West Africa Power Conference 2025 à Cotonou

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West Africa Power Conference 2025 à Cotonou
West Africa Power Conference 2025 à Cotonou

Africa-Press – Benin. L’Afrique de l’Ouest est résolument décidée à reprendre en main son destin énergétique. La région s’engage dans une dynamique inédite où intégration, innovation et transition durable deviennent les piliers d’une véritable souveraineté. C’est dans ce cadre que Cotonou accueille la 3e édition du West Africa Power and Energy Corporation Conference (Wapecc 2025), qui s’est ouverte ce mercredi 3 décembre. Il s’agit d’un rendez-vous devenu incontournable pour repenser l’avenir énergétique de la région. Ministres, dirigeants d’entreprises, bailleurs de fonds, opérateurs publics et privés y débattent des solutions permettant d’assurer un accès fiable, durable et équitable à l’électricité pour une population en croissance rapide. En ouvrant les travaux, José Didier Tonato, ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, a insisté sur le caractère stratégique de ce rendez-vous. « Votre grande mobilisation témoigne de l’importance de la souveraineté énergétique en Afrique de l’Ouest. L’interconnexion, la mutualisation des capacités et des investissements ne sont plus un choix: ce sont les fondations de notre sécurité énergétique », a-t-il avoué. La région ouest-africaine fait face à de multiples pressions, une croissance démographique soutenue, une urbanisation rapide, des besoins industriels en hausse et des effets de plus en plus visibles du changement climatique. À cela s’ajoute la nécessité de moderniser des réseaux souvent saturés et vieillissants.

Pour Lahoucine Fardadi, directeur des filiales subsahariennes de Vinci Energies, partenaire majeur de l’événement, ces défis doivent être convertis en moteurs de transformation. « L’Afrique de l’Ouest dispose d’un potentiel immense pour bâtir un modèle énergétique durable, résilient et inclusif. Produire localement, moderniser les infrastructures, déployer massivement les énergies renouvelables et digitaliser les réseaux: voilà les opportunités qui s’offrent à nous», a-t-il exposé. Il rappelle que Vinci Energies est déjà engagée dans plusieurs pays, notamment le Bénin, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et la Guinée, avec des programmes d’amélioration des réseaux, de sécurisation de l’alimentation rurale et de digitalisation des infrastructures électriques. « La transition énergétique est au cœur de notre mission. Et aucun progrès ne peut être durable sans les hommes et les femmes qui font vivre les réseaux au quotidien », poursuit-il, soulignant l’importance de la formation locale.

Innovation et accès universel

Au nom du ministre ghanéen de l’Energie, Hanson Monney a livré un plaidoyer marqué par l’urgence d’innover pour offrir l’électricité à tous. « Dans toute l’Afrique de l’Ouest, l’énergie est le pivot de la transformation économique, de l’inclusion sociale et de la résilience climatique. La question n’est plus de savoir si nous pouvons fournir une énergie moderne à chaque communauté, mais à quelle vitesse et avec quel niveau de durabilité », a-t-il déclaré. Le Ghana est l’un des pays engagés dans la Mission 300, un programme visant à électrifier 300 millions des 600 millions d’Africains encore plongés dans la pauvreté énergétique. Les technologies émergentes y jouent un rôle central: mini-réseaux solaires, infrastructures intelligentes, valorisation des déchets, stockage décentralisé. «Les résultats que nous observons dans les communautés insulaires et isolées sont impressionnants. Les nouvelles technologies sont clairement la voie à suivre », assure Hanson Monney. Le Bénin a pris la pleine mesure des enjeux. Depuis 2016, le pays a engagé une transformation profonde de son système énergétique articulée autour de quatre axes. Accroître la production nationale, notamment à travers les énergies renouvelables ; Moderniser et sécuriser le réseau pour en améliorer la qualité ; Diversifier les sources d’approvisionnement et renforcer les interconnexions; Améliorer la gouvernance et l’environnement d’investissement. Le ministre José Tonato en appelle à des décisions fortes. « Nous attendons des feuilles de route opérationnelles, des projets concrets, immédiatement réalisables. Le Bénin est prêt à travailler avec tous les partenaires qui croient en la puissance de l’intégration énergétique régionale», a-t-il souhaité. Au cœur des panels et ateliers programmés sur trois jours, les thèmes phares réaffirment l’ambition du Wapecc: infrastructures transfrontalières, mécanismes de financement innovants, rôle stratégique du secteur privé, énergie comme levier d’industrialisation, sécurité énergétique face aux crises, transition juste et inclusive. L’Afrique de l’Ouest dispose d’un potentiel solaire, hydraulique, éolien et biomasse considérable, encore sous-exploité. La coordination régionale et les investissements structurants apparaissent désormais comme les conditions indispensables pour transformer ces atouts en croissance durable.

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