Africa-Press – Niger. Samedi dernier, « l’honneur de la patrie » a raisonné, et le drapeau du Niger a flotté à Luanda, la capitale angolaise. A la base de cet immense honneur fait au Niger, se trouve une athlète de judo: Aminatou Boubacar, désormais championne d’Afrique de sa catégorie des moins de 48kg. En remportant cette précieuse médaille d’or et en montant sur la plus haute marche du podium de ce championnat d’Afrique de judo qu’accueille cette année l’Angola, elle a marqué en lettres d’or la participation de notre pays à cette grande rencontre du judo africain. Que dire, sinon qu’elle a dans le plus grand anonymat, porter le nom du Niger au firmament des pays de l’Afrique tout entière.
En 2016, à Rio de Janeiro, au Brésil, à l’occasion des Jeux Olympiques, Abdoul-Razak Issoufou Alfaga a frappé fort pour porter le Niger au deuxième rang mondial de Taekwondo dans sa catégorie, en remportant la première médaille d’argent olympique du pays. Une performance exceptionnelle qui a mis le Niger sous les feux de la rampe pendant plusieurs années. Il en est de même suite aux exploits de Maharana Amadou Tidjani à Buenos Aires, et de bien d’autres athlètes sur les tatamis, les pistes, les terrains et les stades à travers le monde. Le sport est assurément le plus bel ambassadeur d’un pays car c’est lui qui lui apporte la visibilité tant recherchée. Cependant, cette visibilité de notre pays sur le plan international a un prix.
Samedi dernier lors de l’assemblée générale ordinaire du Comité Olympique et Sportif du Niger, le président de l’institution faitière du sport nigérien, M. Idé Issaka, a lancé un véritable cri de cœur. « Le sport de haut niveau exige un financement de haut niveau et sans cette condition de base, il est illusoire, ou en tout cas aléatoire, d’espérer atteindre certaines réussites au plan international », a-t-il dit. Il a réitéré son appel au gouvernement principalement, et aux sponsors et autres bonnes volontés afin qu’ils accroissent de façon significative et systématique le financement du sport nigérien, singulièrement la préparation de nos athlètes, ces valeureux porte-drapeaux nationaux.
« Au-delà de ses vertus formatrices des hommes et des femmes et de sa contribution à l’essor de la jeunesse, le sport est un facteur décisif de consolidation de notre identité nationale et de la cohésion sociétale de notre peuple. C’est pourquoi, le regard que nous portons sur le sport doit évoluer positivement et s’inscrire dans une vision qui transcende le simple divertissement pour atteindre le statut de levier stratégique en matière sociale, économique et diplomatique. Cela est possible, à condition de le vouloir et de consentir à s’en donner les moyens, qui sont infrastructurels, financiers et d’accompagnement politique par l’Etat », a ajouté le président du COSNI.
M. Idé Issaka a souhaité une impulsion que le Président de la République, Chef de l’Etat, le CNSP et le Premier ministre pourraient donner à cette nouvelle conception refondatrice de la politique sportive du Niger en vue d’en faire un solide vecteur du développement socio-économique et du rayonnement de notre pays à l’international. Le président du COSNI a également évoqué la Loi 98/114 qui constitue un outil législatif important de promotion du sport. Cette loi est restée lettre morte en raison de la non adoption de ses décrets d’application. Pour lui, une réactivation de ce dossier serait une avancée notable pour la définition et la mise en œuvre d’une politique nationale du sport, volontariste et tournée vers l’avenir. C’est assurément le prix à payer pour faire raisonner « l’honneur de la patrie » sur tous les stades du monde.
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