Pourquoi les coureurs qui dorment mal se blessent deux fois plus

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Pourquoi les coureurs qui dorment mal se blessent deux fois plus
Pourquoi les coureurs qui dorment mal se blessent deux fois plus

Africa-Press – Benin. Depuis 2022, la course a largement conquis les Français. On compte aujourd’hui 12,4 millions d’adeptes dans notre pays, dont 8 millions courent au moins une fois par semaine. Mais ce sport d’impact engendre souvent des blessures. “Jusqu’à 90 % des coureurs se blessent à un moment ou un autre, ce qui coûte chaque année des millions de dollars à l’économie mondiale,” rappellent Jan de Jonge, psychologue du travail et du sport à l’Université de technologie d’Eindhoven aux Pays-Bas, et professeur associé à l’Université d’Australie-Méridionale, et Toon Taris, professeur à l’Université d’Utrecht.

Derrière ce risque? Irrégularité, effort trop important, ou encore mauvais équipement. Une précédente étude, parue en début d’année dans le British Journal of Sports Medicine, montrait qu’une seule séance suffit à engendrer une blessure.

Il est donc d’autant plus important de réunir les bonnes conditions avant de se mettre à courir. Et les travaux des scientifiques de l’université d’Australie-Méridionale soulignent l’importance d’un bon repos avant l’entraînement. “Alors que les coureurs se concentrent spécifiquement sur le kilométrage, la nutrition et les stratégies de récupération, le sommeil a tendance à passer au second plan,” déplorent les chercheurs dans un communiqué. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Applied Sciences.

Quatre profils de coureurs se distinguent

Au cours d’une enquête, 425 coureurs ont répondu à des questions sur leurs habitudes de vie: sommeil, caractéristiques de leur entraînement, récupération, etc. Le sommeil en particulier a été évalué sur sa durée, sa qualité ressentie, et ses troubles éventuels. “On a été surpris de distinguer 4 profils très clairs et interprétables à l’issue de l’analyse des résultats,” expose Jan de Jonge lors d’une interview pour Sciences et Avenir. D’une part, les “dormeurs réguliers” (48% des participants) bénéficient d’une durée de sommeil moyenne et d’une bonne qualité de sommeil, avec peu de troubles. A l’opposé, les “mauvais dormeurs” constituaient 37% de l’échantillon et cumulaient une durée et une qualité de sommeil faibles. Le troisième profil, les “dormeurs efficaces” (8%), était caractérisé par une qualité du sommeil élevée. Enfin le dernier profil, les “dormeurs fragmentés”, couvrait 7% de l’échantillon et présentait des troubles du sommeil mais une durée convenable.

De l’analyse de leurs résultats émerge un groupe particulièrement vulnérable aux blessures, celui des “mauvais dormeurs” pour qui le risque était près de 2 fois plus élevé que chez les “dormeurs réguliers”. “La probabilité de blessures sportives pour le groupe des mauvais dormeurs était de 68 %,” ajoute Jan de Jonge. Au-delà du rythme d’entraînement et de la nutrition, la santé du sommeil joue donc un rôle clé dans la prévention des blessures: en deçà de huit heures de sommeil, le risque de blessure augmente considérablement d’après les résultats de cette étude.

Les recommandations des chercheurs

“Il convient de privilégier des heures de coucher régulières, de minimiser l’utilisation des écrans avant le coucher, de réduire la consommation de caféine et d’alcool et de créer un environnement de sommeil calme et frais,” conseillent les chercheurs dans un communiqué.

Pour une durée de sommeil idéale, comptez 7 à 9 heures par nuit. Des siestes diurnes d’une durée maximale de 20 à 90 minutes, entre 13h00 et 16h00, peuvent également se révéler bénéfiques. “Les siestes courtes peuvent aider à minimiser les effets de l’inertie du sommeil, tandis que les siestes plus longues peuvent permettre aux athlètes de course à pied d’effectuer un cycle de sommeil complet, favorisant ainsi une récupération plus profonde,” résume Jan de Jonge. Les chercheurs apportent leur pierre à l’édifice dans les découvertes de plus en plus nombreuses sur les bienfaits d’un sommeil suffisamment long et de qualité.

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