La révolte est une réponse à l’injustice!

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La révolte est une réponse à l’injustice!
La révolte est une réponse à l’injustice!

Africa-Press – Togo. Des hommes armés font irruption dans une maison familiale. Ils réduisent ses habitants au silence, prennent des otages, pillent les biens, maltraitent les corps et imposent leur loi par la violence. La famille vit désormais sous le joug de ces brigands, chaque jour plus difficile que le précédent. La douleur devient la norme, la peur une compagne constante.

Un jour, l’un des frères, le cœur en feu, refuse de se soumettre davantage. Il propose la révolte. « Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux », murmure-t-il à ses proches. Certains l’écoutent, hésitent, pèsent les risques. Puis, mus par un sursaut de dignité, quelques-uns choisissent de résister. La révolte commence, mais les bandits sont mieux armés. Ils tuent les premiers insurgés, écrasent l’élan de liberté.

Alors, quelque chose de plus tragique encore que la défaite se produit: la famille tourne son regard vers le frère qui a osé dire « non ». On le blâme. On dit qu’il a semé les troubles et provoqué la mort de ses frères. On oublie les bourreaux et on accuse celui qui a voulu libérer. On oublie que la douleur ne vient pas de la révolte, mais de l’oppression qui l’a précédée. On oublie que les premiers responsables de la souffrance sont ceux qui ont pris la maison, pas ceux qui ont essayé de la sauver.

C’est ainsi que fonctionnent les dictatures. Lorsqu’un peuple se soulève, et que le sang coule, on ne remet pas en cause la brutalité du régime, mais la témérité des résistants. L’histoire se tord pour condamner les courageux et absoudre les lâches. Car il est plus facile de blâmer celui qui dérange l’ordre établi que d’affronter la vérité de sa propre résignation.

Cette mécanique sociale est profondément ancrée dans nos sociétés. Elle transforme l’honneur en imprudence, la dignité en provocation, la résistance en outrage. Elle permet à ceux qui n’ont pas eu le courage de se battre de se sentir justes en blâmant ceux qui l’ont eu. C’est ainsi que la lâcheté se justifie, que l’on se déculpabilise en accusant l’audace des autres.

Or, il n’y a pas de paix dans la soumission, seulement un sursis à la douleur. Et il n’y a pas de honte à échouer dans la lutte pour la liberté. La vraie honte est de ne jamais l’avoir entreprise.

L’histoire nous enseigne que chaque peuple libre a eu ses résistants. Ils ont été raillés, abandonnés, parfois exécutés, mais ce sont leurs pas qui ont tracé les chemins de la dignité. N’oublions jamais que la révolte est une réponse à l’injustice, non sa cause. Et que le véritable crime n’est pas de se battre, mais d’accepter son oppression.

Farida Bemba Nabourema

Citoyenne Africaine Désabusée!

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