Africa-Press – Burkina Faso. “Sésame Ouvre toi”. Si cette phrase magique ouvre la porte du trésor dans le conte Alibaba et les quarante voleurs, au Burkina Faso, c’est “le Projet SesaME USDA Food for Progress” qui a ouvert les portes du trésor à plusieurs communautés à travers la filière Sésame. Le sésame, autrefois cultivé de manière traditionnelle, est devenu une véritable mine d’or grâce au projet SesaME USDA Food for Progress de l’ONG Lutheran World Relief (LWR). En 9 ans de mise en œuvre, cette initiative a transformé les paysages agricoles, amélioré les revenus des familles. Mais comment un tel projet a-t-il pu engendrer un tel bouleversement ? ».
Le sésame est devenu un trésor inestimable pour de nombreux producteurs au Burkina Faso. Le filon, ils l’ont trouvé grâce au projet SESAME MARKETING AND EXPORT PROJECT (SesaME) USDA Food for Progress. “Avant l’arrivée du projet Sésame, on ne considérait pas le sésame comme une culture rentable.
On semait le sésame à la volée et on récoltait un sac de sésame à l’hectare. Avec les bonnes pratiques agricoles qui nous ont été inculquées à travers le projet, on récolte plus de 3 sacs de Sésame à l’hectare”, confesse Kalilou Traoré, PEA, Secrétaire général de l’Union départementale des producteurs de sésame de Satiri dans la région des Hauts-Bassins.
Il faut préciser que c’est dans le cadre d’une mission conjointe de suivi des activités et réalisations du projet (SesaME USDA Food for Progress) dans les Régions de la Boucle du Mouhoun et des Hauts Bassins que nous avons pu constater ces réalités.
“Je suis veuve depuis plus de 20 ans. Avec l’argent du sésame, j’ai pu acheter deux parcelles à Dédougou. J’y ai construit deux maisons avec l’argent du sésame. Un de mes fils est allé à l’université l’année dernière.
J’ai pu lui acheter un ordinateur à plus de 400 000 F CFA avec l’argent du sésame. Quand tu suis bien les instructions que les techniciens du projet te disent d’appliquer au champ, le bénéfice est palpable”, a avoué Dame Isabelle de la coopérative Boypomisso de Massala dans la province du Mouhoun.
Cela pour dire que l’impact du projet sur l’autre moitié du ciel est une réalité. Comme Dame Isabelle, plus d’une vingtaine de coopératives féminines accompagnées par le projet jouissent des bienfaits du sésame.
En réalité, selon Désiré Nana, Chargé de Suivie Evaluation et des TICs à LWR, des formations adaptées aux besoins des producteurs ont été administrées par des Promoteurs d’Entreprise Agricole (PEA), piochés même au sein des producteurs par le projet SesaME USDA Food for Progress. A leur tour, les PEA sont chargés de former jusqu’au champ les producteurs. Un accompagnement de proximité. C’est donc là, la botte secrète !
Il faut rappeler que le Projet Sésame Marketing and Exports (SesaME) est un projet mis en œuvre par Lutheran World Relief (LWR) au Burkina Faso depuis 2016. D’une valeur totale de 29,5 millions de dollars, le projet est financé par le Département de l’Agriculture des Etats Unis à travers son programme Food for Progress (USDA/ FFPr).
Selon la Directrice pays de l’ONG LWR au Burkina Faso, Kouka Zoungrana/Yaméogo, le projet est mis en œuvre en deux phases. Dans la première phase (Sept. 2016 à Sept. 2022), LWR a travaillé avec des agriculteurs, des coopératives, des acheteurs, des exportateurs, des institutions financières et des structures étatiques pour accroître la production et la qualité du sésame pour l’exportation ainsi qu’améliorer l’accès aux finances et aux opportunités de marchés. Un système bien huilé actuellement et déjà pris en main par l’ensemble des acteurs.
La phase d’extension du Projet Sésame démarrée le 1er octobre 2022, pour une durée de trois ans (2022-2025), elle, vise à renforcer les impacts de la première phase ainsi qu’à relever d’autres défis de la chaîne de valeur du sésame au Burkina.
Ainsi, le projet continue à appuyer la production et la commercialisation du sésame dans les régions des Hauts- Bassins, de la Boucle du Mouhoun et des Cascades tout en améliorant la qualité et la traçabilité des grains de sésame pour plus de compétitivité sur le marché international.
Urbain Zoungrana du ministère en charge de l’Agriculture, à l’issue de la mission conjointe sur le terrain a dit toute sa satisfaction vis-à-vis des réalisations du projet. “Nous avons vu que les producteurs ont été bien formés à la production, aux ventes groupées et à la recherche de la clientèle. Le projet a également accompagné les producteurs, avec des équipements et des infrastructures.
Ce qui accompagne le maillon production puisqu’il faut produire, mais aussi avoir des infrastructures pour stocker, rechercher la clientèle pour pouvoir faire les ventes groupées. Tout cela a contribué à tirer vers le haut la filière sésame au Burkina Faso”, a reconnu le représentant du ministère de l’Agriculture.
Il n’est pas le seul à être dithyrambique vis-à-vis du projet SesaME USDA Food for progress. Laurent Kinda, Directeur provincial de l’industrie, du commerce et de l’artisanat de la région de la Boucle du Mouhoun, au regard de ce qu’il a pu constater au cours de cette mission, est sans équivoque: “ il y a une amélioration des pratiques commerciales grâce au projet SesaME. Il y a par exemple l’utilisation de points de stockage modernes pour le sésame.
On peut citer également l’adoption de bonnes pratiques telles que la traçabilité du sésame, l’adoption de la production de document (factures, contrats que les acteurs produisent dans le cadre des transactions) pour renforcer la traçabilité du sésame au Burkina Faso et à l’extérieur”.
En conclusion, le projet SesaME qui tire vers sa fin a été un véritable succès. Il a non seulement amélioré les conditions de vie des producteurs de sésame, mais aussi contribué à renforcer la résilience des communautés rurales et à promouvoir un développement agricole durable au Burkina Faso.
https://youtu.be/pTJFlc0nb2A
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