout 2025 pour des raisons de saisonnières, occasionnant un manque de main d’œuvre et le risque de ne pas mettre en valeur les sites restaurés. Le succès enregistré dans l’exécution de ces travaux est éclatant à telle enseigne que la régénération de la végétation a occasionné le retour progressif de certaines espèces de la faune tel que les pintades sauvages, les lièvres, jadis disparus de l’environnement.
Le site dédié à la création de la station de traitement de bout de vidange de Maradi a constitué la deuxième étape de cette visite. C’est un terrain de 10 hectares qui est retenu pour ce projet dont le financement est de 2,5 milliards de FCFA, ce qui fera de cette station la plus grande et moderne. Ce projet est assez avancé et pour l’heure, il n’y a aucun obstacle pour sa concrétisation.
Le site de récupération de terre de l’aire de pâturage de Goulbawa, Commune rurale de Djirataoua, a constitué la dernière étape de cette mission conjointe gouvernement du Niger-Banque mondiale. Il est prévu le traitement de 90 ha d’une aire de pâturage dégradée, très colonisée par Sida Cordifolia. Sur ce site, 45 ha ont effectivement été traités. La réussite du traitement de cette aire est tellement positive qu’on évalue la biomasse du site à 2 tonnes à l’hectare. Le site compte 210 bénéficiaires dont 70 femmes, sept (07) membres du COGES dont 02 femmes. Là aussi deux gardiens assurent la sécurité du site.
Le site de Goulbawa est un sous projet de lutte contre les Plantes envahissantes porté par l’ONG TABAKASSET et implique 210 bénéficiaires directs dont seulement une vingtaine de femmes. L’ensemble des bénéficiaires ont perçu la totalité du montant des travaux exécutés. Avant les travaux, on note une dominance du Sida Cordiforlia sur pratiquement toute l’étendue du site. A ce jour, près de la moitié du site a été traitée à travers le labourage et l’arrachage. Le traitement a consisté à la mise en valeur avec des semences herbacées pour un taux de réalisation de plus de 50%. Sur l’ensemble de la superficie traitée, le site présente une bonne couverture herbacée. Là aussi, les travaux ont été suspendus à partir du 20 août 2025 par le Ministère en charge de l’environnement pour des raisons saisonnières, occasionnant un manque de main d’œuvre et le risque de ne pas mettre en valeur les sites restaurés.
Concernant ces deux sites, la satisfaction des bénéficiaires est double. Les témoignages des différents chefs de villages confirment que les travaux de récupération de terre qui se sont déroulé en mode cash for work ont permis aux populations de profiter largement des retombés financières qui leur ont permis de supporter la période de soudure. « L’argent que nous avons engrangé nous a permis de nous ravitailler en vivres et de satisfaire d’autres besoins de nos familles », a confirmé un chef de village. La seconde satisfaction des bénéficiaires est que la restauration de ces terres dégradées a fait renaitre un nouvel espoir, celui de retrouver un environnement comme dans l’ancien temps qui regorge de faune sauvage.
A l’issue de toutes ces visites, le chef de mission de la Banque mondiale, M. Mohamed Nanzoul a déclaré à la presse être agréablement surpris de la réussite des réalisations. « Vous voyez de vous-mêmes: la transformation est nette. On est parti des terrains dégradés pour aboutir à des terrains couverts de végétation. C’est vraiment extraordinaire et nous ne sommes que ravis », a-t-il déclaré. Il espère que cela soit la même chose pour tout le reste du projet dans la mise en œuvre de mobilisation des populations.
Le coordinateur national du PISEN, M. Zibo Zakara, pour sa part, a d’abord présenté sa structure qui est un projet prioritaire pour le gouvernement du Niger et qui bénéficie d’un appui financier de la Banque mondiale. C’est un projet qui est inclusif et qui tient compte des préoccupations essentielles des populations, avec l’encadrement des plus hautes autorités, des services techniques compétents et multisectoriels, et de l’Unité de Coordination régionale du Projet, a-t-il précisé.
« Nous avons vu de façon concrète les réalisations qui vont de la gestion durable des terres à travers des sites qui sont choisis par les populations. Au début ce n’était que du Sida Cordiforlia et aujourd’hui nous avons les plantes de toute espèce qui sont appétées, protégées par le comité de gestion composé d’hommes et de femmes et des gardiens », a indiqué le Coordinateur National de PISEN. Pour lui, c’est bien là un investissement utile qui explique leur satisfaction et celle de la population. Toutefois, il a rappelé qu’un projet a une durée de vie. C’est pourquoi, il a proposé le repiquage de tous les succès engrangés et de tirer les leçons des quelques endroits où il y a eu un échec.
Le gouverneur de la région de Maradi, le Contrôleur Général de Police Mamane Issoufou quant à lui, a exprimé sa gratitude au gouvernement du Niger et à la Banque mondiale qui a accompagné le projet. « Nous avons été agréablement surpris par les réalisation à Kawayé dans le cadre de la récupération des terres et la lutte contre les plantes envahissantes à Goulbawa. La chose la plus impressionnante, c’est l’appropriation de ces travaux par la population », fait-il remarquer. Le gouverneur de la région de Maradi est revenu sur la durée de vie du projet. Pour lui, il ne s’agit pas de venir réaliser, mais de faire en sorte que la population s’inscrive dans la durée afin de pérenniser cet investissement. « Il est de notre mission de faire en sorte que tous ces investissements réalisés par PISEN dans la région de Maradi soient pérennisés par ce qu’ils interviennent dans l’intérêt de la communauté », a-t-il dit. Il s’est réjoui du fait que tous ces sites résultent du choix des populations qui ont compris l’importance de ces investissements. Le gouverneur de la région de Maradi n’a pas caché sa satisfaction qui, selon lui, est au-delà des attentes.
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