retour des populations deplacées de la Région de Diffa dans leurs villages d’origines

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Rapporté par
Issoufou Adamou tahirou

Africa-PressNiger. Depuis quelques temps les populations déplacées de la Région de Diffa exprimaient leur désir de regagner leurs localités d’origine. Etant refugiés dans leur propre pays, victimes, d’une guerre qui ne devrait pas avoir lieu, ces populations se sentaient vraiment dans une situation délicate, et se posaient, tout comme beaucoup des nigériens une question qui jusque-là ne trouve pas de réponse : Comment est-il possible d’être réfugiés dans son propre pays ? Une question qui nécessite d’être prise au sérieux par les décideurs et les leaders politiques.

Le Président de la République du Niger, pendant les campagnes électorales avait promis de satisfaire le désir de ces populations. Il avait réaffirmé cette promesse au cours de son discours d’investiture.

Comme le dit un adage, « promesse faite, promesse tenue », le dimanche 20 juin 2021 le monde célébrait la journée mondiale des réfugiés, et le gouvernement avait saisi cette occasion pour procéder au redéploiement de ces populations vers leurs villages d’origines. Ce sont les populations de Baroua qui ont eu le plaisir de constituer la première étape de ce retour à l’occasion de cette journée.

C’est le gouverneur de la Région de Diffa Issa Lamine qui a présidé cette cérémonie de retour de ces personnes vers les villages concernés. En effet, à part Baroua 18 autres villages sont concernés par ce retour.

Ces populations étaient rentrées chez elles accompagnées par des éléments de la Police nationale, de la Gendarmerie et même de la presse locale. Le gouverneur Issa Lamine a tenu a visité certains endroits dans ces villages et remis enfin des dons en vivres, médicaments et autres matériels pour aider ces populations à s’installer confortablement.

Pour rappel, les populations de Baroua quittèrent leur village le 30 Octobre 2015 chassées par les éléments de Boko Haram qui ont commencé à faire leur montée au Nigeria, au Niger, au Cameroun et au Tchad. Les attaques de cette secte avaient débuté au Nigeria puis s’étaient étendues dans les autres pays. Le prétendu marbout du Nigeria, Mahamadou Issoufou fût le premier chef et père fondateur de cette secte. Mais à son temps les menaces n’étaient pas aussi graves et sérieuses.

Après la mort de du père fondateur, Shekaou le succéda et développa des manières plus agressives et violentes jamais connues en Afrique de l’Ouest. Une seule secte qui se bat contre plusieurs pays dont la première puissance économique de l’Afrique, qu’est le Nigeria.

Les africains avaient d’ores et déjà commencé à soupçonner une implication de la France et un laxisme ou une complicité des dirigeants africains des pays concernés. Ils avançaient des preuves tels que : la position défensive que ces pays ont adoptée, le manque des moyens adéquats mis à la disposition des forces armées, les politiques de gestion de cette guerre…

La Guerre contre Boko Haram, la guerre la plus meurtrière et la plus barbare que l’Afrique occidentale a connue s’est vu dévoilée ses secrets suite à l’attaque contre des militaires tchadiens en avril 2020 ce qui a amené le défunt président tchadien Idriss Deby à superviser lui-même l’opération « Colère de Bohoma .» Une opération très réussie et qui a permis pas non seulement de détruire et récupérer plusieurs matériels des éléments de Boko Haram mais aussi de les repousser jusqu’au Nigeria en passant par le Niger ; avec plusieurs morts.

Peu après son accession au pouvoir, le président nigérien Bazoum Mohamed avait aussi ordonné l’utilisation des soutiens aériens qui ont permis de maitriser davantage cette secte. Plusieurs opérations ont été menées dans le but de stabiliser cette zone.

C’est en effet, cette victoire qui a permis au Niger et à son président de soulager la peine et douleur des populations qui ont quittées leurs villages en leur permettant de retourner chez eux après six ans de souffrance et d’angoisse.

Toujours dans le même ordre d’idée, le Président de la République a convoqué une rencontre avec les ambassadeurs et les missions diplomatiques accréditées au Niger ainsi que les représentants des organisations internationales ce mardi 22 juin 2021. « Cette entrevue se tient en prélude de la visite de terrain que le chef de l’Etat entreprendra très prochainement dans la Région de Diffa », selon le rapport publié par la cellule communication de la Présidence.

Selon ce rapport la Région de Diffa compte actuellement 269 589 personnes déplacées réparties dans 74 621 ménages en provenance principalement du Nigeria et des autres villages des alentours.

L’objectif donc de cette rencontre est de faire cas à ces personnalités de la décision prise par le gouvernement et de leur demander leur aide pour permettre à ces populations de regagner leurs villages respectifs. D’ores et déjà un comité chargé de retour de ces populations a été mis en place, présidé par le secrétaire général du Gouvernorat de Diffa. La première étape a déjà débuté ce dimanche 20 juin 2021 à l’occasion de la journée Mondiale des réfugiés.

Il est important de noter que cette insécurité a beaucoup handicapé l’économie de la Région et du Niger en général, car la Région de Diffa produisait avant cette guerre près de 10.000 tonnes de poivron chaque année, soit 80% de la production nationale. Elle produisait également une quantité importante du poisson et bien d’autres produits. Étant considéré comme principale source de revenu de Boko Haram, l’Etat a dû interdire la vente de ces produits.

Le Chef d’État avait affirmé ce mardi 22 juin que l’opération de Baroua reçu l’appui de plusieurs partenaires en place. Et que cette première étape concerne une vingtaine de Villages. Par ailleurs les populations des autres villages seront retournées aussi incessamment.

 

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