Africa-Press – Togo. Le 26 octobre 2021, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), après avoir délibéré, a fait des propositions concernant des magistrats du siège. Le ministre de la Justice, après avis du CSM, a fait les propositions au sujet des parquetiers. Mais on ne retiendra que les plus en vue et qui méritent des avis critiques.
Ainsi, par décret 2021-112/PR sans précision de la date de prise dudit décret, Alfa Adini Byalou et Kominte Dindangue, respectivement Inspecteur général des services juridictionnels et pénitentiaires et président de la Cour d’appel de Lomé, sont nommés conseillers à la chambre judiciaire de la Cour suprême.
Une seule chose à retenir pour le premier, il venait de déclencher une procédure disciplinaire contre un magistrat, laquelle procédure avait fuité sur les ondes d’une radio alors qu’elle devrait rester secrète. Comment le journaliste a-t-il été informé avant même que le courrier de la procédure ne parvienne au magistrat concerné ? On n’en saura peut-être rien. A moins que son successeur décide d’aller au bout de l’action initiée. Et alors, tous les non-dits se sauront. Quant au désormais ancien président de la Cour d’appel de Lomé, très peu de chose à lui reprocher.
Au parquet général de la Cour suprême toujours, va officier un nouveau tandem Kodjo Gnambi Garba, ancien Procureur général près la Cour d’appel, et Soukoude Batankimyèm, épouse Fiawonou, anciennement directrice du Centre de formation des professions de justice (CFPJ). S’il est une chose à regretter, c’est de n’avoir pas encore vu le retour des trois enfants enlevés par des éléments par la Gendarmerie sur ordre de l’ancien Directeur général, Massina Yotroféi alors qu’une ordonnance avait confié la garde des enfants à leur mère. Le parquet n’avait pas encore soldé ce dossier sensible.
Concernant Soukoude Batankimyèm, rappelons que c’est sous sa direction que l’inspecteur Alfa Adini avait démissionné de son poste au sein du CFPJ.
A la chancellerie, l’adjoint à l’inspecteur monte en grade. Ainsi, M. Degbovi Koffi remplace Alfa Adini au poste d’Inspecteur général des services juridictionnels et pénitentiaires. Il sera secondé par Mme Fiagbe Affi, précédemment conseillère à la chambre judiciaire de la cour suprême.
Au CFPJ, ce sera désormais Bidassa Essossimna le directeur, précédemment substitut du Procureur général près la cour d’appel de Lomé.
La direction de la législation échoit entre les mains de Tagbe Koffi, précédemment en service à la chancellerie.
A la Cour d’appel de Lomé, la montée en grade de Wottor Kokou Amegboh surprendra très peu de monde. Il était l’adjoint à Kominte Dindangue et le voir au perchoir semble couler de source.
Par contre, c’est la manière dont un duo se suit depuis quelques années qui interroge. Au parquet général de la Cour d’appel de Lomé, Poyodi Essolissam Koffi, précédemment procureur de la République au tribunal de Lomé, avec pour substitut, Mawunou Kokouvi Placide-Clément, précédemment substitut de…Poyodi Esolissam. On dirait des frères siamois. Pour ceux qui l’ignorent, c’est depuis 2012 qu’ils ont été affectés d’Atakpamé sur Lomé. Et avec leur maintien « collé-serré » jusqu’à la Cour d’appel, on se demande si un cordon ombilical lie ces deux magistrats. Soit dit en passant, Poyodi aura passé plus de 20 ans rien qu’en première instance.
Le nouveau procureur de la République s’appelle Mawama Talaka, précédemment directeur de cabinet. Mais c’est son retour en première instance qui ne s’explique que difficilement. La raison, l’homme fait partie des juges ayant le plus duré au même poste alors qu’il était substitut au procureur. Qu’est-ce qui peut justifier cette décision, quand on sait qu’il y a d’autres magistrats qui peuvent valablement jouer ce rôle ? Entre Poyodi Essolissam procureur général près la Cour d’appel de Lomé et Mawama Talaka, procureur de la République au tribunal de Lomé, qui voit le rapport ?
Ainsi, après le seul article qui consacre les nominations des magistrats, plus aucun n’indique l’entrée en vigueur du décret. Doit-on comprendre que les magistrats affectés peuvent rejoindre leur poste quand ils le voudront, ou bien existe-t-il un délai ?
Godson K.
source : Liberté
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