Une délégation militaire française de haut niveau au Niger : Le Niger au coeur de ballets militaro diplomatiques

7
Une délégation militaire française de haut niveau au Niger : Le Niger au coeur de ballets militaro diplomatiques
Une délégation militaire française de haut niveau au Niger : Le Niger au coeur de ballets militaro diplomatiques

Africa-Press – Niger. Le Niger, c’est connu de tout le monde, est le meilleur élève, en tout cas le plus soumis en de la France et de toute la force impériale auxquelles, depuis plus de dix ans maintenant que gouvernent les socialistes au Niger, il fait preuve d’une allégeance agaçante. Malgré les cris que l’on peut entendre surgir de partout dans le peuple à travers ses groupes organisés, les puissances étrangères continuent de flatter le régime de Niamey, disant qu’il serait un modèle muséologique de réussite démocratique sur les tropiques, donnant ainsi des ailes à des socialistes qui se savent pourtant médiocres, incapables de gouverner par la droiture, pour l’intérêt général des Nigériens. Ces voix qui rejettent avec autant de véhémence qu’ailleurs la présence militaire étrangère, ne se sont pourtant jamais tues même si, pour les étouffer, l’on a trouvé le moyen de les arrêter et de les «isoler» en les emprisonnant dans ses prisons infectes. Mais malgré les servilités assumées des autorités de Niamey, la France et les autres partenaires semblent s’inquiéter du Niger qu’ils pourraient craindre de basculer dans le camp des «rebelles », c’est-à-dire ceux-là qui, inspirés par le Mali, depuis quelques temps, défient la France, refusant de se mettre sous son joug et aspirant à plus de dignité et de liberté.

Il y a sans doute quelques indices qui peuvent, depuis des semaines, apparaître comme des signes d’affranchissement du Niger. En effet, après que le Niger, sous Issoufou ait acquis de la logistique militaire avec la Russie, l’on voit depuis quelques temps, y compris sous Bazoum Mohamed, d’incessants voyages de l’ambassadeur de la fédération de Russie au Niger qui vient rencontrer les autorités nigérienne, notamment le ministre de la Défense nationale. En prenant le courage d’accueillir une telle autorité d’un tel niveau d’une Russie que l’Occident déclare infréquentable, les autorités nigériennes savent bien qu’elles prenaient le risque de ne pas plaire à la France et à ses partenaires. Mais assumant, peut-être elles aussi la souveraineté du pays, elles ne s’entendent pas se faire dicter avec qui elles doivent, pour les intérêts du pays, commercer et pourraient alors se croire libres de diversifier leurs partenaires. Ce n’est pas tout car, il y a quelques jours, le 9 mars derniers précisément, le Président de la République du Niger, chargeait le Chef d’Etat-major de l’armée d’une mission de haut niveau au Mali pour rencontrer les plus hautes autorités du pays et parler avec les interlocuteurs maliens de préoccupations sécuritaires. Cette mission arrive juste après l’attaque qui a occasionné de nombreux morts dans les rangs des FDS, ramenant au goût du jour, l’éternelle question sur l’utilité de la présence des bases militaires étrangères sur le territoire national. Des voix, sur les réseaux sociaux, à tort ou à raison, s’indignaient de plausibles complicités françaises dans le drame qui survenaient. Et le tollé que cela soulevait chez les Nigériens qui se servaient des tribunes des réseaux sociaux pour exprimer leur indignation, pourrait avoir poussé les autorités nigériennes à s’en inquiéter et peut-être à faire part, à la France, des préoccupations légitimes des Nigériens, aujourd’hui partagées par leurs dirigeants, eut-on cru. Et comme il fallait s’y attendre, juste après la visite de la délégation militaire nigérienne reçue par le Président de la Transition malienne, le Colonel Assimi Goïta, la France s’est précipitée à envoyer à Niamey, une délégation militaire conduite par le Chef d’Etat-major des armées françaises qui, après avoir rencontré le Président de la République, est allée, en compagnie du Chef d’Etat-major de l’armée du Niger, en visite dans une zone très affectée par l’insécurité, le département de Ouallam.

