Africa-Press – Niger. La cigarette est aussi bien nocive pour la santé des consommateurs que celle des non-consommateurs et de l’environnement. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estimait en 2012 que le tabagisme avait provoqué la mort d’environ cinq millions d’adultes de plus de 30 ans dans le monde en 2004 et plus de 600.000 décès par tabagisme passif. Ce nombre devrait dépasser 8 millions par an au cours des vingt années suivantes.
Aussi petite qu’elle soit, la fumée dégagée par la cigarette contient de nombreuses substances toxiques, dont au moins une soixantaine sont reconnues comme cancérigènes. La consommation du Tabac, est un phénomène de longue date. Elle a atteint une ampleur démesurée dans le monde entier avec des conséquences nuisibles pour la santé humaine et pour l’environnement. Fumer des cigarettes entraîne généralement une addiction et fait courir le risque de développer diverses maladies (maladies cardiovasculaires et certains cancers).
En 2006, le Niger s’est doté d’une loi anti-tabac dont les dispositions générales visent entre autres à protéger la santé des populations contre les maladies débilitantes ou mortelles, limiter l’accès de la population au tabac et la préserver des incitations à l’usage du tabac et du tabagisme qui peuvent en résulter, de sensibiliser la population sur les dangers de l’usage du tabac et l’exposition à la fumée du tabac. Selon Dr Boubacar Thiombiano, Pédagogue des Sciences de la Santé, ces mesures ont pour objectif d’éviter l’exposition de l’Homme aux dangers et conséquences du tabagisme qui se résument à la destruction progressive et totale de l’appareil cardiorespiratoire.
« On note comme dégâts, la survenue des pathologies cardiovasculaires telles que les anévrismes, les troubles de rythme, les infarctus du myocarde, les angiopathies vasculaires, des pathologies respiratoires sous forme rhinopharyngite, des sinusites, laryngite, de bronchopneumopathies pouvant évoluer à l’aphonie et une dégénérescence du parenchyme respiratoire, des pathologies bucco-dentaires et dermatologiques », explique le spécialiste. Mais, ajoute-t-il, la pire des conséquences est l’accoutumance ou l’addiction, rendant le consommateur dépendant du tabac pendant une longue période de sa vie avec une destruction sournoise et progressive de l’organisme. Les conséquences du tabagisme s’étendent sur l’ensemble des organes avec des complications oculaires, digestives, gynécologiques, obstétricales et neurologiques.
Les non-fumeurs en paient aussi les frais
Le tabagisme passif, également connu sous le nom de fumée secondaire, peut nuire à la santé des non-fumeurs, même s’ils sont brièvement exposés à la de la cigarette. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le tabagisme passif tue prématurément environ 1,3 million de personnes chaque année. En effet, la plupart des fumées secondaires sont invisibles et inodores, mais elles peuvent persister dans l’air pendant des heures après que le fumeur ait cessé de fumer. Même si vous faites attention, les substances chimiques nocives contenues dans la fumée de cigarette peuvent affecter les personnes qui se trouvent à proximité lorsqu’elles respirent. « On distingue le fumeur actif (celui qui consomme la cigarette et la chicha) et qui expose le non-fumeur appelé le fumeur passif, à des maladies graves pouvant entraîner la mort. Il a été signalé dans la littérature des cas d’avortement et de malformation de fœtus suite à une exposition prolongée de la femme enceinte à la fumée de la cigarette », a souligné Dr. Boubacar Thiombiano.
Des conséquences sur l’environnement
Selon les informations fournies par le site Tellura Environnement, la pollution causée par un unique mégot de cigarette peut atteindre 500 litres d’eau. Ce dernier met environ 12 ans à se décomposer naturellement. En outre, le site indique qu’environ 4 500 milliards de mégots sont jetés chaque année, ce qui correspond à 40 % des déchets collectés lors du nettoyage des océans. La production annuelle de gaz à effet de serre par l’industrie du tabac s’élève à 84 mégatonnes de l’équivalent dioxyde de carbone. En effet, l’empreinte carbone d’une seule cigarette est de 14 grammes. Environ 3,5 millions d’hectares de terres sont détruits chaque année pour la culture du tabac, plus de 22 milliards de mètres cube d’eau sont nécessaires à la fabrication des 6 000 milliards de cigarettes produites dans le monde. La consommation d’un paquet de 20 cigarettes par jour nécessite cinq fois plus d’eau et deux à dix fois plus de pétrole qu’une consommation moyenne de viande rouge. Le combustible d’une cigarette donne lieu à la production d’un déchet appelé mégots. Selon l’Institut de santé globale suisse, les mégots représentent également 40 % des déchets que l’on trouve dans la mer Méditerranée. Ils sont la principale pollution des océans.
La cigarette est un cylindre en papier, long de quelques centimètres, rempli d’un matériau combustible, le plus souvent des feuilles de tabac hachées et traitées, ainsi que des additifs. Elle peut être roulée à la main ou fabriquée en série de manière industrielle, et peut éventuellement comporter un filtre à une de ses extrémités.
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