Africa-Press – Togo. En 24h, l’incendie qui s’est déclenché ce mardi 5 août 2025 en fin d’après-midi dans le massif des Corbières a parcouru plus de 16.000 hectares de végétation selon les premières estimations, passant la barre symbolique des 10.000 hectares, un seuil rarement atteint en France depuis 1949. De gigantesques flammes, attisées par le vent, ont traversé 15 communes de l’Aude, faisant un mort et 13 blessés.
🔴 DIRECT 11h45: l’incendie de l’Aude regagne en intensité depuis quelques minutes. Un #pyrocumulus se forme et est visible depuis Narbonne 🔥 #Aude #incendie #feu pic.twitter.com/aiMiIOHOsG
— InfOccitanie (@infoccitanie) August 6, 2025
Un nuage blanc qui surplombe le panache de fumée
Au deuxième jour après le déclenchement de l’incendie, les reprises de feu se multiplient malgré une très nette atténuation du vent, qui a même tourné à 180 degrés dans certains secteurs. Sur les réseaux, une image circule: celle d’un nuage blanc en forme de chou-fleur, surplombant le panache de fumée.
Un phénomène météorologique rare
Ces nuages épais à l’aspect bouillonnant sont particulièrement observés lors de grands feux, ce fut le cas en Australie (2019-2020) et au Canada (2023). Dans l’Aude, « on n’a pu l’observer qu’à partir de mercredi matin, car mardi toutes les conditions n’étaient pas réunies, précise Guillaume Trichaud, responsable assistance Feux de forêt végétation à Météo-France, lors d’une conférence de presse. Le pyrocumulus est un phénomène rare, qui apparaît lorsque la colonne de convection est très intense. Sa survenue est liée à une très grande quantité de combustible ».
Nuage pyrocumulus de l’incendie Bootleg Fire dans l’Oregon (Etats-Unis), en juillet 2021. Crédit: AP/SIPA.
L’incendie génère une grande quantité de chaleur, qui réchauffe l’air environnant. L’air chaud monte rapidement, formant une colonne de convection qui emporte avec elle de la fumée, des cendres et de la vapeur d’eau. En s’élevant, l’air se refroidit. Lorsque la vapeur d’eau se condense, elle forme un nuage de type cumulus, appelé pyrocumulus, au-dessus de la colonne de fumée.
« Le pyrocumulus est craint par les pompiers sur place »
La formation de ce nuage de cendre est souvent signe d’une intensification du feu. « La colonne de convection entraîne un effet d’aspiration et créé un appel d’air à la base de l’incendie, poursuit l’expert. Cela augmente l’apport en oxygène et augmente la combustion des végétaux ». S’il grossit, le nuage peut compliquer l’activité des météorologistes et empêcher temporairement les prévisions locales.
« Le pyrocumulus est aussi craint par les pompiers, ajoute Guillaume Trichaud. La colonne de convection créé en quelque sorte ses propres vents autour du feu ». L’incendie adopte un comportement plus erratique et difficile à contrôler, car les flammes, attisées, se propagent plus rapidement, dans toutes les directions. Dans les cas les plus extrêmes, la forte condensation à l’origine de la création du pyrocumulus peut entraîner localement des orages.
Dans l’Aude, le nuage a temporairement intensifié la vitesse de propagation de l’incendie, estimée à plus de 5km/h mercredi. 48h après son déclenchement, le feu n’est pas encore fixé, et continue de s’étendre en perdant un peu d’intensité.
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