Quand la France humiliée revient nous courtiser Par cette visite, bien d’observateurs se demandent pourquoi tant d’intérêts, aujourd’hui de la France pour le Niger ? Craintelle que le Niger, par les velléités d’affranchissement que nous relevons plus haut, ne finisse lui aussi par lui échapper et qu’il fallait par une visite d’un tel niveau, rassurer les partenaires nigériens de ce que la France, enfin, serait disposée à jouer franc jeu avec le Niger en l’aidant plus franchement à combattre le terrorisme et surtout à triompher sur lui. Par les discours que l’on a entendus de la hiérarchie militaire française arrivée à Niamey, l’on ne peut que lire une parole neuve qui traduit – même si d’autres Nigériens en doutent toujours – une réelle volonté chez les français de combattre aux côtés des Nigériens la menace terroriste. Mais puisqu‘il s’agit de questions rigoureusement militaires, il n’y a que l’armée nigérienne à apprécier le nouveau cadre de coopération que la France lui propose surtout quand, depuis quelques jours, par certaines indiscrétions, l’on apprenait que ce sont les FDS qui se plaindraient à leur tour, après tant de revers subis, de la présence des militaires étrangers dans le pays.

Dans la même période, l’on apprend qu’Antony Blinken, Secrétaire d’Etat américain, débarquera à son tour au Niger le 14 mars 2023, pour rencontrer le Président Bazoum Mohamed pour «une consultation d’urgence ». Et l’on se demande si l’Amérique s’inquiète pour le Niger, redoutant qu’il ne soit pas envahi par la horde de terroristes qui écument la région et qui depuis quelques jours, sous le déluge de feu des armées malienne et burkinabé, semblent se replier sur le Niger où, avec une certaine facilité déconcertante, malgré la présence militaire française remarquée, ils imposent leur terreur aux populations civiles abandonnées à elles-mêmes. Au-delà de ces préoccupations sécuritaires, les Etats-Unis, peuvent- ils avoir d’autres urgences à débattre avec les autorités nigériennes ? Peuvent-ils s’intéresser par exemple à l’état de la démocratie, des libertés publiques, du trafic de drogues et d’armes dans le pays ? L’on sait que ces préoccupations sont aussi de l’ordre de ce qui intéresse les Etats-Unis dans le monde, même si l’ère Trump s’en est détournée, manifestant peu d’intérêt pour le continent noir. Pourquoi donc cet intérêt subite pour le Niger ? Il est évident que les alliés militaires du Niger, quand on ne voit que très peu de résultats sur le front de guerre, ne peuvent que redouter que le seul pays qui reste à leur côté, le Niger en l’occurrence, ne leur échappe par les colères que leur contre-performances militaires peuvent avoir provoquées dans le peuple. Il y a aussi, à ne pas négliger l’influence de plus en plus croissante de la Russie dans la sous-région, influence qui montre bien que ce nouveau partenaire risque de leur ravir leur espace. Mais cette conscience nouvelle, semble venir un peu en retard quand, pendant plus de dix ans, ces puissances étrangères n’ont pas pu convaincre qu’elles peuvent battre et mettre hors d’état de nuire des individus qui opèrent à motos et à pieds, quand, elles, chez nous, disposent d’avions, de drones et d’armes redoutables, souvent même, comme on s’en désole souvent, empêchant que des militaires du pays n’en décousent avec les malfaiteurs qui viennent les importuner. Le Niger ne doit pas céder à l’offensive de charme de partenaires qui n’ont pas pu convaincre. Il a à gagner plus avec une étroite collaboration avec ses voisins qu’avec des partenaires qui ont plus d’autres agendas cachés derrière leurs engagements aux côtés d’armées sahéliennes durement éprouvées.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here