Africa-Press – Burkina Faso. Si la capacité de manutention en Afrique du Nord et en Afrique du Sud est en pleine progression, de nombreux ports du continent sont encore sous-performants.
Entre 2018 et 2023, l’Afrique a enregistré une progression de 20 % des escales de porte-conteneurs dans ses ports. C’est la plus forte hausse dans le monde. Un résultat dû « aux perturbations en mer Rouge, mais aussi à la croissance de la consommation intérieure et à l’essor du commerce de pétrole et de produits en vrac », explique l’Africa Finance Corporation (AFC).
Dans un rapport publié en 2023, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) estimait que « 35 % du commerce africain avec le reste du monde pass[ait] par Tanger Med, qui est relié à une quarantaine de ports africains ». Tirées par le Maroc, l’Égypte et l’Afrique du Sud, les infrastructures portuaires du continent « entrent dans une nouvelle phase d’expansion, avec plusieurs ajouts de capacité majeurs prévus entre 2025 et 2026 ».
L’Afrique de l’Ouest n’est pas en reste, en particulier grâce à la croissance des capacités du Sénégal avec la mise en service du port minéralier de Bargny-Sendou ; celui de Ndayane – d’un coût de 1,2 milliard de dollars – est en cours de construction. Il en est de même du Ghana, où le port de Tema est en cours d’extension pour porter la capacité de manutention à 3,7 millions d’EVP (équivalent vingt pieds).
L’influence grandissante de la Chine
« Les prévisions de croissance démographique et l’essor de la classe moyenne constituent une dynamique positive du côté de la demande, qui offre une visibilité des revenus à long terme aux opérateurs portuaires. Ces mêmes fondamentaux expliquent les investissements dans les terminaux à conteneurs destinés aux importations sur les côtes africaines, notamment en Afrique de l’Ouest, l’une des régions les plus densément peuplées du continent », analyse l’AFC.
Toutefois, le développement des infrastructures portuaires, qui nécessite des fonds importants, ne devrait pas se faire au détriment de la souveraineté des États. De nombreux experts mettent en effet en garde contre l’influence grandissante de la Chine en Afrique. Selon le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (Cesa), les entreprises chinoises gèrent pas moins de 231 ports commerciaux sur le continent, ce qui leur garantit une présence « dans plus d’un quart des plaques tournantes du commerce maritime africain ». Et l’institution d’analyser: « Cette présence est nettement plus importante que partout ailleurs dans le monde. À titre de comparaison, l’Amérique latine et les Caraïbes accueillent 10 ports construits ou exploités par la Chine, tandis que les pays asiatiques en accueillent 24. »
Source: JeuneAfrique
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press