Lancement du Baromètre Starfish sur la santé des océans

Lancement du Baromètre Starfish sur la santé des océans
Lancement du Baromètre Starfish sur la santé des océans

Africa-Press – Burkina Faso. À la veille de la 3e Conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC3), qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin, un nouvel outil scientifique vient d’être publié dans la revue State of The Planet: Il s’agit du Baromètre Starfish, premier bulletin annuel évaluant la santé mondiale des océans à partir des seules données scientifiques. Il sera renouvelé chaque année et publié le 8 juin, journée internationale de la mer. Pour l’heure ce premier rapport, élaboré par une équipe internationale d’experts de premier plan menée par l’océanographe française Marina Lévy et Pierre Bahurel, directeur général de Mercator Ocean International, révèle une série de signaux critiques.

Un constat sans appel: l’océan se dégrade rapidement

Le niveau des mers a ainsi grimpé de 23 cm depuis 1901 et atteint un record en 2024. La température des océans est désormais la plus élevée enregistrée depuis six décennies de mesures, et la biodiversité marine est en chute libre: 1 677 espèces marines sont menacées d’extinction, dont un tiers des requins, raies et chimères et 26 % des cétacés. Les récifs coralliens, déjà fortement dégradés, ont subi en 2024 un quatrième épisode mondial de blanchissement. Près de la moitié des espèces de coraux de récif sont aujourd’hui menacées d’extinction.

Pressions humaines en hausse

La situation est aggravée par des pressions anthropiques persistantes. Les émissions de CO2 issues des combustibles fossiles ont encore augmenté en 2024, atteignant 37,4 milliards de tonnes. La pêche non durable progresse: près de 38 % des stocks de poissons marins étaient surexploités en 2021, contre 10 % en 1974. Les littoraux ne sont pas épargnés: depuis 1950, la baisse d’oxygène dans les eaux côtières a été multipliée par dix, la moitié des mangroves et des herbiers marins pourraient disparaître et 33 % des côtes sableuses sont artificialisées.

Quant à la pollution plastique, elle explose: la production mondiale a atteint 413,8 millions de tonnes en 2023, soit plus de 200 fois plus qu’en 1950. Les plastiques représentent plus de 80 % des déchets aquatiques, avec jusqu’à 199 millions de tonnes déjà accumulées dans les océans et les rivières en 2021.

Des impacts économiques et humains croissants

Les conséquences pour nos sociétés sont déjà palpables. Les pertes économiques liées aux tempêtes tropicales et aux inondations ont atteint 102 milliards de dollars en 2023. Elles augmentent désormais de 25 % par décennie et affectent chaque année quelques 560 millions de personnes. La pollution plastique a également des effets sanitaires lourds: en 2015, les coûts liés à l’exposition via les produits de la mer ont dépassé 250 milliards de dollars. Plus de 1 200 espèces marines en souffrent directement.

Bien que 8,34 % de l’océan soient désormais classés en aires marines protégées, un quart de ces zones existent seulement sur le papier et un tiers seulement sont réellement protégées. Un effort conséquent reste nécessaire pour atteindre l’objectif international de 30 % d’aires protégées d’ici 2030 (« 30 x 30 »).

Les efforts de protection progressent à l’échelle mondiale

Les aires marines protégées couvrent désormais 8,34 % de l’océan. « Mais un quart de ces AMP ne sont mêmes pas implantées et un tiers n’est pas efficace à protéger le milieu, expliquait lors du One Ocean Science Congress (qui s’est tenu du 3 au 6 juin à Nice) Joachim Claudet, conseiller pour l’océan au CNRS. En Europe, dont seulement 11,4% des eaux sont officiellement Aires Marines Protégées, 80% d’entre elles ne régulent que marginalement les activités humaines ». La volonté des Etats d’établir 30 % de la surface marine en d’aires protégées d’ici 2030 est loin d’être atteinte…

Or, dans le même temps notre sécurité alimentaire dépend de plus en plus de l’océan, avec 115 millions de tonnes pêchées, dont seulement 25 millions de tonnes par les pêcheries artisanales qui représentent pourtant 88 % des emplois du secteur. Face à ces constats, il est urgent d’adopter des pratiques plus durables pour préserver la santé de l’océan. Et la nôtre.

Un outil scientifique pour des décisions politiques éclairées

Dans cette perspective, le Baromètre Starfish a ainsi été conçu comme un instrument d’aide à la décision à destination des dirigeants et des négociateurs. Il offre une synthèse annuelle associant données climatiques, biodiversité, exploitation humaine et impacts socio-économiques. L’édition 2025 est présentée ce 8 juin aux chefs d’État et de gouvernement lors d’une session dédiée aux recommandations à l’UNOC3.

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