Atelier D’Introspection Sur Les Élections 2019-2023

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Atelier D'Introspection Sur Les Élections 2019-2023
Atelier D'Introspection Sur Les Élections 2019-2023

Africa-Press – Benin. La Cour constitutionnelle du Bénin s’est réunie en atelier ce lundi 15 septembre à Agoué (commune de Grand-Popo) pour un exercice de remise en question. L’objectif officiel de l’atelier est de tirer les leçons des élections législatives de 2019, de la présidentielle de 2021 et des législatives de 2023 afin de renforcer la transparence, la régularité et la crédibilité du processus électoral en vue de 2026.

Mais derrière le vernis de ces nobles intentions, certaines voix s’inquiètent: ce retours aux faits passés sera-t-il suffisamment concret pour éviter que les mêmes dérives ne se répètent?

Présidé par le Professeur Cossi Dorothé Sossa, l’atelier réunit les conseillers et cadres de la haute juridiction, dans un cadre d’évaluation des rapports d’activités antérieurs.

Dans son allocution d’ouverture, le président a salué les efforts accomplis, mais aussi reconnu les difficultés pratiques, organisationnelles, juridiques et matérielles qui ont entaché les précédentes consultations électorales. « Un juriste qui dit oui à tout n’est pas juriste », a-t-il affirmé, soulignant que la critique constructive est indispensable.

Bilan des contentieux: les mêmes problèmes, toujours

La première des communications portait sur le “Cadre général du contentieux des élections”, présentée par le directeur de la recherche et de la documentation, Latif Sidi.

Elle a mis en lumière cinq types principaux de contentieux récurrents: inscription sur la liste électorale, candidatures, campagne électorale, déroulement du scrutin, et contestation des résultats. Autant de dossiers où, selon les participants, le traitement a souvent manqué de clarté ou de cohérence.

Une autre présentation, celle sur le “traitement informatique des données électorales” exposée par Christian Agonvidé et un expert Corentin Adjovi, a souligné les risques toujours présents de falsification, de piratage ou simplement d’erreurs logicielles. Le constat: les outils numériques adoptés jusqu’ici sont imparfaits, la sécurisation incomplete, le manque de maîtrise technique, et des procédures de vérification insuffisantes.

Entre espoir et scepticisme

Ce séminaire est une première bonne initiative sur le plan symbolique. La Cour semble consciente qu’elle ne peut pas se contenter de statuer après que les élections sont passées, mais doit agir en anticipation.

Le Secrétaire général, Romuald Iròtori, a insisté sur la nécessité d’analyser les solutions déjà expérimentées, d’anticiper les obstacles futurs, et de formuler des recommandations solides.

Mais le scepticisme persiste. Beaucoup craignent que, derrière l’introspection, se dissimulent des discours convenus, des rapports maquillés, et un manque de volonté politique à corriger les faiblesses structurelles qui ouvrent la porte aux contestations.

Les précédents contentieux n’ont pas toujours été suivis d’effets perceptibles: plaintes non traitées, sanctions peu visibles, retards, voire manque de transparence dans la publication des résultats et des décisions.

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