Africa-Press – Burkina Faso. À la veille du choc entre les Étalons et les Pharaons prévu le mardi 9 septembre 2025, dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2026, le journaliste Alexandre Le Grand Rouamba replonge dans les coulisses d’une demi-finale mémorable de la CAN 2017.
Il raconte une série d’épisodes mystérieux. Parmi ceux-ci, une tentative nocturne d’accès au stade par des joueurs égyptiens déjouée par la CAF, un accident de voiture avant la conférence de presse, et même un étrange « gris-gris » découvert sur le siège d’Aristide Bancé.
Comme annoncé par l’attaquant, l’Égypte finit par encaisser son premier but du tournoi… mais s’imposa aux tirs au but grâce à son légendaire gardien El Hadary.
Aujourd’hui, huit ans plus tard, A’exandre Le Grand Rouamba souhaite que cette fois, les Étalons brisent la malédiction et infligent enfin à l’Égypte sa première défaite face au pays des hommes intègres.
L’intégralité de son écrit ci-dessous.
Egypte#Burkina: Mystères d’un match
Je me rappelle de cette nuit pluvieuse du 31 janvier 2017 à Libreville au Gabon ! Il était 23h quand mon téléphone sonna. Un appel d’une réceptionniste de l’hôtel où les Étalons étaient logés jusqu’au stade des 1/4 de finale de la CAN 2017. J’y avais fait des amis où on m’avait surnommé » Y A PAS LE FEU ». Je décroche donc l’appel et j’entends la dame me questionner avec empressement: » Bonsoir,Y a pas le feu ! Dis-moi, est-ce normal qu’une équipe aille au stade à 23h la veille d’un match? ». Je répondis vite par la négative. Et la dame de filer le secret: « Eh bien, votre adversaire de demain s’apprête à y aller ». Je fais noter que c’est l’Egypte qui avait remplacé le Burkina dans ledit hôtel. Alors, j’informe très vite le président de la Fédération Burkinabè de Football, Sita Sangaré qui alerta la sécurité de la CAF qui , à son tour, a vite mis un dispositif au stade, attendant le véhicule égyptien. De mon côté, avec le responsable sécurité des Étalons, nous commandons vite un taxi pour nous rendre sur les lieux afin d’en être témoins. Effectivement, le véhicule bourré de 11 joueurs Égyptiens était perceptible. La sécurité de la CAF ne permettra donc pas une visite nocturne du stade de l’Amitié. La délégation égyptienne était donc obligée de faire demi-tour. Nous aussi.
Avant cette situation, un autre fait nous avait troublés: Alors que l’entraîneur des Étalons, Paulo Duarte , Bakary Koné dit le Général et moi- même( Officier media) allions au stade pour la Conférence de presse d’avant-match, notre véhicule est victime de collusion violente avec un autre qui venait en face. Panmmmm ! Le choc immoblisa les 2 véhicules. La tête de Bakary Koné cogna le toit du véhicule mais sans trop de dommages. Vu que nous étions en retard sur l’heure de la Conférence, Duarte et Bakary Koné sortent vite de la voiture pour urgemment prendre un taxi. Mais Dieu étant bon, Duarte vit l’ancien joueur Gabonais , Daniel Cousin, au volant de sa voiture. Il y saute, avec le « Général Bako » tout en me lançant: » Alexandre, tu as de l’argent pour le taxi? » Oui, coach », ai-je répondu. Je stoppe donc le premier taxi et m’y jette tout en lançant au chauffeur: » Directement au stade de l’Amitié ! ». Le chauffeur me retorque qu’il lui faut d’abord déposer les deux dames ( qui étaient déjà dans le taxi) à leur destination avant d’aller au stade. Je proposai aux deux clientes de régler leurs courses à condition qu’on aille directement au stade. Marché conclut et exécuté. Je ne sais par quelle magie, mais mon taxi a devancé Duarte et Daniel Cousin au stade et à l’heure.
Que ce match était plein de mystères !
Ce n’était fini. Le jour de cette demi-finale tant attendue entre Pharaons et Étalons ( 1er février 2017), les responsables matériel des Étalons ont, comme d’habitude, devancé, l’équipe au stade. Dès que nous sommes entrés dans les vestiaires des Étalons, nous avons constaté un fait insolite sur le siège d’Aristide Bancé: Y a-t-on fait du gris-gris? Devant ce constat, le chef matériel, Major, nous demande de prier ensemble avant qu’il ne nettoie ce qui y était. Quelques minutes de prière et Major d’effacer ce que nous avions vu avec pour consigne ; » Ni Bancé ni les autres ne doivent le savoir car ça peut jouer sur leur moral ». Et comme par coïncidence, dès que les Étalons sont arrivés dans les vestiaires, Aristide Bancé était particulièrement excité et fou-furieux et ne cessait de boxer le mur en criant: » Ils vont encaisser ce soir ! Ils vont encaisser ».
En effet, jusqu’à cette demi-finale contre le Burkina, l’Egypte n’avait encaissé le moindre but dans cette CAN.
Et à Bancé de prédire que la règle sera bafouée ce 1er février 2017.
Et le match commença ! La pause intervient sur un score nul et Vierge.
A la reprise, Mohamed Salah, à la 63e mn, d’une frappe enroulée du pied gauche battait Hervé Koffi qui disputait sa toute première CAN, à 20 ans.
Qu’est ce que Bancé avait-il dit?: « ils( Égyptiens)vont encaisser ce soir ». Bizarre ! Duarte lance Aristide Bancé. Et à la 73e mn, je revois ce film: Blati Touré sert Steeve Yago dans la surface de réparation égyptienne qui fait une talonnade pour son capitaine Charles Kaboré qui, à son tour, lève la boule ronde vers Aristide Bancé. Un enchainement parfait poitrine- frappe du pied droit du « Big Bancé » pour le but égalisateur. 1-1. Oui, l’Egypte et son vétéran de gardien El Hadary ( 44 ans) venaient d’encaisser leur premier but de la CAN gabonaise. Signé Aristide Bancé, !
Les prolongations n’ont rien changé et il fallait départager les deux équipes aux tirs au but. Ce fut le choc des générations entre le portier égyptien El Hadary (44 ans) et Hervé Koffi (20 ans). Le premier a d’abord arrêté le tir du second en position de 4e tireur burkinabè avant d’arrêter également le tir de Bertrand Traoré ( dernier tireur): 4 tirs à 3 pour les Pharaons d’Égypte qui filent en finale pour la perdre au profit du Cameroun. Le Burkina se classera 3e grâce à ce somptueux but d’Alain Traoré dans les derniers instants du match de classement face au Ghana.
Ce 9 septembre 2025 cette même Égypte doit ENFIN enregistrer sa première défaite face au pays des Hommes intégres.
Il ne reste qu’à Brama Traoré et à ses poulains de faire le boulot.
Le peuple les soutiendra et les accompagnera.
La victoire est possible !
Alexandre Le Grand Rouamba
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press
