Africa-Press – Niger. Urgence mondiale face au cancer du foie, l’heure est à la prévention et il faut être ambitieux, insistent les experts de la commission de la revue The Lancet sur le carcinome hépatocellulaire dans une étude publiée en cette fin juillet 2025.
Pour rappel, ce cancer, dit carcinome hépatocellulaire, est le sixième cancer le plus fréquent, constitue dans le monde la troisième cause de mortalité liée au cancer et sa survie moyenne à cinq ans une fois le diagnostic établi ne dépasse pas les 30%.
Des cancers évitables dans 60% des cas
Or, dans trois cas sur cinq, soit 60% des cas, ces cancers sont évitables puisque dus à des facteurs tels que la consommation d’alcool, les hépatites virales de type B et C, l’obésité et aussi le diabète. Dans ces deux derniers cas, il s’agit alors des conséquences de ce que l’on nomme aujourd’hui la maladie hépatique stéatosique associée à un dysfonctionnement métabolique (abrégée MASLD, selon le nouvel acronyme, issu de l’anglais « metabolic dysfunction associated steatotic liver disease », un terme qui remplace ceux de NASH et de NASLD).
Selon cette nouvelle étude épidémiologique ayant analysé les données et études les plus récentes, le nombre de nouveaux cas de cancers du foie devrait donc presque doubler d’ici 2050 et atteindre 1.52 million, les données pour 2022 étant déjà de 0.87 million.
Une augmentation qui se produira inévitablement si aucune mesure n’est prise par les pouvoirs publics qui risquent alors d’être confrontés aux très lourdes conséquences sanitaires mais aussi économiques d’un tel fardeau.
Réduire de 2 à 5% le taux d’incidence du cancer du foie
Composée d’experts en provenance de six pays (Chine, États-Unis, Corée du Sud, Italie, Espagne et France), la commission appelle « à une sensibilisation accrue du public, des médecins et des responsables politiques au risque croissant de MASLD, en mettant l’accent sur les groupes à haut risque, notamment les personnes souffrant de diabète et d’obésité ».
D’où le cap visé par les chercheurs: réduire d’au moins 2% le taux d’incidence de ce cancer et même parfois 5% dans les régions du monde où c’est possible. Si un tel objectif pouvait être atteint au cours des 25 prochaines années, les experts estiment au mieux que près de 17,3 millions de nouveaux cas de cancer du foie pourraient être évités et que 15,1 millions de vies seraient sauvées.
Afin de réduire la charge mondiale de ce cancer, la commission propose donc une dizaine de recommandations parmi lesquelles on peut signaler la nécessité d’efforts de dépistage et de vaccination face aux virus de l’hépatite B et C (d’autant plus que des traitements existent), une meilleure information et sensibilisation du public, surtout auprès des groupes à risque comme les obèses et les diabétiques, sur les risques inhérents à la consommation d’alcool.
Il existe en effet un risque croissant de stéatose « notamment aux États-Unis, en Europe et en Asie », pointent les experts. Qui n’oublient pas d’insister sur l’importance d’une alimentation saine et appellent à coordonner les efforts « entre industriels, soignants et organisations internationales afin de réduire les fortes disparités dans la prise en charge de la maladie, très insuffisante dans les pays à revenu faible et intermédiaire ».
Rien qu’en France, chaque année, on compte près de 10 000 nouveaux cas, huit patients sur dix étant des hommes souvent âgés de plus de 60 ans et près de 9000 morts
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