Endettement du Tchad : le FMI tire la sonnette d’alarme

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Endettement du Tchad : le FMI tire la sonnette d’alarme
Endettement du Tchad : le FMI tire la sonnette d’alarme

Africa-PressTchad. Dans une déclaration le 7 septembre dernier, le directeur du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Abebe Aemro Selassie, indique que le traitement de la dette du Tchad par ses créanciers privés est indispensable à son redressement économique.

Le FMI note que la situation économique du Tchad continue de « se détériorer » sous l’effet conjugué des chocs subis par le pays à savoir la pandémie de Covid-19, la baisse des cours du pétrole, le changement climatique et les attaques terroristes.

Le directeur du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Abebe Aemro Selassie assure toutefois que son institution et le Tchad maintiennent un dialogue « étroit » sur les mesures de politique économique. Car, indique-t-il, de récents entretiens ont confirmé les inquiétudes « de plus en plus vives » que suscitent les difficultés de financement auxquelles le Tchad est confronté, et qui ont contraint les pouvoirs publics à réduire des dépenses sociales et de développement essentielles.

Cependant, souligne Abebe Aemro Selassie, si ces dépenses ne sont pas rapidement rétablies à leur niveau antérieur, « on peut craindre de graves conséquences en matière sociale et pour la sécurité du pays ». Et d’en appeler à une nécessaire restructuration de la dette du pays, car « La dette du Tchad n’est pas jugée viable. Un traitement de cette dette est donc indispensable, et permettrait par la suite au conseil d’administration de du FMI d’approuver des financements à l’appui du programme soigneusement calibré de rééquilibrage des finances publique du Tchad ».

Le directeur du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI) invite donc instamment les créanciers privés du Tchad à suivre l’exemple des pays du G20 (qui ont accordé un moratoire sur les services de la dette aux pays pauvres) et à négocier la restructuration de la dette du pays afin de lui permettre de recevoir des financements pour son redressement économique. L’épineuse question de la dette de Glencore

Lors de sa conférence de presse du jeudi 9 septembre dernier, le Premier ministre Pahimi Padacké Albert avait lancé le même appel pressant aux créanciers afin de soulager l’économie du pays. Au premier rang de ces créanciers privés, il y a la multinationale anglo-suisse Glencore a qui le Tchad a emprunté en 2014 plus d’un milliards de dollars, payable en barils de pétrole, pour racheter les parts de Chevron dans le consortium pétrolier. Mais peu de temps après, les cours mondiaux ont drastiquement chuté.

Le géant du négoce a déjà consenti, après de dures négociations, deux rééchelonnements de sa dette en 2015 et en 2018 mais elle asphyxie toujours l’Etat tchadien. Car, 85% des revenus pétroliers sont consacrés au service de la dette de Glencore.

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