
Africa-Press – Burkina Faso. Le Burkina Faso a pris part, du 18 au 27 avril 2025 à Rabat au Maroc, à la 30e édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL). Le pays des Hommes intègres a profité de l’occasion pour faire la promotion de sa culture à travers des communications et une exposition de livres de ses écrivains.
Organisée par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication du Maroc, en partenariat avec la région Rabat-Salé-Kénitra et la wilaya de la région, la 30e édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) qui s’est déroulée du 18 au 27 avril à Rabat au Maroc, a enregistré la participation de 756 exposants représentant 51 pays. Le Burkina Faso était représenté par la maison d’édition Mercury, qui a présenté des œuvres littéraires burkinabè, ainsi que par les écrivains Thierry Millogo et Bernadette Sanou, invités à intervenir lors des communications. L’ambassadeur du Burkina Faso auprès du Royaume du Maroc, Mamadou Coulibaly, a visité le lundi 21 avril, le stand burkinabè ainsi qu’une dizaine de stands d’éditeurs africains et de pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Il a exprimé son « immense plaisir » d’accompagner et de soutenir, par sa présence, ses compatriotes, notamment la maison d’édition Mercury représentée par son fondateur, Thierry Millogo et l’ancienne ministre de la Culture Bernadette Sanou. « Les écrivains traduisent les vécus et les réalités de leur société. Quand je parle de réalités, il s’agit aussi de la culture, des traditions et des coutumes qui transparaissent à travers leurs écrits et expliquent au monde ce que ces sociétés sont réellement, ce que nous sommes en quelque sorte. En d’autres termes, les écrivains sont les représentants ou les personnes qui traduisent de la meilleure façon, notre identité », a-t-il affirmé. Mamadou Coulibaly a souligné que le Salon est une opportunité « d’encourager la jeunesse à s’inscrire définitivement dans la lecture de livres, car c’est le meilleur moyen d’apprendre et de se cultiver ».
Ce même jour, l’écrivaine et ancienne ministre de la Culture sous la Révolution du président Thomas Sankara, Bernadette Sanou/Dao a livré une communication sur le thème:
« L’Afrique au miroir de la diversité des cultures et du désenclavement ». Elle s’est insurgée contre certains stéréotypes qui présentent la multiplicité des ethnies, des langues africaines ainsi que la religion et la médecine traditionnelle comme des entraves à l’unité et au développement du continent. « Notre diversité culturelle est une richesse extraordinaire, nous la revendiquons et nous en sommes fiers. Dans notre société africaine, nous connaissons très bien Dieu. En Bôbô, le mot Wuro désigne avec précision Dieu. Il existe toute une série de noms dérivés du mot Wuro. Wurotitimi signifie « Dieu arrive derrière » et « Dieu agira sûrement ». Wurotèda veut dire « regarde la chose extraordinaire que Dieu a faite pour moi en me donnant cet enfant ». Wurodini, c’est « Dieu qui partage les richesses du monde et m’a donné ce bien ». En mooré, on trouve Wendlasida, qui signifie « Dieu seul est la vérité », et Wendlamita, « Dieu seul sait » », a-t-elle expliqué.
Pour sa part, le fondateur des Editions Mercury, Thierry Millogo, a estimé que le Salon international de l’édition et du livre regorge des enseignements utiles pour le Burkina Faso et pour les autres pays africains. « Beaucoup d’idées peuvent nous inspirer pour améliorer notre environnement. Le livre est un puissant levier de développement, il faut que nous sachions en tirer partie », a-t-il souligné. Parmi ces enseignements, Thierry Millogo a relevé que la majorité des éditeurs marocains publient exclusivement en Arabe ». « Les livres en Français sont relativement marginaux dans ce Salon. Les Marocains s’expriment dans leurs langues, ils s’y sentent à l’aise, ils se comprennent mieux. Pour nous autres Africains, il y a une réflexion à mener sur la manière d’utiliser nos langues comme vecteurs de développement », a-t-il poursuivi. Il a salué le professionnalisme marocain dans l’organisation de cet événement qu’il considère comme une preuve que « les Marocains ont compris l’importance d’investir dans le livre ». Il a exprimé sa reconnaissance aux autorités marocaines « pour tous les efforts fournis, pour l’énergie investie dans ce Salon afin de mettre à l’honneur les auteurs, les livres et les intellectuels ».
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