Silence de Boni Yayi Avant la Présidentielle de 2026

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Silence de Boni Yayi Avant la Présidentielle de 2026
Silence de Boni Yayi Avant la Présidentielle de 2026

Africa-Press – Benin. Il fut un temps où chaque sortie de Boni Yayi et la marée humaine qu’elle suscite, faisait frémir le landerneau politique béninois, où ses saillies médiatiques agissaient comme des secousses sismiques dans l’architecture du pouvoir.

Président à la verve prolifique, tribun des foules et leader de l’ombre après son départ du palais de la Marina, il semblait incarner à lui seul une certaine idée de l’alternance, parfois brouillonne, souvent clivante, mais toujours tonitruante.

Mais voilà que le silence s’installe, pesant, troublant, presque suspect. À l’approche d’une échéance électorale majeure, le grand animateur de la scène politique nationale s’est tu. Et cette absence interroge. Car il ne s’agit pas d’un simple retrait médiatique. C’est une disparition symbolique.

Silence choisi ou isolement subi?

Certains évoquent une « stratégie de recul ». D’autres, plus lucides, parlent de désenchantement, voire de déconnexion progressive avec les nouvelles réalités du jeu politique béninois. Le silence, dans la tradition des sages, peut être lourd de sens. Mais dans le tumulte démocratique d’un pays en recomposition, il peut aussi signifier une perte de contrôle.

Le parti Les Démocrates, longtemps perçu comme son bras politique, semble avancer en ordre dispersé, sans cap clair ni figure de proue incontestée.

Les jeunes loups de l’opposition, plus numériques que tribuniciens, peinent à invoquer son héritage comme une référence incontournable. Et dans les cercles politiques, le nom de Yayi n’est plus une carte maîtresse, mais un joker qu’on hésite à sortir.

Une époque révolue?

Le vrai drame, peut-être, n’est pas son silence. Mais que plus personne ne semble le réclamer avec ferveur. Ce que fut Yayi avant les élections législatives de 2019, ne parle plus aux électeurs d’aujourd’hui. La politique a changé de peau. Le rapport au pouvoir aussi. Et le « système Talon », avec tous ses paradoxes, a redéfini le champ de bataille.

Yayi a-t-il renoncé? Se réserve-t-il pour une dernière manœuvre? Ou assiste-t-il, impuissant, à l’enterrement de son capital politique? Les plus cyniques diront qu’il a été consommé, puis jeté par une opposition en quête permanente de messie. Les plus réalistes y verront l’inévitable usure du temps. Et les plus sévères pointeront du doigt une incapacité à se réinventer.

2026: sans lui ou contre lui?

Ce qui est sûr, c’est que l’échéance de 2026 se profile sans lui au centre de la scène. Les alliances se nouent, les stratégies s’affûtent, les ambitions s’aiguisent et le sphinx reste muet. Ni prophète, ni faiseur de roi. Peut-être simple spectateur.

Mais en politique, le vide ne reste jamais vide longtemps. Si Boni Yayi n’investit plus l’espace du débat, d’autres le feront. Et avec eux, une nouvelle génération qui ne doit rien à l’ancien régime, ni à ses gloires passées.

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