Africa-Press – Niger. Le Collectif pour la Défense du droit à l’Energie (CODDAE, une ONG nigérienne), dans un communiqué publié ce 10 décembre 2025 relatif à la découverte de 400 tonneaux contenant des carottes radioactives à Arlit, a demandé au Gouvernement du Niger, via le Ministre des Mines et le Ministre de la Justice, « de mettre à l’index la société Orano pour ses graves manquements concernant les sols dégradés, la pollution des eaux du sous-sol, la contamination de l’eau potable et la mise en danger de l’environnement, afin d’épargner la santé des êtres vivants au nord de la région d’Agadez ».
Dans ce communiqué dont copie est parvenue à l’ANP, l’ONG CODDAE a condamné « une catastrophe environnementale et humanitaire qui a un impact grave sur les communautés locales » et s’est engagée à jouer un rôle moteur dans la défense de la patrie, mais aussi de susciter une plus grande transparence sur la destruction de l’environnement par l’entreprise Orano, ainsi qu’aux graves conséquences qu’elle a délibérément semées au Niger.
Tout en encourageant la communauté internationale à soutenir les différents acteurs dans ce noble combat pour garantir une réponse plus efficace et, à accélérer la prise en charge des victimes de ce mal insidieux de la contamination radioactive, le CODDAE a estimé que « la gravité et l’urgence de la situation imposent que soient revus les engagements d’Orano au Niger ».
En effet, selon l’ONG, les manquements d’Orano au Niger sont multiples et multiformes. Elle a notamment cité le refus du groupe Orano de reconnaitre l’existence de zones polluées par la radioactivité et la dissémination au sein d’une population peu avertie de graves dangers de la radioactivité, sans compter des objets irradiés mis au rebut ; la mauvaise gestion environnementale de la société Orano qui, en captant des nappes d’eau fossiles pour les besoins de ses usines, assèche des puits artésiens ; la radioactivité du sol, de l’eau et de l’air qui est répandue partout, ce qui révèle une contamination et une pollution réelle et durable ; le refus du groupe Orano de reconnaitre, chez d’anciens ouvriers, les maladies provoquées par leur longue exposition aux rayonnements dangereux et de prendre en charge leurs frais de soins médicaux ; ou encore l’inobservance de règles strictes de gestion des matières radioactives dangereuses émanant des sites miniers aux conséquences incalculables,…
Tout en approuvant les mesures déjà prises par les Autorités nigériennes contre la société Orano, cette ONG engagéedans le domaine nucléaire, a invité le Gouvernement nigérien à prêter mains fortes à la société civile par rapport à l’évaluation des impacts environnementaux et sanitaires pour lui permettre de prendre les dispositions idoines en vue de mieux défendre et protéger la santé et les moyens de subsistance des communautés locales.
Le fait est que cette découverte des carottes radioactives fait suite à celles réussies par plusieurs ONGs et qui mettent en lumière l’entreposage de millions de tonnes de déchets toxiques laissés à l’air libre par l’entreprise nucléaire Orano à Arlit et Akokan, dont les conséquences pèseront pendant plusieurs milliers d’années sur l’environnement, la santé des populations et des générations futures.
L’ONG CODDAE, note-t-on, exerce ses activités au Niger depuis plus de vingt ans. Elle se focalise particulièrement sur le droit à l’énergie, la qualité de l’environnement et la transparence dans les industries extractives. Fidèle à sa mission, elle est préoccupée, depuis toujours, par la santé des populations d’Arlit où vivent près de 100 000 personnes dans un risque sanitaire réel.
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