Africa-Press – Togo. À moins de trois semaines du scrutin présidentiel du 12 octobre, des sources exclusives révèlent que le gouvernement camerounais envisage de bloquer l’accès à internet le jour du vote et dans les jours suivants. Des tests de ralentissement du réseau seraient déjà en cours, selon des informations obtenues par Journaliste. Une manœuvre qui s’inscrit dans une stratégie plus large de contrôle de l’information et de limitation de la divulgation des résultats électoraux sur les réseaux sociaux, selon des observateurs.
Cette pratique n’est pas nouvelle sur le continent. Ces dernières années, plusieurs pays africains ont eu recours à des coupures ou perturbations d’internet en période électorale, sous prétexte de « maintenir l’ordre public » ou de « lutter contre la désinformation ». Pourtant, les conséquences sont lourdes: paralysie des activités économiques, atteinte à la liberté d’expression, et opacité du processus démocratique.
Au Cameroun, la situation est d’autant plus préoccupante que le pays subit déjà, depuis mars 2024, une dégradation persistante de la connexion internet, officiellement attribuée à la rupture de câbles sous-marins. Mais pour de nombreux experts, comme Ernest Gbaguidi (spécialiste béninois du numérique) et Paul Ndungu Kindiela (fondateur de l’Atelier Congo Numérique en RDC), ces perturbations cachent souvent des motivations politiques, surtout en période électorale.
Internet est aujourd’hui indispensable: économie, éducation, santé, commerce, et surtout participation citoyenne. En Afrique, son utilisation a explosé, passant de 24,8 % en 2017 à plus de 38 % en 2024 (Union internationale des télécommunications). Pourtant, dans de nombreux pays, les autorités n’hésitent pas à restreindre ou couper l’accès pour étouffer les voix dissidentes.
« Ces coupures sont une arme contre la transparence, explique un analyste sous couvert d’anonymat. En limitant l’accès aux réseaux sociaux, le régime de Biya cherche à empêcher la diffusion d’informations critiques, comme les fraudes électorales ou les violences post-électorales. »
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