Le Parti les Démocrates, Déjà la Fin? le Flambeau Vacille…

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Le Parti les Démocrates, Déjà la Fin? le Flambeau Vacille...
Le Parti les Démocrates, Déjà la Fin? le Flambeau Vacille...

Africa-Press – Benin. Le destin du principal parti d’opposition béninois, Les Démocrates, ressemble de plus en plus à une longue agonie politique.

SOMMAIRE

La crise de leadership: le poison intérieur

Un parti face à l’épreuve des 20 %

Le flambeau de l’espoir vacille, s’éteindra t-il?

Une recomposition sans surprise

La fissure a pris corps avec la confiscation du parrainage par le député Michel Sodjinou qui a brisé le rêve présidentiel du parti en refusant de parrainer le duo candidats du parti. Il a non seulement brisé le rêve du parti mais aussi symboliquement, sa cohésion interne.

Cette séquence est suivie du rejet des dossiers pour les communales, et l’incertitude persistante sur les législatives. À quelques heures de la clôture du dépôt des candidatures pour le compte des élections législatives, le parti de Boni Yayi avance comme une formation qui lutte pour exister dans un champ politique balisé à l’avance.

Ce geste, présenté à l’époque comme une décision “libre et réfléchie”, a eu l’effet d’un séisme. Sodjinou, dans une posture presque prophétique, avait invité ses camarades à se concentrer sur les législatives, comme s’il savait déjà que le parti n’irait ni à la présidentielle ni aux communales. Ce qu’on croyait alors être un simple avertissement est devenu, à mesure que les échéances se succédaient, une réalité implacable.

La crise de leadership: le poison intérieur

Depuis cette rupture du député Michel Sodjinou, la formation politique de Boni Yayi vit au rythme des départs et des désillusions. Sodjinou a ouvert la voie, d’autres ont suivi. Parmi eux, Chantal Adjovi, dont la déclaration a résonné comme une gifle à l’idéalisme politique. Elle justifie sa rupture avec Les Démocrates par sa volonté de préserver sa place dans la prochaine mandature de l’assemblée nationale.

Une confession d’une franchise désarmante, mais révélatrice d’une constante de la politique béninoise: les convictions ne pèsent jamais lourd face à la peur de disparaître des radars électoraux.

Le discours de loyauté s’efface dès que les perspectives d’investiture s’amenuisent. Ce réalisme brutal, presque cynique, illustre la fragilité des structures partisanes construites non autour d’idéal mais autour des intérêts privés.

Un parti face à l’épreuve des 20 %

Et même si, par miracle administratif, Les Démocrates parvenaient à présenter des listes pour les législatives, un autre obstacle se dresserait: la barre des 20 % de suffrages exprimés dans toutes les circonscriptions électorales.

Une exigence technique, mais politiquement redoutable. Dans un contexte d’isolement, avec des cadres démobilisés et une base électorale minée par le découragement, atteindre ce seuil relèverait de la gageure.

Dans le meilleur des cas, le parti pourrait obtenir une poignée de sièges symboliques, sans véritable poids politique, juste assez pour ne pas disparaître totalement mais trop peu pour exister réellement. De toute façon, avec la révision constitutionnelle avec l’instauration du sénat, même si les Démocrates parvenaient à avoir des élus, la Constitution révisée lui interdit toute entrave à la politique en cours…

L’isolement parlementaire serait alors la suite logique d’un affaiblissement orchestré autant de l’extérieur que de l’intérieur.

Le flambeau de l’espoir vacille, s’éteindra t-il?

Les Démocrates avaient choisi pour emblème une flamme, un flambeau de l’espoir comme logo. Ironie cruelle: c’est précisément cette flamme qui semble vaciller aujourd’hui. À mesure que les départs se multiplient, que les espoirs s’amenuisent et que les certitudes s’effondrent, la flamme perd de son éclat.

Le parti, autrefois perçu comme le dernier bastion de la résistance politique, s’enfonce dans une mélancolie militante, entre désillusion et résignation.

Le plus tragique, c’est que cette extinction ne doit rien au hasard. Elle résulte d’une stratégie politique implacable, certes, mais aussi d’une fatigue morale collective.

Au Bénin, la politique n’est plus un engagement, c’est une carrière. Les élus ne s’accrochent pas à des idéaux, ils s’accrochent à des sièges.

Une recomposition sans surprise

À ce rythme, il ne serait guère surprenant que de nouveaux ralliements se dessinent vers la mouvance présidentielle. La fameuse “vague Wadagni”, perçue comme le nouvel horizon du pouvoir, attire déjà ceux qui savent que les équilibres se jouent bien avant les urnes.

Le jeu politique béninois semble donc suivre une logique circulaire: les déçus de l’opposition rejoignent le pouvoir qu’ils critiquaient hier, pendant que les fidèles se consument dans l’attente d’un scrutin qui ne viendra peut-être jamais.

Au fond, le drame du parti de Boni Yayi dépasse sa propre histoire.

Il révèle la fatigue d’un système politique verrouillé, où l’opposition ne respire que par permission, et où la loyauté se mesure à l’aune des avantages à venir.

Quand la flamme d’un parti s’éteint, ce n’est pas seulement un logo qui s’efface.

C’est l’idée même d’une alternance qui se consume.

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