Africa-Press – Burkina Faso. Le Burkina Faso s’apprête à passer à l’échelle nationale la vaccination contre le paludisme à partir du 15 août 2025. Cette initiative ciblera les enfants de 5 à 23 mois dans les 43 districts sanitaires restants. Au total, 1,7 million de doses du vaccin R21/Matrix-M sont prévues pour ce déploiement, pour réduire l’impact de la maladie sur les plus vulnérables.
En 2019, le paludisme a touché 229 millions de personnes à travers le monde, entraînant le décès tragique de 409 000 individus, dont une écrasante majorité de 67% étaient des enfants de moins de cinq ans. La situation au Burkina Faso en 2024 illustre la persistance de cette crise sanitaire avec 10 805 020 cas notifiés et 3 523 décès.
De manière alarmante, les enfants de moins de cinq ans représentaient près de 30% des cas et plus de 62% des décès liés au paludisme. Ces chiffres soulignent l’urgence d’adopter des stratégies novatrices et complémentaires pour endiguer cette maladie.
C’est dans ce contexte que le Burkina Faso a décidé de passer à l’échelle de la vaccination antipaludique. Après une phase pilote réussie dans 27 districts à partir de février 2024 avec le vaccin RTS,S, le pays s’apprête à étendre la vaccination aux 43 districts restants dès le 15 août 2025, en introduisant le vaccin R21. Cette extension progressive culminera en janvier 2026 avec l’utilisation exclusive du vaccin R21 sur l’ensemble du territoire.
Vouanda Somé, conseiller de santé à la direction de la prévention par le vaccin, explique cette transition. « À partir du 15 août 2025, nous allons passer à l’échelle de la vaccination contre le paludisme. Ça veut dire qu’à partir de cette date-là, tous les 70 districts sanitaires du pays vont vacciner les enfants contre le paludisme », a-t-il indiqué.
Le choix du vaccin R21 pour le déploiement à grande échelle n’est pas dû à une différence d’efficacité avec le RTS,S, les deux étant reconnus par l’OMS comme sûrs et efficaces, dit-il. La décision repose principalement sur la disponibilité accrue et le coût plus avantageux du R21, le rendant plus durable pour un programme de vaccination national, toujours selon le conseiller en santé.
« Il n’est pas question ici de dire qu’un vaccin est plus efficace que l’autre. Tous les deux vaccins sont efficaces et protègent nos enfants contre le paludisme. La disponibilité des vaccins nous permet de passer à l’échelle. En termes de coûts, on gagne beaucoup plus avec le R21 qu’avec RTSS», a précisé Vouanda Somé.
Le coût global de l’opération s’élève à 7 068 176 883 FCFA, financé par plusieurs acteurs, dont l’État du Burkina Faso, GAVI, l’OMS, l’UNICEF, l’USAID, JHPIEGO, Malaria Consortium et PATH. La vaccination ciblera en priorité les enfants âgés de 5 à 23 mois. Elle sera intégrée aux services de vaccination de routine et sera entièrement gratuite pour la population.
Cependant, les autorités sanitaires rappellent que la vaccination n’est qu’un outil supplémentaire et ne saurait remplacer les mesures de prévention existantes telles que l’utilisation de moustiquaires imprégnées et l’assainissement de l’environnement.
« Le vaccin contre le paludisme, à l’image des autres vaccins que nous donnons à nos enfants, sont des vaccins sûrs et efficaces », a rassuré Somé Vouanda. Il ajoute que l’introduction progressive du vaccin depuis février 2024 a déjà permis de constater une réduction des cas dans les zones concernées.
Pour assurer le succès de cette phase d’extension, une mobilisation sociale et politique est essentielle. C’est dans cette optique que le ministère de la Santé et ses partenaires, ont organisé un atelier de sensibilisation avec la presse le 11 août 2025 à Ziniaré.
L’objectif est de renforcer les capacités des journalistes à jouer un rôle actif dans la promotion de l’adhésion communautaire et dans la lutte contre les fausses informations. Les médias et les leaders d’opinion sont appelés à être des relais d’alerte et d’interface entre les populations et les autorités sanitaires, pour garantir ainsi le succès de cette campagne.
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