Affaire Akponan – Adambi: Pas de Siphonneurs au Ministère

1
Affaire Akponan – Adambi: Pas de Siphonneurs au Ministère
Affaire Akponan – Adambi: Pas de Siphonneurs au Ministère

Africa-Press – Benin. Aucune malversation financière n’a été relevée dans la gestion des 31,6 milliards investis dans l’eau et l’électricité à Parakou entre 2016 et 2025. L’annonce a été faite ce 7 août 2025 par le Haut-Commissaire à la Prévention de la Corruption, à la Coupole du ministère des Affaires étrangères, lors de la cérémonie officielle de restitution du rapport d’enquête.

Le Haut-Commissaire à la Prévention de la Corruption (HCPC) a levé le voile sur les conclusions de l’audit mené à Parakou, suite aux accusations publiques de détournement de fonds lancées par un ancien ministre. Selon les résultats, aucune preuve de malversation n’a été trouvée dans la gestion des projets d’investissement dans les secteurs de l’eau et de l’énergie électrique sur la période 2016-2025.

« Je suis heureux de vous annoncer que les allégations de détournement de fonds ont été rejetées par la Commission. Aucun élément n’a permis d’établir la moindre preuve de malversations ou de détournements de fonds publics », a déclaré le Haut-Commissaire, Jacques Migan devant un parterre d’officiels, diplomates, représentants d’organisations et médias.

L’enquête a été diligentée en application de la loi 2020-09 du 23 avril 2020. Elle faisait suite aux accusations portées le 21 juin 2025, lesquelles avaient suscité un climat d’inquiétude et de suspicion dans l’opinion publique, autour de la gestion de ces projets financés par l’État béninois.

Des résultats encourageants

Selon le rapport, les investissements ont permis une nette amélioration des infrastructures à Parakou. Le réseau de distribution d’eau potable est passé de 445 km à 1 141 km, soit une hausse de 156 %. La capacité de production d’eau est passée de 400 m3/h à 2 400 m3/h (+500 %) et le nombre d’abonnés à l’eau potable a bondi de 16 537 à 28 193 (+70 %).

Du côté de l’électricité, le nombre d’abonnés a crû de 26 756 à 49 200 (+84 %), et la capacité locale de production de 12 MW a été rétablie. Des forages ont aussi été réalisés dans les quartiers non raccordés à la SONEB.

Cependant, tout n’est pas parfait. La mission de vérification a relevé « un manque de pertinence dans la définition des besoins inscrits aux plans de passation des marchés », une « insuffisance de personnel qualifié » au sein du MEEM, et « une instabilité récurrente à la fonction de Personne Responsable des Marchés Publics ».

Des recommandations ferme contre la corruption

Pour corriger ces failles, la Commission recommande entre autres de « réformer les procédures de passation des marchés publics pour en améliorer la célérité et la transparence » et de « favoriser l’accélération de la viabilisation des quartiers périphériques ».

Elle suggère aussi la création d’unités focales anticorruption dans les ministères concernés afin d’assurer une alerte précoce. L’objectif est de garantir que les projets publics profitent véritablement aux populations, dans les délais fixés.

« Je tiens à souligner que l’engagement du Haut-Commissariat à promouvoir la transparence et la bonne gouvernance reste inébranlable », a insisté le responsable du HCPC.

La pomme de discorde

En effet, le 21 juin 2025, lors d’un meeting à Titirou, dans la commune de Parakou, Paulin Akponna avait accusé publiquement certains acteurs du système d’avoir détourné des dizaines de milliards de FCFA destinés à l’électrification et à l’alimentation en eau potable.

Dans son discours, il avait dénoncé les « siphonneurs du budget national » et les « délinquants de la République ». Le. désormais ancien ministre est même allé plus loin en affirmant que ces faits avaient été cachés au président Patrice Talon.

Ces accusations, jugées graves et sans preuve apportée au chef de l’État ou au gouvernement, ont conduit à son limogeage par décret présidentiel n°2025-327 en date du 26 juin 2025. Le portefeuille qu’il occupait a été confié à José Tonato, déjà ministre du Cadre de vie et des Transports, chargé du Développement durable.

Des excuses publiques

L’ex-ministre Paulin Akponna s’est excusé le vendredi 27 juin 2025 auprès de son prédécesseur, Samou Seïdou Adambi du Chef de l’État, Patrice Talon et de la Nation béninoise, après lesdits propos tenus lors d’une activité politique à Parakou qui ont semé la controverse.

Il a déclaré devant les militants, des cas de siphonage du budget national portant sur des dizaines de milliards de francs CFA, laissant croire à des actes de corruption.

Mais avec du recul, l’ancien ministre admet avoir commis une grave erreur de communication. Il affirme que ses propos ont été mal interprétés, notamment comme une accusation dirigée contre son prédécesseur Samou Seïdou Adambi. « Ce qui n’est ni juste ni fondé », précise-t-il dans son communiqué. Selon lui, aucune preuve ne soutient ses affirmations.

Le désormais ancien ministre Paulin Akponna reconnaît la gravité de ses déclarations sur un prétendu siphonage de plusieurs milliards de francs CFA et assume sa responsabilité dans ce qu’il qualifie désormais d’erreur de communication et de faute politique.

Des polémiques inutiles

Paulin Akponna a alors présenté ses excuses publiques. à son prédécesseur Adambi, au Président de la République, au gouvernement, au Bloc Républicain et à la Nation entière. Il regrette que ses déclarations aient pu semer le doute sur la sincérité de l’action gouvernementale et susciter des polémiques inutiles.

L’ancien ministre qualifie cette sortie de « faute politique gravissime » et admet avoir manqué de maîtrise dans sa communication. Il souligne avoir tiré les leçons de cet épisode et remercie ceux qui l’ont ramené à la raison.

«Je fais la génuflexion de ma coutume Nago pour leur renouveler mes sincères excuses», avait-t-il indiqué dans son communiqué d’excuses publiques.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Benin, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here