Africa-Press – Benin. Le gouvernement de Donald Trump a annoncé mardi son intention d’éliminer des denrées alimentaires tous les colorants artificiels actuellement autorisés aux Etats-Unis, une mesure soutenue par les experts sanitaires et objet d’un rare consensus politique.
L’agence américaine de contrôle alimentaire et pharmaceutique (FDA) « supprime de facto tous les colorants alimentaires dérivés du pétrole aux Etats-Unis », a annoncé son nouveau chef, Marty Makary, lors d’une conférence de presse.
En tout, ce sont huit colorants synthétiques, tous dérivés du pétrole et accusés d’effets néfastes sur la santé, qui vont être progressivement interdits, d’ici à la fin 2026.
« Au cours des 50 dernières années, les enfants américains ont vécu de manière toujours plus importante dans une soupe toxique de produits chimiques artificiels », avait-il déclaré un peu plus tôt, citant des études ayant lié ces additifs à l’hyperactivité, le diabète ou encore des cas de cancer.
Cette annonce d’envergure suit celle, mi-janvier, de la précédente administration démocrate d’interdire un autre colorant artificiel nommé « Red 3 » en Amérique du Nord et E127 en Europe dans les denrées alimentaires. Cet additif était connu depuis plus de 30 ans pour provoquer des cancers chez les animaux.
Parmi les colorants concernés, le rouge « Red 40 » (connu sous le nom de E129 en Europe) et les jaunes « Yellow 5 » (E102) et « Yellow 6 » (E110) sont ceux les plus communément utilisés par l’industrie agroalimentaire, détaille à l’AFP Peter Lurie, président de l’association de défense des consommateurs Center for Science in the Public Interest (CSPI).
On les retrouvait jusqu’ici dans des milliers de produits alimentaires variés comme des bonbons, des céréales, des sauces et des boissons.
Or, « aucun d’entre eux n’a de valeur nutritionnelle », explique M. Lurie. « Ils ne servent en réalité qu’à induire en erreur, à faire paraître les aliments plus rouges, plus bleus, plus fruités ou plus attrayants qu’ils ne le sont en réalité ». Et ce dans un objectif commercial.
En parallèle de ce travail, les autorités sanitaires vont « autoriser quatre nouveaux colorants naturels dans les semaines à venir » et accélérer les processus d’approbation d’autres, détaille le texte.
D’autres additifs alimentaires devraient être interdits
« Nous allons nous débarrasser de tous les ingrédients et de tous les additifs alimentaires que nous pouvons légalement réglementer », a promis le ministre de la Santé Robert Kennedy Jr sous les applaudissements de mères « MAHA » venues pour l’occasion avec leurs enfants.
Selon cet ancien avocat devenu la figure de proue d’un mouvement baptisé « Make America Healthy again » (« MAHA ») qui vise à « Rendre à l’Amérique sa santé » – une formule calquée sur le célèbre slogan de Donald Trump – ce plan reposera en grande partie sur la bonne volonté de l’industrie agroalimentaire.
« Je pense qu’ils sont prêts à changer », a assuré M. Kennedy, pour qui les colorants et additifs artificiels constituent une menace « existentielle » pour la santé des Américains.
Sa position sur le sujet est l’une des rares à ne pas être décriée par le milieu scientifique et médical, qui a dénoncé à de multiples reprises ces derniers mois ses propos mettant en cause la vaccination notamment.
Son annonce suit plusieurs mesures similaires prises localement et à l’étranger. En mars, l’Etat républicain de Virginie-Occidentale a ainsi interdit l’utilisation de sept colorants synthétiques dans les denrées alimentaires et médicaments vendus sur son territoire, emboîtant le pas à la Californie démocrate qui a annoncé en 2024 les enlever d’ici quelques années de la nourriture proposée dans les écoles scolaires.
En Europe, ces colorants ne sont pas totalement interdits, mais leur usage est souvent restreint ou conditionné à l’apposition d’étiquettes d’avertissement sur les produits qui en contiennent – une mesure ayant conduit de nombreuses entreprises à opter pour des solutions naturelles.
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