Les chaussures d’occasion, des objets tendance

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Les chaussures d’occasion, des objets tendance
Les chaussures d’occasion, des objets tendance

Africa-Press – Senegal. Colobane et sa réputation de marché de bric et de broc ne suffisent plus, au regard des nombreuses places de Dakar dédiées à l’univers de la fripe et depuis quelques années à la vente de chaussures d’occasion.

Des fripes, chausses d’occasion et tout autre objet de seconde main (sacs à dos, sacs de voyage, vaisselle) exposés sur la chaussée ou des ronds-points aménagés sont tout aussi convoités que les produits de marchés, sinon plus encore. Une aubaine pour de nombreuses personnes, jeunes désœuvrés souvent, qui trouvent leur voie et leur compte dans ce commerce de plein air.

Le visage de la capitale sénégalaise en est peut être changé à jamais, mais impossible d’ignorer une réalité massive qui fait désormais partie du décor de plusieurs quartiers.

Les références demeurent, même en matière de chaussures d’occasion, et Colobane reste Colobane, une place plus que réputée pour trouver des objets pépites et de seconde main.

Les habitués de Colobane conseilleraient le coin dit « Bal-bi », pour trouver la chaussures d’occasion de rêve, souvent accessibles et parfois de grande qualité.

’’Bal-Bi’’ continue toujours encore de stocker l’essentiel de la fripe écoulée dans ce marché, un matériel déballé et trié dans ce coin de Colobane avant d’être proposé aux passants.

C’est également à Colobane que sont accueillis et déchargés certains conteneurs de sacs de chaussures de seconde main.

Debout près de son étal de chaussures de toutes les tailles, Cheikh Fall, un revendeur, est en train de s’affairer avec enthousiasme, sans doute que les promesses d’un nouvel arrivage y sont pour quelque chose.

Certaines de ses chaussures sont accrochées tout autour d’un parasoleil sous lequel il s’abrite en même temps, d’autres sont entassées par terre, à côté d’une bassine remplie d’eau moussante.

« C’est juste pour laver celles tachetées afin de leur donner plus de valeur », a renseigné Cheikh.

Sur la provenance de sa marchandise, Cheikh Fall explique que les chaussures qu’il vend lui viennent de partout, mais surtout « des Etats-Unis, du Canada, de la France, de l’Italie et de l’Espagne ».

« Nous les achetons auprès de personnes qui reçoivent les conteneurs de la part des véritables propriétaires, dont la plupart vivent à l’étranger. Souvent, ceux qui les représentent ici, c’est des parents, des amis ou des personnes qui travaillent pour eux », explique-t-il.

Connaître les codes pour dénicher l’objet rare

Partout autour, des dizaines de tables garnies de chaussures, des revendeurs occupés à classer ou faire reluire différents modèles de chaussures, baskets, bottes ou autres ballerines.

Abdou Niang l’a dit, Cheikh Fall le confirme : la marchandise provient d’un peu partout, des pays européens et des Etats-Unis en particulier.

Les chaussures reçues sont ensuite revendues à des particuliers ou des gens qui tiennent des boutiques à Colobane même, dans d’autres quartiers de Dakar et dans les régions.

Pour dénicher la meilleure qualité possible pour une chaussure d’occasion, la connaissance des codes de Colobane peut aider à distinguer le toc.

Abdou Niang renseigne que les emballages sont d’appellations différentes, selon leur provenance, ce qui renseigne aussi sur la qualité des chaussures qu’ils contiennent.

Les « coung » viennent généralement des Etats-Unis ou du Canada et font référence souvent à des chaussures bien conservées et de qualité meilleure.

« Elles coûtent plus cher, aussi bien chez les grossistes que chez nous, et certainement dans les cantines comme chez le marchand ambulant », dit-il.

« Le colis peut aller jusqu’à 100.000 francs sinon plus », le prix auquel chaque unité est cédé pouvant varier de 5000 à 15.000 francs CFA, fait savoir Abdou Niang.

« Il nous arrive de trouver dans les colis des paires invendables, du fait de leur mauvais état, pour ceux qui achètent par sac. Ce qui représente une perte pour nous autres commerçants », ajoute Niang.

Les acheteurs auprès des grossistes « ont plus de chance, assure-t-il, car ils ont le choix de chaussures qu’ils prennent pour les revendre, soit dans les cantines, soit ici (bale-bi). Les paires choisies dans ce cas n’ont aucun défaut ou très peu ».

Outre les « coung », il y a les « dom sey », des chaussures de qualité inférieure, dans des emballages dont le prix peut « parfois dépasser les 75.000 francs voire beaucoup plus », a-t-il fait savoir.

Il s’agit de chaussures moins chères pouvant se vendre l’unité « à 3000 francs ou beaucoup plus si nous les trouvons intactes ».

Les invendus, appelés « lot », sont généralement achetés par des cordonniers et réparateurs de chaussures, qui les revendent ensuite à des particuliers, dit Khadim.

Le quartier de Colobane, marqué par cette tendance, voit de plus en plus ses maisons transformées en magasins de fortune, dépôts de stockage et boutiques de fripes, pour faire plus tendance.

Ses rues, ruelles et chaussées pour piétons sont de la même manière occupées souvent par des conteneurs déchargeant des ballots de chaussures, de bottes, de mocassins, sandales, ballerines et autres baskets rangés parfois à même le trottoir. Un décor ordinaire de Colobane et du tout Dakar désormais.

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